Dimanche 31 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 31 C 2022

Nous sommes des pécheurs et cela ne diminue pas l’amour de Dieu pour nous. Au lieu de nous mettre loin de lui, il vient vers nous pour alléger notre misère et nous intégrer dans sa joie. Découvrir cet amour de Dieu, aller à sa rencontre est un vrai miracle qui se réalise dans le cœur de l’homme pécheur. L’invitation de Dieu aux hommes est ouverte à chaque baptisé et à toute l’Église. Répondons à cette invitation à l’amour de Dieu et engageons-nous pour faire parvenir cette invitation aux autres en commençant par ceux qui nous sont proches humainement et socialement.

               Un sage de l’AT nous décrit un Dieu patient, éduquant l’homme avec amour à travers les épreuves de la vie et non un Dieu puissant, vengeur et autoritaire. «[Seigneur], tu as pitié de tous parce que tu peux tout, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se repentent.» (Sg11, 23) Malgré sa grandeur, Dieu agit avec modération pour ne pas terrifier l’homme. Si l’excès est mauvais pour l’homme envers les autres, imaginons alors si cet excès s’observe chez Dieu tout puissant. Dieu est au dessus de la mêlée car son amour est sans mesure, rien qui l’ébranle voire même notre méchanceté. Au lieu de se réfugier dans son royaume à cause de notre iniquité, il vient à notre rencontre pour nous tranquilliser. «Mais vous pardonnez à tous, parce que tout est à vous, Seigneur, qui aimez les âmes.» (Sg11, 26) Cet amour extrême de Dieu, saint Antoine le compare à l’huile. Ce dernier surnage au-dessus de tout liquide. De même, l’amour de Dieu doit surnager au-dessus de tout autre amour. Dieu ne doit rien avoir de charnel ni de terrestre, mais uniquement la pureté de l’esprit et une manière céleste de vivre. L’âme qui possède cet amour, sa vie pure la soulève.

               Cette conception de l’amour de Dieu pousse certains commentateurs de la Bible à penser que fin des fins même les méchants seront sauvés. «Car vous aimez toutes les créatures, et vous ne haïssez rien de ce que vous avez fait; si vous aviez haï une chose, vous ne l'auriez pas faite.» (Sg11, 24) Mais le but de cette sagesse est de nous inviter à la conversion. Le plus grand amour de Dieu ne refuse personne à revenir sur ses actes afin de demander pardon. Des génocidaires, des violeurs, des voleurs, des exploiteurs,  des assassins, des injustes, des dictateurs et autres oppresseurs ne doivent pas seulement se tranquilliser derrière l’amour de Dieu mais chercher la repentance.  Dieu veut que tous les hommes soient sauvés mais s’ils écoutent sa parole et s’ils se convertissent. «Aussi est-ce peu à peu que tu reprends ceux qui tombent, tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pèchent, pour que, débarrassés du mal, ils croient en toi, Seigneur.» (Sg12, 2) Le salut de Dieu n’est pas pour quelques uns, il est pour tout le monde mais chacun est appelé à y parvenir en vivant dans la vérité et non dans le mensonge. Selon saint Paul, qui parvient au salut en suivant Jésus Christ «Nous ne cessons de prier pour vous, afin que notre Dieu vous rende digne de votre vocation.» (2Th1, 11) Et notre vraie vocation est d’aimer car nous avons été créés par la tendresse de Dieu. 

               Que la tendresse de Dieu provoque la conversion n’est pas un mythe. C’est ce que veut nous révèler l’Évangile de ce dimanche. Que des pécheurs publics se convertissent, Zachée ou [Zakkaï: Dieu se souvient du le juste; ironie du sort comme un coupable appelé Innocent] en est l’exemple parmi les milliers d’autres. Cet Évangile a connu beaucoup de commentaires à cause de sa richesse. La cène est très parlante et émouvante. Les enfants comme des adultes sont émerveillés de cette rencontre de Jésus avec Zachée. Et ce dernier joue tous les rôles. On le voit courir et grimper un arbre pour voir les passants comme un enfant. Jésus le fit descendre et il obéit comme un serviteur. Comme un notable, il prépare un banquet pour recevoir Jésus et son entourage. Il décide d’offrir une partie de ce qu’il possède aux pauvres comme un généreux. On le voit donc dans toutes épisodes de ce récit évangélique. Jésus le séduit et à son tour il séduit Jésus qui l’acclame devant tout le monde «Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham.» (Lc19, 9) Tous ceux qui confessent la foi d’Abraham, non seulement sont bénéficiaires du salut mais aussi dépositaires.

                Zachée est un homme de mauvaise réputation mais dès qu’il décide de voir Jésus, il veut briser toutes considérations et dépasser toutes limites. Il court pour que Jésus ne passe pas sans qu’il puisse le voir. Il monte un sycomore pour dominer les autres. Il accepte l’invitation de Jésus de l’ approcher. Il n’a pas peur de conduire Jésus chez lui et de l’accueillir convenablement et il se met à l’école de Jésus «Voici, Seigneur: je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.» (Lc19, 8) Zachée n’est plus celui d’avant que tout le monde critiquait et haïssait, il abandonne tout, sa profession et sa notoriété, désormais il est compté parmi les disciples de Jésus. Il était perdu et Jésus le trouve, lui «Qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu.» (Lc19, 10)  

               D’après le pape François, l’histoire de Zachée montre qu’il n’y a pas de profession ou de condition sociale; il n’y a pas de péché ou de crime d’aucune sorte qui puisse effacer un seul de ses enfants de la mémoire ni du cœur de Dieu. C’est un père toujours en attente vigilante et aimante, de voir renaître dans le cœur de son fils le désir de revenir à la maison. Chez lui chacun y trouve sa demeure.