Dimanche de la Pentecôte C2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de la Pentecôte C2022

C’est le dimanche de la Pentecôte, une fête plus importante dans l’Église jusqu’à la considérer par les uns comme la seconde Pâques. Elle évoque chez les disciples de Jésus l’unité dans la diversité et le don de l’Esprit Saint. Mais cette unité dans la diversité est différente de l’uniformité. L’unité et l’Esprit font de l’Église, une organisation unique dans l’histoire des hommes.

            La Pentecôte qui suivit la résurrection de Jésus fut exceptionnelle. Saint Luc nous rapporte ce qui s’est passé. Tous les disciples réunis, «Vint du ciel un bruit comme d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.» (Ac2, 2) La description est très importante, ce qu’on constata, vint du ciel. Pour un juif croyant, du ciel vient la bénédiction, la manifestation de Dieu et sa force. On attend donc une chose non ordinaire «Ils virent apparaître des langues comme de feu, qui se partageaient, et il s’en posa sur chacun d’eux.» (Ac2, 3) Ces langues de feu, on les entendit souffler comme le vent d’où vient le nom Esprit. Celui-ci n’est rien d’autre en grec que le vent ou le souffle pour souligner sa nature normalement invisible mais présente. Les effets de l’Esprit Saint sont visibles bien que l’Esprit Saint est invisible. Cet Esprit changea donc la Pentecôte juive qui rappelait le don de la loi en Pentecôte chrétienne qui est le don de l’Esprit Saint, qui est un don par excellence donné à l’humanité. La première Pentecôte symbolisait la naissance du peuple de l’ancienne alliance et la nouvelle Pentecôte donne naissance à l’Église, le nouveau peuple de Dieu.

            «Tous furent remplis de l’Esprit Saint, et ils se mirent à parler en d’autres langues.» (Ac2, 4) Grâce à l’Esprit Saint, les différents peuples s’entendent. Les fidèles du Christ sont appelés à s’entendre pour faire entendre celui qui les unit. Ils sont l’antithèse vivante de la société actuelle incapable de s’entendre sur certaines choses. «Nous les entendons parler dans nos langues des grandeurs de Dieu!» (Ac2, 11) Avec l’Esprit Saint, l’un se met à l’écoute de l’autre. L’œuvre de l’Esprit est donc à la fois de faire parler les disciples à autrui et de donner à tous la capacité d’entendre le langage des disciples. Il est donc un protagoniste principal dans l’évangélisation. C’est donc l’Esprit Saint qui engendre les nouveaux disciples, voilà pourquoi  c’est lui qui fonde l’Église, sans lui la communauté chrétienne ne peut pas exister. Invoquons donc l’Esprit Saint qui renouvelle et renforce nos communautés. Avec l’Esprit Saint chacun entend l’annonce des merveilles de Dieu dans sa langue maternelle, c’est-à-dire sans difficulté (voir Ac2, 8). Ouvrons nos cœurs à l’écoute de l’Esprit qui nous est donné. 

            L’Esprit nous fait parler de Dieu à nos frères et à nos sœurs, il nous fait aussi parler à Dieu lui-même. Parler à Dieu; comment pourrions-nous apprendre ce langage si on n’était pas né d’en haut? Souvenons-nous des paroles de Jésus à Nicodème. «En vérité, en vérité je te le dis: personne, à moins de naître d’en haut, ne peut voir le royaume de Dieu.» (Jn3, 3) Il faut être un fils de Dieu pour pouvoir parler à Dieu et cela ne peut venir que de l’Esprit Saint. C’est ce que saint Paul précise dans sa lettre aux Romains. «Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils; et c’est en lui que nous crions «Abba! Père! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.» (Rm8, 15-16) Ainsi l’Esprit nous apprend donc le langage de Jésus avec son Père, ce qui nous permet de dialoguer avec Dieu sans intermédiaire car entre le Père et le Fils, le langage est direct. La prière de notre Père nous révèle à la fois l’intimité, la confiance et la tendresse entre Dieu et les croyants en lui. Dans l’Esprit, dire à Dieu «Père», signifie que nous sommes les frères et sœurs de Jésus, son Père est aussi le nôtre, nous sommes les fils et les filles qui s’adressent à leur Père.

            Jésus a souligné sa volonté de voir ses disciples dans cette relation avec lui et avec son Père. Pour y arriver, il les appelle à l’amour. «Si quelqu’un m’aime (…) nous viendrons vers lui et nous ferons chez lui notre demeure.» (Jn14, 23) C’est l’amour qui rassemble et rien d’autre. Si nous nous aimons, rien n’empêche de nous rencontrer, de nous réunir. Comment aller là où on n’est pas aimé ou ignoré? C’est impossible. Laissons Jésus et son Père demeurer en nous pour panser les blessures de la solitude, de l’égoïsme et de l’indifférence qui gangrènent  notre société et nos communautés. Jésus promet son Esprit Saint à celui qui l’aime «Si vous m’aimez (…) je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais.» (Jn14, 15-16)

             Ne l’oublions pas, de l’Esprit Saint nous recevons la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la connaissance, la crainte et la piété. Tout cela produit en nous surtout l’amour, la foi, la paix et la joie, l’espérance, etc. Nous avons reçu cet Esprit le jour du baptême et d’une manière solennelle lors de la confirmation pour ceux qui l’ont reçue. Que cet Esprit nous rappelle l’enseignement de Jésus ainsi que tout son mystère. Qu’il rende toujours présent Jésus entre nous, lui qui nous dit «Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Cette fête de la Pentecôte achève le temps pascal mais le témoignage de la résurrection de Jésus va être réalisé par chaque baptisé qui reconnaît son identité de fils de Dieu et de frère et sœur de Jésus Christ.  Bonne mission et que la joie du Christ vivant soit toujours en nous et au milieu de nous.