Dimanche 17 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 17 C 2022

La prière est un exercice spirituel très important, non seulement elle montre notre relation avec Dieu mais aussi notre interdépendance mutuelle. Une prière égoïste, celle qui ne regarde que celui qui la présente ne peut pas être porteuse de la bénédiction de Dieu. Si Dieu est Père, il est le Père de tout le monde, il nous regarde tous avec un même amour. Nous devons donc le louer, lui adresser nos demandes au nom de tout le monde. Notre prière, qu’elle soit personnelle ou communautaire, doit donc avoir un cachet universel.

Abraham, notre père dans la foi intercède pour Sodome et Gomorrhe, deux villes célèbres pour les péchés d’inhospitalité, d’orgueil, d’égoïsme et de sensualité. Elles sont souvent citées comme symbole de la corruption et de l’impiété. Abraham pensa qu’on ne peut pas y manquer un bon nombre de justes qui peuvent les sauver de son extermination «Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause (…) des justes qui s’y trouvent?» (Gn18,24) Dieu promet à Abraham de pardonner ces villes pour les justes qui s’y trouvent «Je pardonnerai à toute la ville à cause d’eux» (Gn18, 26) Mais Dieu qui voit ce qui est caché, sait que cette ville court à sa ruine, elle tient debout uniquement à cause de sa patience. Aucun juste dans ces deux villes sauf Lot et sa famille qui  étaient en danger d’être souillés par les habitants de ces villes en décadence morale (Gn19, 5s). 

On peut se demander pourquoi Dieu promet de sauver toute la ville à cause des justes qui y vivent? Au départ, être juste n’a rien en rapport avec la religion, il signifie tout simplement celui qui est correct dans ses actes, dans ses paroles et dans ses pensées. Ces gens peuvent être dans toutes les cultures et dans toutes les catégories de personne. Dans certaines traditions, un juste est appelé ‘la voie de la lumière’. Les justes sont la santé de notre monde, une lumière dans les ténèbres. Soyons hommes et femmes justes, ainsi notre monde vivre en paix; la tolérance, le pardon, la solidarité, la communion et la fraternité universelle ne manqueront jamais dans nos relations.

Les justes préservent le monde des guerres et des conflits, sans eux  notre humanité court à sa perte. Une famille, une communauté, une nation sans justes, est en grande difficulté. Les justes sont nos modèles, nos exemples et nos guides vers le bien. Pour les croyants, les justes nous épargnent la colère de Dieu et ils sont comme les piliers qui tiennent tout un édifice. Sans eux, nos sociétés sont très exposées aux dangers que les injustes provoquent par  orgueil et par impiété. Pour saint Paul, le juste par excellence qui nous sauve c’est bien Jésus Christ. Il le souligne dans sa lettre aux Colossiens «Vous qui étiez par vos fautes et par l’incirconcision de votre chair, il vous a fait revivre avec lui, nous pardonnant toutes nos fautes, effaçant l’acte rédigé contre nous.» (Col2, 13-14) La sainteté de Jésus Christ, homme parfait, a lavé toutes nos souillures ainsi nous pouvons apparaître devant Dieu comme ses fils et lui, notre Père. 

               À propos de Dieu notre Père, il semble que les hébreux dans l’Ancien Testament ainsi que d’autres peuples appelaient ainsi Dieu. Le livre de la Sagesse parle de «fils de Dieu» en évoquant les justes (voir Sg5, 5). Mais pour Jésus Christ la notion de Dieu Père a une nouvelle connotation. C’est d’abord lui, Jésus qui est le fils de Dieu et grâce à son amour pour nous, nous fait devenir ses frères. Dieu est notre Père si nous avons Jésus comme frère. Je ne sais pas si les adeptes des religions non chrétiennes se nomment fils de Dieu. Seul Jésus mérite donc d’invoquer Dieu comme «Père ou Abba.» Il veut nous partager sa filiation divine en nous invitant d’appeler nous aussi Dieu, «Notre Père» et en nous enseignant la manière de nous adresser à lui. Si nous voulons que notre demande soit exaucée, comportons-nous comme des fils de Dieu en s’adressent à lui en toute confiance, comme un enfant devant son Père, reçoit forcément ce qu’il réclame. Mais si nous demandons à Dieu comme un maître à son esclave, sachons que Dieu n’est pas sensé accomplir notre volonté, dans se sens nous ne recevons rien. Souvenons-nous de ce que nous dit saint Jacques «Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l’intention de gaspiller dans les plaisirs.» (Ja4, 3) Offrons-nous donc à Dieu en toute confiance et crions vers lui pour qu’il vienne à notre secours.
               Jésus nous assure d’être écouté par son Père «Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.» (Lc11, 13) Dieu n’a rien réservé pour nous, il nous a tout donné y compris sa nature dans son Fils Unique Jésus Christ. Ce n’est pas parce que nous sommes devenus parfaits que Dieu est ouvert envers nous mais parce qu’il a confiance en nous. Nous sommes faibles mais il voit que nous pouvons nous améliorer petit à petit. N’abusons jamais de sa confiance, de son pardon et de sa miséricorde.  Nous avons Jésus Christ qui nous aime, il l’a montré, nous sommes dans son cœur. La preuve c’est notre place dans les moments clés de sa mission: à son baptême, à la transfiguration, lors de son agonie à Gethsémani. Il nous associe dans sa mission. 
               Que l’Esprit Saint vienne en nos cœurs pour que nous puissions être en communion avec nos frères et sœurs et avec Dieu. Acceptons d’être dérangé pour venir en aide à notre prochain qui attend notre main afin de sortir des blessures que notre peu d’amour lui a causé. Que notre prière soit toujours humble et confiante. Amen.