Dimanche 33 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 33 C 2022

À la lumière de la foi nous comprenons que le monde n’est pas éternel. Souvent ce que nous n’avons pas expérimenté nous fait peur. Si une semence aurait peur de la mort, elle ne pourrait pas perpétuer son espèce, elle meurt pour redonner la vie. Notre avenir nous terrifie alors que les choses vont de soi et tout dépend de notre aujourd’hui car les fruits sont dans les semences. Celui qui croit en Dieu malgré ce qui lui arrive trouve le Seigneur. Ce lui qui est dans le mal, dans la violence ou autres maux récolte la tempête.

L’expérience nous apprend que la vie traverse beaucoup de difficultés et d’épreuves. Il n’y a pas de rose sans épines. La foi nous révèle l’existence des douleurs de l’enfantement. Dire que la récolte sera bonne ne signifie pas qu’il n’y aura pas de vent ou de chaleur. Mais c’est le vent qui féconde certaines plantes et la chaleur est aussi nécessaire pour la maturité de certaines graines. La fin de l’exil pour le peuple de Dieu ne signifiait pas la fin de toutes les épreuves mais les allégements. Souvent les choses passent progressivement sans sauter aucune étape. Fin des fins «Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera.» (Mal3, 20) Ces paroles de Malachie redonnait l’espérance au peuple de Dieu qui était terrorisé par la domination perse après son retour de Babylone. Et le prophète ne fermait pas sa bouche devant les impies qui faisaient souffrir le peuple de Dieu «Car voici que le Jour vient, brûlant comme un four, tous les arrogant et tous ceux qui font le mal seront de la paille.» (Mal3, 19) La fin n’est pas la même pour tous ceux qui compétissent.

Que faut-il retenir de ce passage du livre du prophète Malachie? D’abord l’existence de deux catégories des gens, les mauvais et les bons. Ainsi nous voyons l’arrogance des premiers et la souffrance des seconds. On peut croire que la réussite vient aux mauvais et que les bons ne font qu’endurer tout. Dieu n’est pas étranger dans notre monde mais on se demande le pourquoi de son silence ou de sa lenteur. En tout cas, il n’est pas obligé d’exaucer notre volonté, il agit comment il veut et quand il veut. Ce n’est pas lui qui fait notre volonté c’est l’homme qu suit sa volonté si il croit réellement en lui. Mais selon la révélation et notre foi, un jour les choses changeront et il y aura un renversement de rôle. Ceux qui font du mal aux autres ainsi que leurs complices subiront ce qu’ils infligent à leurs victimes et ces dernières seront libérées par le Seigneur. Ce jour, le prophète Malachie le nomme «le jour de Yahvé», les autres auteurs bibliques le nomment «le dernier jour» et on l’appelle couramment «la fin des temps.» Le plus important est de ne pas être parmi les méchants ou selon saint Paul, ne pas être parmi «Les hommes à l’intelligence corrompue, disqualifiés pour la foi.» (2Th3, 8)

               Quant à cette fin des choses, des israélites n’imaginaient pas que les choses merveilleuses comme leur Temple cesseront d’exister. Jésus n’est pas de cet avis «Il viendra un temps où tout ce que vous regardez sera détruit; pas une pierre ne restera sur une autre.» (Lc21, 6) Ce que Jésus annonçait était impensable mais cette prophétie s’est réalisée après 40 ans car les soldats romains ont détruit ce Temple en l’an 70 de notre ère, pendant ce qu’on a appelé la guerre juive. Jésus ne voyait pas seulement la destruction de ce Temple mais aussi il ne voulait pas se cacher derrière les fausses sécurités humaines en montrant la fragilité et la caducité de nos œuvres, solides et belles soient-elles, tout connaîtra la fin. Cette annonce, au lieu d’interroger ses disciples, leur curiosité devient autre «Quand cela se produira-t-il et à quel signe reconnaîtra-t-on que tous ces événements devront avoir lieu?» (Lc21, 7) C’est aussi souvent notre préoccupation : quand? Nous voulons bien savoir la date. Mais le plus important ce n’est pas la date de ce qui se passera mais se situer par rapport à ce qui se passera.

               Voici ce que Jésus révèle à ses disciples devant leur curiosité de savoir la date de ces événements de la destruction du Temple. «Prenez garde de ne pas vous laisser égarer.» (Lc21, 8) Il ne révèle pas la date de la fin du monde et ses disciples doivent être en dehors de la peur de cette date pour les éviter de se jeter dans les bras de n’importe quel sauveur ou des faux prophètes qui prospèrent souvent en cas de crise. La fin du monde n’est pas l’affaire des hommes mais de Dieu. Les guerres, les désordres existeront aussi longtemps que les hommes existent mais «Ce ne sera pas aussitôt la fin.» (Lc21, 9) Pendant les événements provoqués par l’homme, le rôle du disciples de Jésus n’est pas de trembler et de devenir le premier à prédire la  fin du monde mais de témoigner la présence de Dieu dans le monde. «Cela vous amènera à rendre témoignage.» (Lc21, 13) Lorsque le monde s’acharne pour montrer le dessus, nous les croyants, c’est le moment de le servir et de l’aimer. C’est aussi le moment de préparer notre cœur pour accueillir la parole de Jésus, de nous donner à la prière ensemble avec tous les témoins porteurs du message de paix.

            Mais Jésus n’exclut pas la persécution, la souffrance, les épreuves des siens. Les oppresseurs de ces derniers ne sont pas des étrangers mais les gens de la maison. Les disciples sont appelés à emprunter les pas de leur maître, lui aussi a été condamné par les siens. Lui qui connaît le supplice de la croix n’abandonnera jamais ceux qui suivent ses pas. «Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.» (Lc21, 18) Selon saint Grégoire le Grand «La fin du monde et notre mort aussi, sont le commencement des joies de la patrie céleste.» Attendons avec joie notre libération car le chez nous de vérité est le ciel, nous ne sommes que des pèlerins sur la terre.