Dimanche de l'Avent 1 C 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de l'Avent 1 C 2021

Nous commençons le temps de l’Avent pour nous préparer intérieurement à bien célébrer la fête de Noël qui approche «Dieu se fait homme pour que l’homme soit dieu.» L’homme aspire à de bonnes choses, à un avenir radieux mais il ne peut pas parvenir seul à cet objectif sans l’aide de Dieu. Jésus vient donc pour nous montrer le chemin et nous apporter son secours.

            Le malaise actuel, les mécontentements sont partout, aucun secteur de la vie n’est épargné. Dans certaines familles, les difficultés sont énormes: l’ infidélité, la désunion, l’ incompréhension, la pauvreté, etc. Tout cela influe sur la société qui n’a pas de  solution convaincante à donner. La nature, notre maison commune est très menacée à cause de notre irresponsabilité et le problème est que nos engagements minimes soient-ils ne sont pas respectés. L’Église est loin d’être un lieu sûr, un refuge pour nous à cause des révélations accablantes de la  pédo-criminalité, des finances corrompues de la part de ceux qui devaient guider les autres. Vraiment si elle n’était pas l’œuvre de Dieu, on assisterait à ses derniers jours. Le peuple de Dieu a été souillé mais malheur de qui vient ce scandale et à qui ce mal ne signifie rien. Pour ceux qui sont désespérés, ce message du prophète Jérémie leur procure la consolation «En ces jours-là et en ce temps là, je ferai germer à David un germe de justice, et il pratiquera droit et justice dans le pays.» (Jr33, 15)

            Nous le croyons, les choses peuvent s’améliorer mais cela ne vient pas d’elles-mêmes. Le prophète Jérémie voyait comment le peuple de Dieu s’effondrait sans que personne ne se soucie de lui. Il portait seul ce drame qu’il dénonçait mais au lieu de l’écouter on le persécutait. Au lieu de se taire, il criait très fort et son cri n’était pas un message de désespoir mais d’espérance car dans les moments difficiles, les paroles de découragement, de condamnation n’arrangent rien, elles ne font qu’enfoncer le couteau dans la plaie. «En ces jours-là, Juda sera sauvé et Jérusalem déroulera en sécurité.» (Jr33, 16) Ces deux royaumes frères retrouveront l’unité et la paix grâce à Dieu qui instaurera son royaume. On voit très bien que le prophète annonçait le règne de Jésus, le prince de la paix. Accrochés à cette espérance en Jésus Christ qui restaure tout, efforçons-nous à chercher d’abord ce qui nous rassemble comme une famille qui partage la vie et la mort. Pour Saint Paul, ceux qui attendent la délivrance divine sont invités à la fraternité et à la sainteté «Que le Seigneur multiplie et fasse abonder votre amour les uns pour les autres (…) pour que [vos cœurs] soient irréprochables en sainteté devant Dieu, notre Père.» (1Thes3, 12-13)

             Le salut de Dieu nous vient donc de Jésus Christ, c’est lui qui restaure tout, il porte l’unité et la paix véritable. La sortie de nos difficultés doit éviter des débouchés superficiels qui ne proposent pas de solution, elle doit aller au fond de notre être, dans notre relation avec Dieu. Notre avenir repose en Dieu qui envoie son Fils pour nous délivrer. Dès ce premier dimanche de l’année liturgique et de l’Avent, nous sommes invités à recevoir Jésus Christ qui vient. Sa venue est incessante jusqu’à celle qui sera solennelle et qu’il annonça à ses disciples «Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire.»  (Lc21, 27) Jésus est venu, il vient et il viendra. Il est venu comme un petit enfant, faible et impuissant mais plein de mystères qui se sont éclairés petit à petit jusqu’à décliner son identité de Sauveur. Il vient toujours dans la vie de ceux qui le souhaitent pour leur montrer le chemin du salut. Il viendra dans sa gloire pour nous accueillir dans un nouveau monde de paix et de bonheur. Ce monde nouveau sera précédé par  l’anéantissement de toutes les  puissances qui laisseront place à la seule puissance de Dieu. Ne cherchons pas à devenir des puissants car toute puissance qui n’est pas celle de Dieu sera abaissée. Au contraire cherchons l’humilité et la simplicité car ceux qui vivent ainsi trouveront place dans la puissance de Dieu.

            Que faire en attendant cette consolation de notre Dieu? D’abord nous ne devons pas être terrorisés par cet événement qu’on décrit en style apocalyptique qui annonce le triomphe de Dieu et la destruction du reste «Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête...» (Lc21, ) Au contraire nous devons être soutenus par cette victoire de Dieu sur ce qui esclavagise notre humanité. Nous devons espérer ce temps nouveau comme la joie des enfants qui attendent le retour de leur père qu’ils désirent tant. Notre attente ne doit pas être passive, Jésus nous demande de veiller, celui qui veille utilise tous ses sens mais surtout son cœur. Nous devons nous préparer au jour le jour car nous ne savons pas ni le jour ni heure de la venue de notre Sauveur «Prenez garde! Ne laisses pas votre esprit s’alourdir dans les fêtes et l’ivrognerie, ainsi que dans les soucis de cette vie.» (Lc21, 34) La bonne façon de veiller consiste à ne pas dormir. Dans ma culture on dit «Ibitotsi ni mwene nyina w’urupfu.» Littéralement cela signifie que le sommeil est le frère de la mort. Vivre, c’est être toujours en éveil pour ne pas être surpris.  

            Remercions le Seigneur qui nous aime et qui veut nous sauver à tout prix. Ne le décevons pas en nous occupant de l’essentiel qui consiste à aimer sans limite et à valoriser au maximum toutes les grâces sanctificatrices qu’il nous donne en son Fils Jésus Christ qui vient dans le cœur de chacun.