Dimanche 34C 2022 -Fête du Christ Roi de l'Univers- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 34C 2022 -Fête du Christ Roi de l'Univers-

Nous terminons l’année liturgique qui va du premier dimanche de l’Avent au dimanche du Christ Roi de l’univers. Cette royauté du Christ devient la nôtre si vraiment nous suivons Jésus-Christ de très près dans notre quotidien. Reconnaître qu’il est roi, c’est accepter qu’il règne dans notre vie, dans tout ce qui nous entoure, que rien et personne ne peut le remplacer dans notre petit univers.

Au départ, le Seigneur était le roi d’Israël. Dieu était à la tête de son peuple, il veillait sur lui, il s’occupait de plus faibles, il répondait à leurs appels. Israël ne manquait de rien. Un jour, on a voulu un roi semblable à celui des autres peuples. L’introduction de la royauté fut donc la volonté du peuple et non celle de Dieu. Mais leur roi s’identifiait au peuple, il était le roi du peuple. Tout le peuple se reconnaissait comme ses fils. La royauté n’était pas nécessairement de père en fils. Après le roi Saül, le peuple a intronisé David, le fils de Jessé «Toutes les tribus d’Israël vinrent auprès de David, à Hébron, et dirent: Voici, nous sommes tes os et ta chair.» (2Sm5, 1)  Dieu leur donna David comme roi, en remplacement de Saül, «Tous les anciens d’Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux à Hébron, devant l’Éternel. Ils oignirent David pour roi sur Israël.» (2Sm5, 3)

Le roi avait mission de maintenir l’alliance de Dieu avec son peuple. Il était comme un berger qui doit guider le peuple. Il veillait sur la santé, la sécurité du peuple et sa communion. Ce n’était pas le peuple seulement qui devait écouter le roi, ce dernier devait aussi écouter le peuple. Le roi était le représentant de Dieu sur la terre. C’était un rôle difficile qui avait des privilèges mais aussi des obligations. Un roi devait être irréprochable sinon il était un mauvais roi. Le peuple de Dieu a connu des bons et des mauvais rois. David fut le modèle de la royauté en Israël. Jésus Christ fut considéré comme le nouveau David dont il est ascendant comme Marie et de Joseph. Mais Jésus est le roi de l’Univers car tout fut créé par lui comme saint Paul le dit «En lui ont été créées toutes choses dans le cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles.» (Col1, 16) Jésus a voulu nous associer à sa royauté, en nous pardonnant car dans son royaume pas d’impureté et d’imperfection. «En lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés.» (Col1, 14) Célébrer la royauté du Christ, c’est nous laisser conduire par lui et c’est devenir ses sujets et non des esclaves du péché. 

Jésus n’a pas caché sa royauté et son royaume qui provoquaient de la confusion à ceux qui attendaient de lui un pouvoir mondain. Tous ceux qui incarnaient un pouvoir avaient peur de Jésus et de son royaume qu’il annonçait. Même Pilate lui demanda s’il était le roi des juifs et Jésus le lui affirma (Lc23, 3). Ceux qui avaient peur de sa royauté lui refusaient son titre jusqu’à sa condamnation, le traitant d’un roi incapable de sauver «Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même!» (Lc23, 37) Le peuple qui le suivait ne savait quoi faire «Il restait là à observer.» (Lc23, 35) Certains attendaient de Jésus, un Messie à leur goût et sa condamnation les déçoit. Un seul, un étrange condamné comme lui, qui ne perd rien en croyant en lui, rehausse sa voix et dit «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.» (Lc23, 42) Un étonnant disciple de Jésus de la dernière heure, Dismas (du grec dysme, «crépuscule»), a cru en lui dans les moments difficiles de l’attente de la mort. Jésus avait dit que les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Cette prophétie s’est accomplie au condamné du vendredi saint et la tradition a donné le nom de bon larron contrairement au mauvais qui se moquait de lui.

Est-ce que le bon larron a volé le royaume de Jésus ou le paradis comme on le dit souvent en plaisanterie? En un laps de temps, le bon larron a réalisé ce qu’un vrai disciple de Jésus est appelé à faire ‘le confesser’. «Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.» (Mt10, 32) Il a Confessé Jésus en un moment clé de son existence. Sa confession est unique, elle ne sort pas d’une tradition biblique comme celle de Pierre «Tu es le Messie.» Le bon Larron a d’abord reconnu sa culpabilité, il n’était pas innocent, mais il a reconnu l’innocence de Jésus. Malheureux à ceux qui ignorent l’innocence visible des victimes. Il a confessé Jésus de toute sa vie parce que c’était son dernier souffle. Il n’avait pas été peut-être son disciple mais il a écouté la voix de l’Esprit qui a crié en lui. Jésus Christ annonce son royaume même sur le bois de supplice et il l’offre à son comparse de la croix, qui devient son unique canonisé officiel «En vérité, je te le dis, aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le paradis.» (Lc23, 43)

Le royaume de Jésus appartient aussi à ses disciples mais il faut le chercher car il est caché. Il peut être caché par les apparences de ce qui nous entoure ou par les royaumes de ce monde en nous faisant croire qu’il n’y a pas un autre plus beau qui existe. Il peut être caché par les difficultés de la vie qui peuvent nous tromper qu’il n’y a pas d’autre issue. Le bon larron nous montre qu’il y a toujours une sortie, il ne faut pas désespérer. Le royaume de Dieu est ouvert à tout le monde mais très peu y entre. Dieu ne refuse personne. Il appartient à ceux qui reconnaissent leur mal et qui croient que Jésus les libère. Souffrir seul ne suffit pas pour être guéri, il faut approcher le médecin.