Dimanche de l'Avent 3C 2021

            Avant l’exil à Babylone, le peuple de Dieu était gangrené par le mal. Souvent le malheur ne vient pas au hasard, il peut y avoir des éléments avant-coureurs .Parmi le peuple de Dieu, il y avait beaucoup de divisions intérieures liées à l'impiété de leurs rois sans charisme, qui multipliaient du jour au lendemain ce qui déplaisait au Seigneur comme des cultes étrangers dans le Temple. Comme si cela ne suffisait pas, les prêtres étaient volontiers corrompus et l’injustice était à l’ordre du jour. Le prophète Sophonie en observant tout cela a annoncé la colère de Dieu qui ne tardera pas à cause de cet égarement de la société surtout de la part de son élite. Mais le message de Dieu n’est pas celui du désespoir mais de l’espérance car la puissance sans pitié se nomme écrasement et cela n’est pas propre à Dieu. Un dieu qui n’annonce pas la miséricorde serait au rang des hommes sanguinaires et sans pitié et il ne peut pas être éternel. Seul l’amour est éternel; la parole de Dieu est avant tout une parole qui annonce la paix. Même lorsqu’elle parle de catastrophes, celles-ci sont provoquées en général par des hommes. Les catastrophes ne sont donc pas  la méthodologie de Dieu car de lui ne peut pas venir le mal mais le bien, pas la tristesse mais la joie.

            Le prophète Sophonie annonce à ses concitoyens la joie qui approche. Normalement après les tempêtes vient le beau temps «Crie de joie, fille de Sion, acclamez Israël! Réjouis-toi et exulte de tout ton cœur, fille de Jérusalem! Yahvé a retiré les sentences contre toi. Il a écarté tes ennemis. Yahvé est roi d’Israël au milieu de toi: tu ne verras plus de malheur.» (So3, 14-15) Voilà la vraie parole d’un père à ses enfants, une parole de consolation et d’espérance. Une telle parole est capable de guérir tous les blessés, à la fois les victimes et leurs agresseurs. C’est donc la parole de Dieu soucieux de son peuple. Saint Paul annonce aux Philippiens une parole qu’ils aimeraient entendre pour sortir du passé afin de préparer leur avenir «Le Seigneur est proche.» (Phil4, 5)           L’arrivée du Seigneur n’est pas pour faire trembler le monde mais pour lui enlever ses inquiétudes. «Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce.» (Phil4, 6) Ces belles paroles de l’amour de Dieu réchauffent nos cœurs dans ce temps de préparation à la grande aventure de Noël: la venue de Dieu au milieu de ses créatures, de Dieu fait créature pour que nous puissions tout partager avec lui et entre nous. Quelle joie de sentir que notre Créateur est parmi nous! Que les cieux descendent sur la terre, et au milieu de nos ténèbres! Qu’une grande lumière commence à briller! Que notre monde qui passe, notre monde d’épreuve, monde des limites de l’espace et du temps, puisse, par un miracle de Dieu, accueillir l’Infini et l’Éternel! Que le même Dieu, incarné en Jésus de Nazareth dans le sein de la Vierge Marie est né pauvre et humble dans une crèche dans une grotte de Bethléem, il y a plus de 2000 ans, mais aussi nait chaque année dans nos cœurs et dans nos communautés chrétiennes!

            Cet événement de Noël ne doit pas nous laisser indifférents. Alors «Que nous faut-il donc faire?» (Lc3, 10) Cette question, les disciples de Jean Baptiste la lui ont posée lorsqu’ ils venaient l’écouter et se faire baptiser par lui. Actuellement deux choses sont à faire avec urgence: connaître notre Sauveur qui vient et qui nous apporte la joie. Tout ce que l’homme fait n’est pas porteur de la vraie joie. Seul le Fils de Dieu apporte la joie. Malheureusement une grande partie de l’Humanité n’a pas découvert Jésus Christ qui donne la joie; les autres le découvrent, mais ils le vivent froidement, peut-être parce qu’ils en doutent ou s’en méfient: Est-ce vraiment logique que Dieu s’incarne parmi nous? Est-il possible que les hommes méritent un si grand cadeau? Mais Dieu ne suit pas heureusement notre logique humaine du devoir et de l’avoir, des points positifs et négatifs, des récompenses et des punitions, mais il suit sa logique divine, bien supérieure, qui est celle de l’Amour sans limite.

            Une autre chose à accomplir avec empressement est la proposition de Jean Baptiste «Ne faites ni violence ni tort à personne, et contentez-vous de votre solde.» (Lc3, 14) Il a dit cela aux soldats qui étaient mal considérés et mal placés pour accueillir Jésus mais il le dit encore à nous actuellement car dans notre société il y a beaucoup de violences visibles ou cachées. Ne faisons rien de mal intentionnellement ou en actes, imitons Dieu qui fait tomber la pluie sur les bons et sur les méchants. Le message de Jean Baptiste nous demande de nous comporter d’une manière nouvelle de faire pour la  justice, la vérité et la liberté.

            Pour terminer, je voudrais revenir sur le Synode en cours. Efforçons-nous à marcher ensemble pour unir notre amour afin de devenir le levain dans notre société en mutations profondes et dans notre Église qui traverse des moments difficiles. Comme Jean Baptiste, ne cherchons pas à prendre la place du Messie mais par de simples voix,  annonçons celui qui nous fortifie dans l’Esprit Saint et dans son amour pour nous rendre dignes d’être parmi les élus de son Père. Viens Seigneur pour renouveler ton Église !