Dimanche 32 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 32 C 2022

Est-ce que l’homme comme tous les êtres que nous observons est voué à la finitude? Nous nous posons sur une question existentielle de notre immortalité. Que disent-elles nos cultures et la parole de Dieu? Timidement beaucoup de cultures n’hésitent pas à affirmer la survie de cette existence terrestre au moins pour les êtres humains. Quant à la Bible, il n’y a pas de doute, l’homme est éternel comme son Créateur qui est dans ce monde mais qui n’est pas de ce monde.

Le livre de Maccabées (Maqqebet ou marteau) fut un véritable coup de marteau dans la foi juive en annonçant l’immortalité de l’homme. Ce livre des Martyrs d’Israël mentionne explicitement de la foi en la résurrection des justes. «Tu nous exclus de la vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour nous rendre une vie éternelle, nous qui mourrons pour ses lois.» (2Mac7, 9) Le roi impie et païen qui martyrisait les sept frères que nous rapporte le récit se trouvait ridiculisé par leur foi. Au lieu de se sentir diminués, ces vaillants croyants mettent leur foi en Dieu, témoignant que le Créateur est capable de procurer de nouveau la vie «C’est au Ciel que je tiens ces membres (…) et c’est de lui que j’espère les recouvrer de nouveau.» (2Mac7, 11) Sans savoir comment cela se passera, ils confessent qu’après leur mort, ils ressusciteront de nouveau corps et âme pour jouir leur existence avec Dieu. Mais cette chance est réservée aux fidèles à la loi du Seigneur, donc aux croyants en Dieu. Les incroyants et les méchants ne pourront donc pas ressusciter. «Car pour toi, il n’y aura pas de résurrection pour la vie» (2Mac7, 14) disait l’un des martyrs à celui qui les faisait souffrir. Voilà pourquoi, saint Paul exhorte les fidèles du Christ à corriger les abus et à rester ferme en bonne œuvre et en parole (Cfr. 2Th2, 17).

Nous devons garder la fidélité à la foi comme des juifs du deuxième siècle avant Jésus Christ qui n’ont pas cédé aux aspirations du roi Antiochus Epiphane, un des descendants d’Alexandre le Grand, qui voulait se faire  dieu. Pour mettre tout le monde à ses pieds, il exigea des juifs de lui attribuer toutes les pratiques qu’ils faisaient à Dieu. Comme si cela ne suffisait pas, «Il les contraignait à manger du porc, viande interdite.» (2Mac7, 1) Il mettait à mort beaucoup d’entre eux qui refusaient cette abomination. Certains montrèrent que rien ne peut les obliger à transgresser la loi du Seigneur y compris la mort. En subissant la persécution, ils révélèrent une autre dimension de la vie présente. Pour eux, avec la mort, le fil n’est pas coupé car le corps est déposé dans la tombe, couché avec ses pères, selon la croyance traditionnelle mais tout n’est pas terminé. Ces martyrs montrent que les fidèles de Dieu ressusciteront pour la vie éternelle. Ils nous ont transmis cette foi que nous confessons «Je crois en Dieu (...) J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir.»

Cette foi en la résurrection est toujours mise à l’épreuve. Même des gens que nous connaissons de notre temps rejettent cette révélation de la vie de l’au-delà. Cela montre que la foi en l’éternité de notre vie n’est pas une évidence. Jésus, partant de la parole de Dieu montre que les morts ressuscitent. Il explique aux sadducéens qui inventent une histoire abracadabrante pour rejeter la résurrection. Nous connaissons cette histoire d’une femme qui épousa successivement 7 frères. Et la question est de savoir qui sera son mari lors de la résurrection des morts «Car les sept l’ont eue pour femme.» (Lc20, 33)

Ces sadducéens formaient un cercle des riches familles appartenant à l’élite de Jérusalem. Ils étaient heureux dans cette vie et ils n’imaginaient jamais une autre vie possible. Les sadducéens survivaient dans leurs descendants et il y a encore beaucoup de cultures qui croient en cela. Ils posent une question pour ridiculiser la foi en Jésus et en la résurrection. Jésus ne se laisse pas intimider par eux et il désapprouve leur conception. Il répond à ceux qui pensent que la vie à venir est le prolongement de la présente, montrant ainsi que la vie éternelle est inséparable avec celle de Dieu car ceux qui vivent l’éternité sont «Fils de Dieu, étant fils de la résurrection.» (Lc20, 36) 

Un chemin nous est tracé pour adhérer à la vie à venir, à la vie qui ne meurt pas, celui de devenir comme des anges ou des fils de Dieu. Nous savons qu’un seul est Fils de Dieu en plénitude et c’est Jésus lui-même. L’Église nous dit que pour devenir fils de Dieu à la manière de Jésus, il faut croire en lui et se faire baptiser. C’est-à-dire être plongé dans sa mort et ressusciter en lui en vivant de  l’amour pour Dieu et pour notre prochain. Il faut vivre comme ses amis et ses disciples qui ont vécu avec lui et qui, après sa mort, ont continué sa mission d’annoncer l’amour sans distinction. Il faut aussi l’imiter dans son intimité avec Dieu dont il donne le nom d’Abba ou Père. Il faut vivre de la parole de Dieu et  de la confiance en Lui. Ceux qui vivent ainsi sont «Alter Christus» autre Christ, son corps et son sang qu’ils partagent dans chaque célébration augmentent en eux la vie éternelle. 

Soyons des fils et des filles de la résurrection, c’est-à-dire qui se relèvent chaque jour, qui n’acceptent pas d’être abattus par les épreuves de cette vie, mais avec la foi en Dieu relevant la tête pour une espérance bienheureuse. Ne cherchons pas à rester attaché à nos pensées, à nos habitudes, à nos idées et à nos traditions. Comme on le dit, seuls les imbéciles ne changent pas. La repentance ou la conversion est une vraie résurrection. En écoutant la parole de Jésus, relevons-nous et suivons le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob qui n’est pas le Dieu des morts mais des vivants.