Dimanche 23 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 23 C 2022

La Parole de Dieu nous invite à un amour sans partage à Dieu source de notre vie et de notre salut; il nous donne sans mesure son Esprit Saint. Celui qui s’ouvre à Dieu reçoit abondance et bénédiction, celui qui résiste à lui se prive de la vie et du bonheur sans fin.

               Dans la vie, il nous faut beaucoup de choses mais une seule est nécessaire, découvrir et approfondir le sens de notre vie, ce qui demande un peu de sagesse. Malgré notre capacité à repérer ce qui est caché, nous avons besoin de Dieu pour découvrir le pourquoi de notre existence car dans ce sens nous sommes incapables: «Qui peut comprendre les volontés du Seigneur?» (Sg9, 13) Nous sommes des créatures et par là, notre connaissance est limitée voire même tronquée quant à découvrir les projets de Dieu sur nous. Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous avions la possibilité d’une connaissance très élevée mais le péché a chambardé notre être, le soumettant aux diverses limites. Ainsi comme le dit un sage de l’AT «Les réflexions des mortels sont incertaines, et nos pensées, instables.» (Sg9, 14) Cela a de lourdes conséquences sur nous: des raisonnements mesquins, incomplets, contradictoires. Nos pensées au lieu de s’affermir, s’étiolent, au lieu de progresser, s’effritent. D’où la nécessité des autres et de Dieu pour nous tirer de certaines affaires. Car personne ne peut se sauver ou régler seule ses difficultés. Avec Dieu, ce qui est pesant devient léger «C’est ainsi que les sentiers des habitants de la terre sont devenus droits; c’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés.» (Sg9, 18)

               La deuxième lecture devient une application de ce que nous venons de dire. Un cas de l’assistance pour un différend entre deux personnes, Philémon, un riche habitant de Colosse et Onésime, son esclave. Ce dernier s’enfuyait après avoir volé son maître, ce qui pouvait lui coûter la vie comme c’était en vogue puisque cet abandon était une faute grave. Paul s’autorise à intervenir dans cette affaire. Son intervention est originale car Onésime et Philémon étaient devenus ses enfants à cause du baptême qu’il leur a conféré. «Mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ.» (Phm10) Pour Saint Paul Onésime a fait pénitence de son passé. Au fond, il ne force pas son ami Philémon mais il lui rappelle l’essentiel de la vie chrétienne «Je n’ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses ce qui est bien, non par contrainte mais volontiers.» (Phm14) Dieu et nos frères dans la foi sont un appui et une aide considérable pour vivre en paix. 

                Mais la vie nouvelle en Dieu qui est un dépassement de soi ne vient pas sans renoncement personnel et libre, Jésus le dit ouvertement «Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et mêmes à sa propres vie, il ne peut pas être mon disciple.» (Lc14, 26) Ce que Jésus demande d’abord, c’est le détachement de tout ce que l’on a de plus cher selon la chair, y compris soi-même. Ce détachement consiste en une rupture à cause d’une décision libre de vivre autrement qu’avant. Jésus veut que l’on vive dans un attachement inconditionnel à lui seul. C’est cela la vie chrétienne, c’est choisir Dieu et notre prochain avant tout. C’est se donner pour Dieu et les autres qui ne sont pas nécessairement ceux de notre propre famille ou groupe.

               Jésus ne cache pas aussi qu’un tel détachement peut susciter l’hostilité de la part de soi-même ou des autres. C’est donc une croix à porter sans contrainte. «Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple.» (Lc14, 27) Il dit tout cela à la foule en allant à Jérusalem, le lieu de son supplice. Ainsi il nous révèle que notre nature humaine a besoin d’un but. Sans notre référence à Dieu, notre existence ne nous amène nulle part et nous faisons l’expérience que la vie est difficile, voire impossible. L’appel de Jésus au détachement va ensemble à celui de l’attachement à lui. Ainsi la vie devient vraiment un don par excellence. Cet attachement à Jésus rend possible le détachement qu’il recommande pour vaincre les pièges de la vie.

               Nous sommes appelés à aller jusqu’au bout, à combattre jusqu’à la victoire finale et non à nous arrêter au milieu de la route. C’est au final qu’on savourera au maximum la richesse de la vie chrétienne. C’est ce que nous révèle Jésus dans les deux petites paraboles qui terminent l’Évangile de ce dimanche. Dans notre combat existentiel, nous n’arriverons pas à la fin de notre propre force grâce à l’Esprit Saint que Dieu nous donne. Pour bâtir ou guerroyer, notre humanité, seule, n’a jamais assez de force et de lumière, c’est en suivant Jésus que la paix et le bonheur est possible. Aimer Dieu de toutes nos forces, devenir le disciple de Jésus est une nécessité pour donner sens à notre existence. Mais il y a ceux qui ne voient pas cela et qui empruntent un autre chemin de la vie. Nous qui l’avons découvert, attachons-nous à Dieu et à sa Parole de Vie, ainsi grandira notre foi et s’intensifiera notre espérance. Ainsi nous serons en communion avec les autres car la vie nouvelle en Jésus Christ nous réconciliera en peuple nouveau où tous nous sommes frères et sœurs par le baptême.

               Plus on veut élever une tour, plus bas doivent aller les fondations; ainsi fondons notre vie à la sagesse divine afin de devenir vraiment des fils et des filles de Dieu. Attachons-nous fermement à Jésus et rien ne nous manquera jamais même dans les dangers sans nom.