Dimanche 21 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 21 C 2022

La gloire de Dieu est aussi la gloire des hommes. Mais la question est de connaître ceux qui y prendront place. Cette question n’échappe pas à ceux qui croient et à ceux qui ne croient pas. Une chose est sûre, ce ne sont pas seulement des croyants, pratiquants qui seront sauvés mais tous ceux qui se laissent éclairés par la justice, la vérité, l’amour, la paix et qui agissent selon la loi inscrite dans nos cœurs.

               Nous ne pouvons pas vivre sans nous poser pourquoi nous sommes nés ou quel est le but de notre existence ? De retour à Babylone, les israélites ont cessé de s’interroger sur leur relation avec Dieu, ils voyaient la fin de leurs peines, de leurs souffrances, des persécutions et l’abandon de leur pays. Le prophète Isaïe annonce le projet auquel le peuple est le grand protagoniste. Dieu les a rassemblés mais il y aura un autre rassemblement qui impliquera tout le monde «Je viens pour rassembler toutes les nations et toutes les langues.» (Is66, 18) On comprend bien que le prophète annonce le rassemblement eschatologique. Le Seigneur convoquera toutes les langues et toutes les nations pour leur donner part à sa gloire promise.

               Tous convergent vers Jérusalem, la cité de Dieu, le lieu de ce grand rassemblement. Ils viennent de toutes  «Les îles lointaines qui n’ont pas entendu parler de moi et n’ont pas vu ma gloire.» (Is66, 19) Le prophète parle de l’humanité qui est fraternelle. «Tous vos frères, de toutes les nations, en oblation à Dieu.» (Is66, 20) Ils ne viennent pas très chargés des offrandes, car eux-mêmes constituent l’offrande apportée au Seigneur. Il ne s’agit plus d’apporter bœufs et brebis pour les sacrifier sur l’autel, ils apportent leur existence et leur être. Ils s’offrent eux-mêmes plutôt que de présenter de vaines offrandes. Notre vie doit donc être une offrande digne au Seigneur. Pour le prophète, ce monde qui vient vers la gloire de Dieu possède un signe bien qu’il ne précise pas de quel signe il s’agit. Peut-être un signe pour être reconnu par Dieu. À chacun de voir un signe qui permettra d’être reconnu à la gloire. N’est ce pas peut-être le signe de guérison dont parle l’auteur de la lettre aux Hébreux? «Redressez vos mains inertes et vos genoux fléchissant et rendez droits pour vos pas les sentiers tortueux, afin que le boiteux ne dévie point, mais plutôt qu’il guérisse.» (He12, 12-13) 

               Combien seront-ils présent dans la gloire de Dieu? La question du nombre n’est pas notre affaire, mais de celui qui  prépare les places. Pour Jésus Christ nous devons nous préoccuper de comment y entrer. «Luttez pour entrer par la porte étroite, parce que beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et n’y parviendront pas.» (Lc13, 24) On peut se demander quelle est cette porte par laquelle tout le monde doit passer pour être sauvé. Maintes fois Jésus a parlé de l’amour comme la seule condition pour être compté parmi les siens. Entrer suppose un voyage, un chemin parcouru. Nous sommes tous sur la route de la vie, nous sommes en voyage vers l’éternité. Nous ne marchons pas seuls, nous marchons avec les autres mais il faut aussi marcher avec Jésus qui est la porte de là où nous nous dirigeons. Son chemin est celui de vérité et d’amour ainsi celui qui passe par cette route entre facilement parmi les sauvés. Le dernier combat à amener est donc celui qui consiste à chercher comment suivre Jésus pour entrer là où il se trouve. Nous pouvons contempler son agonie, son dernier combat pour bien orienter le nôtre. Jusqu’à la fin il n’a jamais douté de l’amour de son Père, il n’a pas perdu l’amour face à la violence, le pardon a été son dernier mot. 

               Celui qui ne suit pas le chemin de Jésus, à son arrivée il sera méconnu. «Il vous répondra: Je ne sais pas d’où vous êtes.» (Lc13, 25) Dans son message, Jésus annonce l’urgence de marcher à sa suite c’est-à-dire l’urgence de l’amour, de la paix, du pardon, de la communion. Le règne de Dieu est pour tout le monde; dans son sein, on ne se regarde pas en chien de faïence, il n’y a pas d’ennemis mais des frères, d’adversaires mais des compagnons, d’étrangers mais des citoyens du monde nouveau. Formons vite des relations de fraternité, d’amitié avant que la porte ne soit pas fermée. Le Royaume de Dieu est l’ouverture à l’amour de tous, fidèles aux noces de l’Agneau immolé.

            Pour Jésus, les peines, les souffrances, les dangers, comme le monde ne sont pas éternels. Un jour la  porte se refermera et l’histoire du monde sera close. Un jour, chacun tournera la dernière page de sa vie. Nous l’oublions si facilement et Jésus ne veut pas que nous l’oubliions. Ce qui n’est pas commencé n’aura jamais de fin. Or, le monde a commencé, des croyants et certains scientifiques sont tous d’accord là- dessus. Parfois, il faut terminer pour fermer la porte et permettre à une ou d’autres de s’ouvrir. Il y a ceux qui n’aiment pas les changements mais ces derniers ne sont pas toujours mauvais, ils peuvent provoquer un rajeunissement. Il faut s’attacher à ce qui ne termine pas et seul l’amour est éternel.

             Jésus nous attend dans son Royaume d’amour, dans une relation d’amour vrai. Seuls, ceux qui sont ardents dans leur désir seront transportés dans cet amour nouveau de son cœur. Demandons la grâce d’être attentifs à l’enseignement de Jésus pour faire partie de ses amis dans son Royaume. Sortons de nos amours éphémères pour embrasser l’amour éternel qui est l’attachement à Dieu et l’ouverture aux autres. Ainsi nous serons ensemble avec Abraham, Isaac et Jacob, les bienheureux de Dieu. Prions pour qu’au soir de notre vie, nous soyons accueillis par ceux et celles que nous avons aimés et qui nous ont précédés là où le Seigneur règne.