Dimanche 28 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 28 C 2022

Dieu est le père de tout le monde, il n’a pas de préférence, il ne fait pas de distinction, devant lui, nous sommes égaux. Mais nous devons accepter son amour sinon ses dons se ferment devant nous. Celui qui appartient à Dieu doit aimer comme Dieu qui veut que tous les hommes et toutes les femmes deviennent ses enfants. Le nationalisme n’a pas de place dans l’Église, cette dernière est catholique, c’est-à-dire universelle. Que notre cœur soit accueillant afin que celui qui veut puisse y trouver place et que nous soyons reconnaissants, car souvent l’amour nous vient de Dieu sans le mériter.

               La miséricorde de Dieu n’a pas de frontière. Dieu guérit même ceux qui ne confessent pas son nom mais qui sont ouverts à lui. Naaman, le général syrien, ayant la lèpre, sous le conseil d’une jeune esclave originaire d’Israël, rencontra le prophète Élisée pour le guérir. Élisée lui dit d’aller se baigner dans le Jourdain afin d’être débarrassé de la lèpre. Après une résistance «Il descendit et se plongea sept fois dans le Jourdain (…) sa chair redevint comme la chair d’un petit garçon, et il fut pur.» (2R5, 14) Dieu utilise souvent des moyens simples pour montrer sa force et son amour. Naaman a été conseillé par sa servante, le prophète ne lui imposa pas des traitements spéciaux et coûteux, simplement se baigner dans le Jourdain et non dans les fleuves qu’il jugeait plus  importants de Damas: Abana et Parpar. La guérison de Naaman fut le couronnement de la victoire de l’armée syrienne sur celle d’Israël, le peuple de Dieu. Le jeu de Dieu se trouve dans ce qui suit: Naaman confessa le nom de Dieu et la reconnaissance à l’homme de Dieu. «Cette fois, je sais qu’il n’y a pas de Dieu par toute la terre sauf en Israël. Et maintenant, daigne accepter un présent de ton serviteur.» (2R5, 15) Dieu se fait connaître à ceux qui ne le connaissent pas à travers des gestes concrets et visibles. Les miracles ne sont pas pour les croyants mais pour ceux qui ne croient pas afin de se convertir. 

            À la lumière de cette histoire de la guérison de Naaman, nous comprenons que le salut de Dieu est universelle. Tous les peuples sont invités à reconnaître le seul Seigneur, qui a créé le ciel et la terre. Sa parole est sans limite; saint Paul dit tout simplement: «On n’enchaîne pas la parole de Dieu!» (2Tm2, 9) Elle agit partout et dans chacun qui accepte de l’accueillir. Dieu agit simplement mais efficacement, il n’utilise pas des signes terrifiants ni des hommes et des femmes exceptionnels. Chacun peut collaborer avec Dieu s’il ouvre ses yeux pour voir les avantages d’être la main de Dieu. Nous pouvons souligner aussi l’effacement de la servante qui a conseillé Naaman à aller voir le prophète ainsi que le refus d’Élisée d’accepter les présents de Naaman «Par la vie de Yahvé devant qui je me tiens! Je n’accepterai rien.» (2R5, 16) Celui qui est au service de Dieu ne cherche pas ses propres avantages ni son estime, ni sa reconnaissance mais que Dieu soit connu et loué. Travailler au nom de Dieu et réclamer un prix de ces services n’a pas de sens. Ceux qui s’enrichissent de la mission soi-disant de Dieu, s’attirent la colère de Dieu. 

            Dans l’Évangile, il est question encore de la guérison non d’un lépreux mais d’une dizaine de lépreux guéris dont un samaritain. C’est Jésus qui leur offre cette guérison qu’ils demandent «Jésus, maître prends pitié de nous.» (Lc17, 13) Ayant compassion, Jésus agit directement sans poser une question, ni demander quoi que ce soit «Allez vous montrer aux prêtres.» (Lc17, 14) Tous se mettent en chemin pour aller se montrer aux prêtres et sont purifiés «En cours de route.» (Lc17, 14) Un seul revient sur ses pas, et paradoxalement ne suit pas l’injonction de Jésus. À leur rencontre avec Jésus, ils étaient dix lépreux, identité partagée par leur commune exclusion, et nous nous trouvons maintenant en présence de neuf juifs et un samaritain. L’étranger revient pour rendre grâce, pour présenter sa reconnaissance et ses remerciements. Il reconnaît que sa guérison est une grâce. Les autres continuent leur route comme si ce qui s’est passé, était leur droit. Mais ce que Dieu nous fait, loin d’être notre droit est une action de miséricorde que nous ne devons pas oublier. 

            Jésus s’étonne: «Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu!» (Lc17, 18) Il revient sur ses pas et se jette aux pieds de Jésus en signe de reconnaissance. Il sait bien sur la parole de qui la confiance a été source de guérison. La reconnaissance l’emporte sur la ritualité de réintégration dans la communauté. La lèpre était considérée alors comme une souillure, comme la marque d’un péché.  La parole de Dieu de ce dimanche nous montre surtout celui qui était en marge de la foi juive qui l’embrasse grâce à un miracle de guérison. Dieu a mille manières d’agir pour susciter la foi en nous. Il utilise certains événements et personne ne peut résister devant lui. Même des généraux s’agenouillent devant sa face pour confesser son nom. Sans endurcir notre coeur, Dieu se fait entendre. Tout ce qui se passe dans la vie n’est pas des fruits du hasard mais la manifestation de l’amour de Dieu.

            Nous, les croyants nous avons une grande responsabilité de faire connaître l’amour Dieu. La servante de la première lecture, le prophète Élisée sans oublier notre Seigneur Jésus Christ font connaître l’amour universel de Dieu où l’étranger comme ceux de la maison sont traités de la même façon. Nous sommes tous des enfants d’un même Père, reconnaissons son amour et confessons son nom.