3ème dimanche de Pâques 2022 C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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3ème dimanche de Pâques 2022 C

Dans les jours qui suivent la Pâques, les Apôtres retournent discrètement dans la vie quotidienne, celle d’avant leur rencontre avec le Christ. C’est là où Jésus leur montre qu’il est ressuscité. Après cette nouvelle rencontre avec lui, une autre aventure naît, celle d’annoncer avec complaisance que leur maître est Vivant, qu’il est ressuscité des morts. Ils commencent l’étape de l’évangélisation qui se fait pour nous, après notre rencontre avec le Christ. Un missionnaire doit viser avant tout sa rencontre avec le Seigneur qui devient sa force et sa lumière sinon il ne peut pas éclairer les autres.

            Les Apôtres annoncent sans complexe la résurrection du Christ. «Le Dieu de nos pères a relevé Jésus, que vous aviez fait mourir, vous, en le suspendant au gibet.» (Ac5, 30) Ils sont au Sanhédrin, sans peur devant le Grand Prêtre, dans le même tribunal qui a condamné Jésus. Ils ne cherchent pas à plaire aux hommes mais à dire ce qu’ils croient fermement. Ils ne veulent pas se cacher dans ce qui peut plaire à leurs auditeurs qui ne comprennent sûrement pas  le mystère de la résurrection. Une seule vérité hante les Apôtres «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.» (Ac5, 29) Malgré toutes les menaces qui pèsent sur eux, ils n’hésitent pas à affirmer la résurrection «Nous sommes témoins de ces choses nous avec l’Esprit Saint.» (Ac5, 32) C’est donc l’Esprit Saint qui les transforme en hommes courageux. Ces simples paysans, qui n’ont fait aucune étude, sans expérience dans la prise de la parole, grâce à leur témoignage, convertissent des savants et des princes. Ainsi toutes les langues et toutes les cultures proclameront que Jésus est Sauveur du monde comme ils le confessent «Dieu a élevé au rang de chef et Sauveur, pour donner à Israël le repentir et la rémission des péchés.» (Ac5, 31)

            Devant la clarté et l’assurance du discours des Apôtres, les plus sages à l’instar de Gamaliel, docteur de la loi, hésitent à leur faire du mal. La conscience les dicte à faire attention et à agir autrement tout en évitant à faire périr les Apôtres «Écartez-vous de ces hommes, laissez-les. Car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera détruite; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre avec Dieu.» (Ac5, 38-39) Personne conteste ici cette sagesse de Gamaliel. Les bonnes personnes sont dans toutes les cultures et dans toutes les catégories. Même dans un monde hostile et injuste, les hommes et les femmes de bonne volonté ne manquent jamais. C’est le signe que l’Esprit Saint souffle là où il veut. Ce conseil de Gamaliel sauva les Apôtres du sort qui les attendait mais ils ne rentrèrent pas avant de les faire souffrir. «Après les avoir fait battre, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus et les relâchèrent.» (Ac5, 40) Mais ils n’acceptèrent pas bien sûr cet ordre de renier le Christ.

            Depuis toujours, la mission chrétienne demande quelques sacrifices. Dans certains endroits, beaucoup de chrétiens font la mission au péril de leur vie surtout dans les pays fermés à la foi chrétienne. Mais c’est là où l’Église est envoyé pour témoigner de sa foi en Jésus ressuscité. Beaucoup de récits disent comment les fidèles sont emprisonnés et exécutés uniquement parce qu’ils cherchent à vivre leur foi. D’après ces récits, le fait d’être chrétien suffit pour être considéré citoyen de seconde catégorie et on est exclu d’office aux certains métiers comme celui de l’armée, de la police ou de la politique. Ainsi on devient esclave dans son propre pays. Mais ils ne renient jamais leur foi, ils essayent de se mettre ensemble pour vivre leur idéal de vie dans la joie et dans l’espérance. Malheureusement dans notre société, il y a ceux qui renient leur foi sans aucune pression, sans raison de le faire uniquement pour confesser leur liberté de ne pas croire. Ailleurs on souffre de croire en Jésus Christ et de l’autre côté on se réjouit de non croire ou de perdre la foi en Jésus Christ. Imaginons la souffrance intérieure que cela peut provoquer chez ces martyrs de la foi. Souvenons-nous de ces paroles de Jésus «Quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.» (Mt10, 33)   

            «Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu» répliquèrent Pierre et Jean une autre fois. L’épisode de la pêche miraculeuse de ce dimanche est encore l’une des manifestations de Jésus ressuscité devant ses Apôtres. Leur témoignage ne vient pas d’une réflexion mais de ce qu’ils ont vécu avec le Christ mort et ressuscité. Comme le dit saint Jean dans l’Apocalypse, toutes les créatures sont invitées à rendre gloire à Dieu pour le triomphe de Jésus sur la mort. En lui, c’est l’amour et non le mal qui a le dernier mot. Les Apôtres subissent toutes sortes d’atrocité mais jamais ils ne se lamenteront, au contraire ils restent «Joyeux d’avoir été jugés dignes d’être traités avec mépris pour le nom[de Jésus].» (Ac5, 41)

            Dans notre vie quotidienne, nous sommes appelés à aller vers Jésus. C’est lui notre espérance et notre joie. Nous lui devons notre amour inconditionnel car son triomphe est aussi le nôtre. Lui seul peut nous redonner la vie si les échecs et les épreuves cherchent à nous l’enlever. Comme il a changé la vie des Apôtres au lendemain de Pâques, il changera la nôtre, si nous la lui donnons sans réserve. Amen.