Carême 3 C2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 3 C2022

Dieu ne cesse de se manifester comme Dieu de la vie et Sauveur, il l’a fait à son peuple Israël et il le fait aussi pour nous actuellement à travers son Fils, Jésus Christ. Notre réponse à sa manifestation doit être notre adhésion à son amour ainsi nous aurons la vie en plénitude. Nous sommes pécheurs mais son projet n’est pas de nous exterminer mais de nous préserver du péché en nous appelant à la conversion. En cheminant vers la Pâques de Jésus Christ, embrassons son amour car c’est en aimant que nous atteignons la perfection de la vie.

            L’Esclavage en Égypte avait rendu les hébreux incapables de relever la tête pour se libérer. Ils  ne voyaient pas aucune lueur d’espérance pour sortir de cette situation. Chaque jour leur souffrance se renforçait car les égyptiens compliquaient leur sort. Moïse révolté par le sort de son peuple, commit l’irréparable en tuant «Un égyptien qui frappait un hébreux.» (Ex2, 11) Puisqu’il avait grandi chez Pharaon, malgré son geste en faveur des hébreux, ces derniers ne le reconnurent pas comme leur allié et «Moïse s’enfuit (…) et vint habiter au pays de Madiân» (Ex2, 15) par peur de la poursuite de Pharaon. Du palais royal de Pharaon, Moïse devint un serviteur de «Son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân.» (Ex3, 1) Lui et son peuple perdent leur liberté, ils deviennent serviteurs, alors que le Seigneur avait promis à leurs pères un pays et une puissance sur tous les peuples. Il n’y a pas de solution pour eux. C’est finalement Dieu qui intervient car il n’y a pas d’autre possibilité de les libérer.

            Le Seigneur se révèle d’abord à Moïse. «Il lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu.» (Ex3, 2) Mais cette théophanie ne suffit pas, Dieu enlève son voile et il révèle son nom «Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.» (Ex3, 6) Tout est révélé, Dieu se définit par rapport à son peuple, l’oppression aux descendants d’Abraham atteint le cœur de Dieu, une nouvelle aventure commence entre eux. «J’ai vu la misère de mon peuple (…) j’ai entendu sa clameur devant ses surveillants; oui, je connais ses douleurs.» (Ex3, 7) Dieu ne veut pas assister à leur situation sans rien faire, mais il a besoin de Moïse pour agir, pour montrer son amour et sa puissance. «Je t’envoie vers Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël.» (Ex3, 10) Moïse qui avait fuit l’Égypte de Pharaon va y retourner sur l’ordre de Dieu. Il résiste à cette mission mais personne ne résiste à Dieu.

            Par sa main puissante Dieu a libéré son peuple. Mais il ne suffit pas de sortir de la servitude pour parvenir à la terre promise. Les hébreux, en refusant l’ordre de Dieu se sont trouvés condamnés à tourner en rond dans le désert et à y mourir. Saint Paul le rappelle aux Corinthiens fraîchement convertis pour les mettre en garde. Pour entrer dans la Pâques de Jésus nous devons apprendre à le suivre et à croire en lui. Être sauvé par Dieu et être secouru c’est deux choses différentes. Il ne s’agit pas d’une aide des riches aux pauvres, ni d’un médecin qui sauve la vie d’un patient, et encore moins d’une aide généreuse d’une personne ou d’une organisation caritative. Le salut de Dieu, on le refuse ou on l’accepte. C’est en suivant ses paroles et en nous comportant conformément à ses exigences que nous obtenons son salut. Jésus le souligne sans mâcher ses mots en nous appelant à la conversion dans l’Évangile de ce dimanche.

            Des faits comme des milliers d’autres qui se déroulent dans la vie de tous les jours: des Galiléens massacrés par Pilate et dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé à Jérusalem. «Pensez-vous qu’ils étaient plus coupables que tous les autres habitants?» (Lc13, 2.5) Jésus ne condamne pas Pilate et son armée mais il dit et il répète seulement que les victimes n’étaient pas plus pécheresses que les autres. Il se met toujours du côté des victimes au lieu de prendre partie au niveau politique. Il y a des drames partout, plus près de nous, il y a un conflit entre l’Europe ou plutôt entre l’Ukraine et la Russie. Ce qui arrive en Ukraine peut arriver ailleurs même chez nous car les pécheurs sont partout. Lorsque cela arrive nous devons sentir l’urgence d’aimer. Nous l’avons vu dans la première lecture, notre Dieu est bouleversé par notre détresse. Si devant les menaces, les malheurs, les difficultés, nous ne prenons pas la décision de ne plus devenir un obstacle mais une solution à ce qui afflige notre prochain, nous creusons nos propres tombes.

            Ne devenons pas comme ce figuier sans fruits, «Coupe-le, pourquoi donc encombre-t-il la terre?» (Lc9, 7) Dieu nous veut comme un figuier qui porte de bons fruits pour que d’autres s’en nourrissent. La stérilité dans notre relation, dans notre dialogue et dans notre foi ne fait que reproduire la mort et cela est indigne pour un disciple de Jésus, lui qui est venu donner la vie en abondance. Nous devons faire attention car Jésus condamne non seulement les fruits pourris mais aussi l’absence de fruits. Dans les deux cas, notre existence devient un encombrement, une peine pour l’humanité.

            Tous nous mourons, les uns meurent d’une manière brutale et atroce comme Jésus sur la croix mais celui qui aime vraiment, même s’il meurt, sa vie n’est pas finie mais elle est transformée. Apprenons à aimer pour échapper à la stérilité  car de l’amour sort la vie celle des enfants de Dieu. C’est ce que nous sommes appelés à vivre pendant ce Carême: une conversion à l’amour qui se donne comme Jésus s’offre pour le salut de toute l’humanité. Sans cette conversion nous périssons et nous laissons sous notre passage la tristesse. Convertissons-nous pour fleurir la paix et la joie autour de nous.