Jour de Noël C 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Jour de Noël C 2021

Partout on parle de Noël et on chante, on écoute les chants liturgiques de la nativité du divin enfant. Cette joie ne doit pas être apparente et purement extérieure, au contraire, elle doit être en nous une réalité. Car lorsque la nuit de la mort nous surprend, une lueur du temps nouveau apparaît toujours à l’horizon. Mais la joie ne vient pas d’elle-même, il faut dans notre vie et dans notre monde des hommes et des femmes qui sont comme Marie et Joseph pour engendrer l’espérance aux autres.

Il y a la joie et des joies. La joie de Noël est unique. Il ne s’agit pas de l’arrivée de l’enfant, de la primogéniture dans une famille mais bel et bien du Dieu fait homme. L’enfant qui est né dans la glotte de Bethléem est un miracle dans notre histoire, un miracle qui ne peut pas se reproduire, ne ratons pas de le contempler, demain il peut être trop tard. En le contemplant, notre émerveillement n’est rien d’autre que ces belles paroles chantées par des anges «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes, qui ont sa faveur.» (Lc2, 14) Les anges nous font savoir qui est cet enfant et saint Jean l’évangéliste ne tarde pas de l’annoncer, c’est le «Verbe de Dieu qui s’est fait chair.»  (Jn1, 14)

             Pourquoi Dieu veut nous parler directement en personne? Il ne veut pas que nous transformions son message; il veut que tout le monde l’entende; il veut nous faire savoir que c’est très urgent et que son message soit ouvert à tous. Dieu nous aime et il nous parle; ceux qui s’est approché de Jésus l’ont bien saisi «Souvent, par le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils (…) reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être.» (He1, 1-3) Entre Dieu et son Fils, il n’y a pas de différence «tel père, tel fils», disent ceux qui savent bien observer. Dieu se présente en personne pour que nous cessions de nous tromper sur lui. Actuellement, le monde est plein de ce qui n’est pas Dieu et qui attire beaucoup de nos contemporains, il est temps de bien choisir le Dieu amour qui sauve. 

            Jésus Christ n’est pas le visage du nouveau Dieu car il est celui qui est. En lui c’est le même Dieu d’amour que nous contemplons dans le mystère de Noël «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu (…) Le Verbe était la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde (…) Et le Verbe s’est fait chair.» (Jn1, 1ss) Dans l’enfant Jésus c’est le même Dieu qui se manifeste au monde, c’est lui l’Emmanuel «Dieu avec nous» annoncé par le prophète Isaïe, il y a bien longtemps. Ses attributs sont ceux de Dieu: Messager ou «Celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut.»  

            Pourquoi un tel privilège de côtoyer Dieu chez nous? Saint Athanase a bien trouvé la réponse à cette question «Le fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu.» Cette manifestation de Dieu profite à l’homme et non àDieu qui se révèle ainsi. De Dieu est un abaissement, de l’homme est une élévation. Nous les hommes et les femmes du Nouveau Testament nous voyons découvert ce qu’aucune autre créature a contemplé. Même les anges ont envié les hommes en voyant le Fils de Dieu naissant et grandissant au milieu d’eux. C’est une béatitude que Jésus a révélé à ses disciples lorsqu’il leur annonça «Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous le déclare: beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.» (Lc10, 24) À celui qui reçoit beaucoup, on lui demandera beaucoup. Nous avons reçu plus que tous car nous avons reçu la visite de notre Dieu. Il faut se rendre compte de cette largesse de Dieu qui n’a rien épargné pour nous donner son Fils. Il a confiance en nous, n’en abusons pas en nous comportant comme étranger à lui mais comme les fils bien-aimés qu’il a introduit dans son domaine.

            En Jésus Christ, notre nature humaine en est glorifiée. Dieu ne se fait pas ange mais il s’est fait homme pour relever en nous ce que le péché avait détruit. Cela nous montre que Dieu ne nous a pas sous-estimés en nous créant. Être homme ou femme est une grâce, non être une créature inférieure, incapable de tout. Jésus nous l’a montré. Notre nature est aussi parfaite, il ne faut pas voir ce qui la dénature pour la minimiser, elle est capable d’aimer comme il faut, de reconnaître son origine en Dieu et sa finalité de contempler le créateur. Jésus a redonné l’image à notre nature, aimons-la en l’offrant quotidiennement à son auteur. C’est cela notre mission et notre devoir.

            Une invitation est bien donnée à nous qui célébrons la fête de Noël. Jésus est entré dans le monde pour que chaque homme trouve sa dignité. Parmi nous, il ne doit pas y avoir des intouchables, des oubliés, des exclus, des étrangers, des esclaves mais des frères et sœurs. Mettons-nous à côté de ceux qui œuvrent pour la solidarité et pour la fraternité, pour l’interdépendance des hommes et de leurs cultures. Avec Jésus dans notre monde, il n’y a plus un monde d’en bas où nous souffrons et un monde d’en haut où on se réjouit sans cesse mais un seul monde où la souffrance ou la joie des uns devient celle des autres. Que Noël soit célébré dans nos cœurs et dans nos familles et que Jésus grandisse en nous et auprès de nous afin de rendre notre monde le reflet du royaume de Dieu où l’amour et la justice s’embrassent.