4ème dimanche de Pâques 2022 C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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4ème dimanche de Pâques 2022 C

Les lectures de ce dimanche annonce l’universalisme du salut de Dieu en Jésus Christ. Ce n’est pas seulement le peuple d’Israël qui est appelé aux bienfaits de Dieu mais tout le monde. Tous sont invités à entrer en amour intime avec le Seigneur, qui nous accueille sans aucune distinction. Tous ceux qui suivent Jésus Christ deviennent héritiers du royaume de Dieu où il n’y a plus de privilégié; tous sont appelés à être fils de Dieu.

            La lecture du livre des Actes nous parle en détails du choix d’Israël aux merveilles de Dieu. «Le Dieu de ce peuple, Israël, fit choix de nos pères.» (Ac13, 17) Ce peuple n’avait aucun mérite pour cette attention particulière de Dieu. Peut-on parler de la providence ou de la volonté de Dieu qui ne nous doit aucune explication. On dirait que Dieu a sacrifié les autres peuples en faveur d’Israël «Il détruisit sept nations au pays de Canaan, et il distribua leur pays en héritage.» (Ac13, 19, cit. Dt7, 1) Cet amour de Dieu n’a fait que grandir jusqu’à Jésus «C’est de sa descendance que Dieu, selon sa promesse, a amené à Israël un sauveur, Jésus.» (Ac13, 23) Et nous disons qu’en Dieu, il n y a pas d’exclusion, et cela est vrai. Quand on est vraiment aimé, on se sent unique. Le peuple de Dieu c’est Israël qui a reconnu cet amour unique pour lui. Mais de sa part, cet amour dont il était aimé devait servir d’ouverture pour d’autres peuples. «Je t’ai établi lumière des nations, pour que tu deviennes le salut jusqu’à l’extrémité de la terre.» (Ac13, 47, cit. Is49, 6) Notre réussite, notre victoire ou notre triomphe véhicule un message mais souvent nous pensons que c’est seulement grâce à notre effort. Il ne faut pas oublier que la providence et les autres ont un rôle dans notre joie. Il y a ceux qui échouent sur la route de la vie uniquement parce qu’ils sont nés pendant un mauvais moment. Prenons le cas des enfants qui naissent dans les camps de fortune à cause de la guerre et des catastrophes naturelles. Imaginons aussi ceux qui naissent dans la pauvreté ou qui grandissent en prison à coté de leur maman. Tout cela devrait nous interpeller si nous avons eu la chance d’échapper à toutes ces misères. 

            Quelques contemporains de Jésus ont compris cette mission mais les autres ont refusé de servir de tremplin pour annoncer l’Évangile aux non-juifs. «Ceux qui habitent à Jérusalem et leurs chefs ont méconnu ce Jésus, ainsi que les paroles des prophètes (…) qu’ils ont accomplies en le condamnant.» (Ac13, 27) Quant aux Apôtres, ils ont bien compris que la mission de Jésus ressuscité est de sauver tout le genre humain. En lui, Dieu ouvre les portes de ses grâces à tous les peuples «C’est à vous d’abord que devait être annoncée la parole de Dieu. Puisque vous la repoussez  et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de l’éternelle vie, et bien! Nous nous tournons vers les nations.» (Ac13, 46) L’Église dès son origine devient universelle et multiculturelle. Seulement réconcilier cette diversité des cultures était un grand défi et ce challenge est d’actualité. Mais les Apôtres n’ont pas cherché à imposer leur culture mais à inviter les hommes et les femmes à vivre la foi et la charité. Celui qui témoigne la foi et la charité accomplit toutes les lois et il est capable de vivre partout sans difficulté. Et celui qui croit et qui aime accueille un étranger sans problème car l’amour est une langue qui unit tous les hommes et l’amour nous réconcilie sans attendre plus longtemps. Pour le Pape François, il est essentiel qu’Église soit ouverte au monde mais cette Église qui doit ouvrir ses portes est d’abord  notre cœur qui est le temple de Dieu.

            Une histoire émouvante qui s’est déroulée au Burundi. Deux familles s’accusaient mutuellement. Une veuve déplacée de sa colline depuis plus de 20 ans, ne voulait pas y retourner car elle craignait son voisin qui avait tué son mari. Lorsqu’on a approché ce voisin pour lui demander si ce qu’on dit sur lui est vrai, il répondit qu’il a tué car 20 ans avant en 1972, le mari de cette veuve l’avait fait orphelin en exterminant toute sa famille. Les autres ont confirmé son témoignage. Cette veuve qui le haïssait, s’est émue en apprenant ce qui s’était passé. Elle et sa fille ont décidé de retourner au village et les deux familles ont commencé à se rendre certains services. Plus tard, la fille est tombée amoureuse de l’un des garçons de celui qui avait tué son père. Aujourd’hui ceux qui s’accusaient sont de bons parents grâce à l’amour de leurs enfants. Quand l’amour et la foi prennent le dessus, des distances, des rancunes et des prétextes tombent.

            Dans l’Évangile, Jésus se nomme bon Pasteur qui veut mettre sur ses épaules toutes les nations afin de les transformer en peuple de Dieu. C’est un pasteur spécial, «Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent.» (Jn10, 27) Ces mots de Jésus signifient beaucoup de choses. Entre Jésus et son disciple, il y a une relation. Il y a une écoute mutuelle, c’est-à-dire qu’il y a un amour authentique. Celui qui ne sait pas écouter l’autre ne peut pas l’aimer. Dans une famille, lorsqu’il y manque une écoute mutuelle, l’amour s’évapore. L’écoute de la parole de Dieu suscite l’amour en nous et Jésus connaît ceux qui écoutent sa parole et qui s’engagent à le suivre. Les brebis qui marchent à sa suite «Ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main.» (Jn10, 28)  Celui qui est en communion avec Jésus, est habité par Dieu «Moi et le Père nous sommes UN.» (Jn10, 30) C’est donc en Jésus que nous atteignons notre intimité avec Dieu et avec notre prochain. Dans ce monde des guerres, des violences et de tant de haines, nous n’avons qu’une issue de sortie, accueillir l’amour que Dieu nous aime en Jésus Christ où tous, nous devenons frères et sœurs.