Dimanche 19 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 19 C 2022

Le message de ce dimanche est celui de la foi qui nous aide à veiller non parce qu’un danger nous guette mais parce que le Seigneur nous réserve une surprise heureuse de sa venue. Pour cela, nous ne devons rien ignorer parmi ce qui peut nous être utile pour notre salut. Pas d’oubli, ni paresse, ni doute, ni découragement, ni ignorance mais plus d’amour, de volonté et de clairvoyance dans le service aux autres.

Le petit reste d’Israël n’a pas oublié la promesse que Dieu a fait à leur père Abraham et qu’il a renouvelé à Moïse pour sortir son peuple de l’esclavage d’Égypte. «Cette nuit-là fut connue à l’avance de nos pères.» (Sg18, 6) Dans les difficultés, les Hébreux ne perdaient pas l’espérance, ils se souvenaient de ce que le Seigneur avait fait à leurs pères. L’alliance entre Dieu et son peuple était donc source de joie et de bonheur. Cette espérance ne poussait pas le peuple à devenir oisif ou à ne rien faire. Le passage du livre de la Sagesse que nous lisons  évoque la première Pâque en Égypte lorsque tout le monde a vu «Le salut des justes et la perte de ses ennemis.» (Sg18, 7) La libération a été possible grâce à l’intervention divine qui fît périr tous les premiers-nés égyptiens ce qui amena Pharaon à laisser partir les Israélites. Le malheur des oppresseurs devient donc «Le salut des justes» opprimés.

Ce qui c’est passé en Égypte est un fait qui se communique à chaque Israélite de génération en génération. C'était au temps de la Pâque, lorsque on offrait en famille le sacrifice traditionnel de l’agneau. «Les saints enfants des bons (….) partageaient les mêmes biens et les mêmes périls.» (Sg18, 9) Les Israélites sont capables de nommer les bienfaits de Dieu, le moment et le lieu de ses manifestations car les actions de Dieu ne sont pas fictives. Les Sages racontaient sans cesse les interventions de Dieu dans la vie du peuple ainsi ils perpétraient la foi en Dieu. C’était à partir de ces témoignages que la conscience sociale persistait dans la foi, dont l’auteur de l’épître aux Hébreux essaie d’expliquer. «La foi est la garantie de ce qu’on espère, la preuve des réalité qu’on ne voit pas.» (He11, 11)

La foi n’était pas annoncée seulement dans la synagogue mais aussi dans la vie quotidienne. Les parents montraient aux enfants que leur histoire s’était améliorée grâce à Dieu mais aussi grâce à la fidélité de certains d’entre eux. La famille et ses aïeux sont donc de véritables écoles de la foi. Ce que nous partageons en famille dans l’intimité reste toujours présent dans notre mémoire. Actuellement cette transmission de la sagesse et de la foi est en train de disparaître à cause des grands changements sociaux de notre temps. Qui pourra prendre la relève, vu que leur qualité est unique? La foi qui naît à partir de notre contact reste ineffaçable dans notre vie et dans notre existence et cesse d’être un habit extérieur qu’on peut enlever n’importe quand. Cette foi on ne la perd jamais car elle est vitale.  Merci aux fidèles qui ne perdent pas leur foi malgré les épreuves qu’ils traversent.

L’Évangile révèle une promesse aux fidèles de Dieu «Sois sans crainte, petit troupeau, parce qu’il a plu à votre Père de vous donner le Royaume.» (Lc12, 32) Mais ce Royaume demande trois exigences ou vertus: la générosité, la vigilance et la responsabilité. Il faut d’abord, vendre ses biens, non pas pour faire des économies parce que le temps de l’attente peut être long, mais pour faire la charité «Vendez vos biens et donnez-les en aumône.» (Lc12, 33) Dieu est généreux avec tout le monde, la manière de l’attendre est celle de l’imiter dans sa générosité. Ce qu’on donne aux pauvres débute son compte à la banque du Royaume de Dieu où il n’y a pas de gangsters. Cette vente des biens est une invitation à se décentrer de soi-même et à mettre Dieu ainsi que les autres surtout les plus démunis au centre de l’existence.

Ensuite la bonne action ou la générosité n’est pas à remettre au lendemain mais dans l’immédiat. C’est donc la vigilance chrétienne qui est recommandée pour être prêt pour le retour du Seigneur. «Vous aussi, tenez-vous prêts, parce que c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils de l’homme va venir.» (Lc12, 40) Ceci explique notre fragilité mais aussi que Dieu a son heure. Souvent nous sommes pris par beaucoup de choses, notre journée ou programme est toujours surchargé; en tout cas, nous devons faire un bon choix pour être pris par ce qui est l’essentiel. Être prêt nous demande à devenir des hommes et des femmes responsables. Un serviteur responsable est celui qui est toujours en tenue de service «Heureux cet esclave, que son seigneur, en venant, trouvera occupé.» (Lc12, 43) 

            Le Royaume de Dieu est un Royaume caché mais ouvert à tout le monde. Il demande beaucoup de discernement et d’attention mais pas plus que ce que nous possédons. «À qui on aura donné beaucoup il sera beaucoup demandé, et à qui on aura confié beaucoup on réclamera davantage.» (Lc12, 48) N’ayons pas peur, Dieu est miséricordieux, nous serons traités avec amour. Puisque l’amour est un don commun, l’invitation du Seigneur concerne tout le monde, personne n’est exclue. Notre réponse repose sur notre disponibilité et notre priorité à l’amour. En vivant ainsi, notre existence telle quelle, est un gain. Quel autre bonheur qu’avoir un royaume où tout y est et que tout ce que nous avons thésaurisé, petit soit-il nous portera une joie immense? Ne perdons pas notre temps, soyons de bons serviteurs qui connaissent la volonté de notre Maître.