Dimanche 13 TOB 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 13 TOB 2021

Une fois de plus, la parole de Dieu nous révèle la puissance miséricordieuse de Dieu en Jésus Christ. Ce dernier a guéri une femme qui souffrait de l’hémorragie incurable et il a ressuscité une jeune fille qui venait de mourir. Dieu ne sous-estime pas notre vie terrestre, c’est un tremplin de la vie qui ne finira jamais.

            Pourquoi nous mourons et d’où vient la mort? Depuis toujours et dans toutes les cultures beaucoup d’interrogations surgissent à propos de l’origine de la mort. Dans ma culture rwandaise, la mort a été apportée par une femme qui l’a cachée dans son ventre. Selon la légende, jadis la mort et les hommes vivaient ensemble en harmonie sans danger de mourir. Un jour la mort a fait une gaffe et les hommes la chassèrent pour la tuer. La mort erra en cherchant un refuge, elle trouva finalement une femme qui la cacha. Celle-ci ouvrit la bouche et la mort y entra. Après le passage de ceux qui la poursuivirent, la mort refusa de sortir. Depuis ce jour, tous ceux qui naissent de la femme viennent au monde avec l’aiguillon de la mort, c’est pour cela que nous mourons. 

            Un sage de la Bible nous dit que «Dieu n’a pas fait la mort il ne prend pas plaisir à la perte des vivants.» (Sg1, 13) Mais malheureusement, nous rencontrons la mort qui nous fait peur et qui nous terrorise. Est-ce que Dieu nous avait créés éternels et la mort est-elle venue postérieurement? La mort que les êtres subissent, celle qui met fin à nos jours sur la terre, est-elle vraiment la vraie mort à craindre? Il est temps de nous questionner sur cela pour pouvoir découvrir la grandeur de la vie que Dieu nous a donnée et que nous sommes appelés à protéger. Nous n’en doutons pas, il y a eu un temps où ce que nous voyons n’était point. Il y a eu une cause créatrice qui a mis tout en mouvement que nous les croyants nous appelons Dieu. «Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant.» (Gn2, 7) C’est ici que réside le secret de la vie et de la mort. Nous sommes faits par un élément qui est voué à la finitude car «Le corps s’en ira en cendre et l’esprit se dispersera comme l’air inconsistant.» (Sg2, 3) Dieu a mis en nous son Esprit qui ne connaît pas la mort et c’est ce que le diable cherche à détourner de son auteur. «Dieu a fait de l’homme une image de sa propre nature.» (Sg2, 24)

            Il y a donc le changement et la mort. Dieu n’a pas fait la mort, ce que nous voyons c’est notre purification pour nous ressembler à Dieu immortel. Le diable par sa jalousie et sa haine, essaie de nous priver de cet être profond de nous-même. Attention, le diable existe, nous voyons ses actions: la guerre, les divisions, l’égoïsme, etc. Toutes ces actions entachent notre esprit et nous sépare de Dieu, c’est cela la mort que Dieu n’a pas créée. Malgré cette tentative du diable, Dieu ne veut pas la mort de ce qu’il a mis en nous. Saint Paul nous annonce l’amour de Dieu qui ne veut pas notre mort «Notre Seigneur Jésus Christ (…) se fait pauvre (…) afin de vous enrichir par sa pauvreté» (2Co8, 9) En Jésus Christ, notre immortalité est sans faille. Si nous comprenons ce mystère tout change en nous: Ne nous trompons pas, la terre et ce qui en découle finira un jour, mais cette finitude ne touchera jamais notre état spirituel si nous sommes avec le Christ.  

L’Évangile de ce dimanche montre que Jésus est le maître de notre vie. D’abord Jaïre «Un des chefs de synagogue» (Mc5, 22) le supplie en faveur de sa fille «Ma petite fille est à toute extrémité, viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.» (Mc5, 23) Ensuite, une femme anonyme de la foule se dit «Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée.» (Mc5, 28) Nous aimons cette vie présente et c’est normal car c’est elle qui nous prépare à celle qui ne finit pas. Les germes de l’éternité nous les avons dans notre existence où elles se réalisent pleinement. Jésus Christ lui aussi ne déprécie pas cette vie. À l’extrême, il a sauvé la fille de Jaïre et la femme hémorroïsse. Mais pour Jésus, la mort de notre corps n’est pas ce qu’il faut craindre. Il  dit aux gens qui pleuraient la mort de la jeune fille que «L’enfant n’est pas morte, mais elle dort.» (Mc5, 39) Pour Jésus, la mort que nous traversons, c’est dormir pour se réveiller dans l’éternité. Mais comment nous comporter en face de la souffrance en attendant notre salut définitif?

Jésus nous apprend comment nous comporter avec ceux qui souffrent. Il écoute leurs supplications, il se laisse approcher par eux malgré des interdits culturels. Actuellement la souffrance est presque partout et nous sommes souvent maladroits par rapport à celui qui souffre. Suivons l’exemple de Jésus pour le réconforter: l’écouter, lui donner la main, lui faire un geste qui apaise, prier pour lui, etc. Pensons à ceux et celles qui connaissent le chômage, la pauvreté, les guerres, les famines, la prison, l’immigration, etc. Mais le plus important est de lutter avec eux en construisant un monde plus juste et plus pacifique, plus fraternel et plus solidaire. Nous l’avons compris Dieu ne prend pas plaisir à la perte des vivants, il ne veut pas le mal. Il a créé tous les êtres pour qu’ils se réjouissent de la vie.

En tant que disciples de Jésus, cherchons à protéger la vie. Cette dernière est en danger directement ou indirectement. Beaucoup de vies humaines disparaissent inutilement à cause de la délinquance routière, de l’alcoolisme, de la drogue, de l’avortement, de la guerre, de l’euthanasie, de la peine de mort, de notre irresponsabilité à la gestion de l’environnement, etc. Demandons à Dieu pardon pour toutes les fois où nous avons oublié de défendre la vie partout où elle est menacée.