Dimanche 15 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 15 B 2021

Le thème des lectures 14; Mc5, 7-13.qui nous sont proposées est celui de la mission de l’Église donc celle de chaque chrétien. L’Église est par essence missionnaire, chaque baptisé est appelé à la mission « ad intra et ad extra », à l’intérieure et à l’extérieure de la communauté. Notre mission est d’annoncer un amour qui libère et de dénoncer ce qui empêche cet amour de porter la joie aux autres.

Il y a ceux qui pensent que la prophétie arrive quand on est dans la misère. Le prophète Amos a été envoyé au moment où dans la société il y avait une grande prospérité matérielle. Cette aisance cachait une injustice de d’inégalité et d’égoïsme. «Je suis pâtre et piqueur de sycomore.» (Am7, 14) Amos, un simple paysan choisi par Dieu n’avait pas peur des grands de son temps pour dénoncer l’injustice et la décadence morale de la cour. Quand Dieu choisit son messager, il lui donne une sagesse et une force nécessaire. Amos critiquait un culte, une pratique religieuse qui masquait les comportements injustes et pervers des élites sociaux. Il attaquait un système corrompu qui s’était installé dans la société. Sous prétexte de ne pas avoir un mandat officiel de prêcher au nom de Dieu, les prêtres de Béthel, représentés par un certain Amazias, voulaient le faire taire. Le prophète riposta qu’il n’avait besoin d’aucun mandat royal, car c’était le Seigneur lui-même qui l’avait institué prophète «Yahvé m’a pris de derrière le troupeau et Yahvé m’a dit: va, prophétise à mon peuple Israël.» (Am7, 15)  

De plus en plus, nos sociétés actuelles tombent dans les injustices et dans la perversion des mœurs. S’occuper des malades incurables n’a plus de valeur dans certaines sociétés, la liberté se confond quelques fois au libertinage, les mœurs et certaines habitudes sont du passé, etc. Un disciple du Christ doit être vigilant pour ne pas tomber en tentation, il doit s’éloigner de ce qui peut l’altérer moralement. Fuyons ce qui contamine notre amour et ayons la force de le dévoiler. Essayons de déceler nos défauts et nos imperfections avant de les constater chez l’autre. Le baptême nous a donné la force de cela et la communauté chrétienne est notre lieu pour vivre irréprochablement car «Dieu nous a choisis en lui avant la fondation du monde, pour être saints et irréprochables devant lui dans l’amour.» (Eph1, 4) Saint Paul dans cette même lettre aux Éphésiens, affirme que nous avons reçu «Un sceau par l’Esprit Saint promis» (Eph1, 13) qui nous fait entrer dans la vaste symphonie de l’amour de Dieu. Comme des fils de Dieu, nous sommes invités à dominer tout égoïsme qui nous fait voir le mal ou l’injustice que les autres font en oubliant le mal que nous commettons.   

Dans l’Évangile, Jésus se choisit des collaborateurs, les apôtres «Il appelle à lui les Douze» (Mc6, 7) pour témoigner l’amour. Nous savons comment il les a choisis. Ils venaient de toutes les couches de la vie sociale, ils n’étaient donc pas irréprochables, ils étaient comme nous. Ils étaient très limités et leur personnalité était diverse. Jésus n’était pas suivi par des purs, mais des pécheurs. Il forma petit à petit le groupe, jusqu’à une communauté ou un groupe de douze; ce chiffre traduit beaucoup pour un israélite. Il laisse prévoir l’intention de Jésus de fonder un nouveau peuple d’Israël en référence aux douze patriarches ou aux douze tribus. Voilà pourquoi l’Église, née des douze apôtres, est appelée le nouveau peuple de Dieu. «Jésus se mit à les envoyer deux à deux.» (Mc6, 7) Il les envoie sans lui, deux à deux. La mission de former le royaume de Dieu commence et elle doit s’étendre jusqu’à l’extrémité de la terre. Le contenu de cette mission est très claire «Il leur donnait pouvoir sur les esprits impurs.» (Mc6, 7) Les envoyés de Dieu ont la mission de chasser le mal au milieu du monde. Et les missionnaires actuels doivent savoir que le mal a beaucoup de visages difficiles à découvrir. 

Un disciple de Jésus n’est jamais seul, il est toujours en relation et en compagnie. Selon la mentalité sémite, il faut être deux pour que le témoignage soit valable. Beaucoup de cultures exaltent le bienfait de ne pas être un singleton car les deux individus valent mieux qu’un seul, en effet, s’ils tombent l’un peut relever ou remplacer l’autre. L’auteur de la Genèse l’avait bien souligné, «Il n’est pas bon que l’homme soit seul.» (Gn2, 18) La mission chrétienne s’accomplit toujours en compagnie car l’Église est un corps ayant différents membres. L’individualisme n’a pas de valeur car même des individualités remarquables ont besoin d’une certaine altérité pour devenir productives. Le plus important n’est pas de faire des actions grandioses mais de les réaliser ensemble avec les autres et cela assure sa pérennité. Le mois passé, Mgr Hervé Giraud, dans son homélie lors de la confirmation, nous a recommandés de bien penser à ceux qui nous remplaceront dans notre mission. Sans rejeton un tronc d’arbre est voué à sa disparition. Un bon missionnaire pense toujours au futur de sa mission, sinon ce qu’il fait, peut ne pas arriver plus loin dans le temps et dans l’espace.

Les apôtres ont réalisé merveilleusement leur mission. «Ils proclamèrent qu’on se repentît. Et ils chassaient beaucoup de démons et ils oignaient d’huile beaucoup d’infirmes et les guérissaient.» (Mc6, 13-14) Là où le message de Jésus pénètre là, la jalousie, l’égoïsme, l’indifférence, la violence, la haine, la domination ou autres maux disparaissent. Veillons pour que notre foi soit un engagement pour notre guérison et celle du monde. Jésus ne nous garde pas seulement auprès de lui, il nous lance à la rencontre des autres, surtout ceux qui n’ont pas entendu son nom,  pour partager la joie de le suivre.