Dimanche 17 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 17 B 2021

Dieu est généreux envers les hommes, il connaît notre misère, notre pauvreté, notre faim et il nous rassasie de ses bienfaits. Jésus a multiplié les pains pour nourrir toute une foule affamée et il leur révèle qui il est: le Fils de Dieu vivant. Que les yeux de la foi, nous aide à découvrir la présence de l’amour de Dieu.

            Dans l’histoire humaine, Dieu n’a jamais été absent. Élisée, le successeur d’Élie, dépositaire de la puissance de Dieu, a multiplié des pains pour son groupe. Il s’agissait de «Vingt pains d’orge» (2R4, 42) pour nourrir cents personnes. Élisée l’a fait parce que Yahvé l’avait ordonné «On mangera et on en aura de reste.» (2R4, 43) Le prophète Élisée les servit, «Ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de Dieu.» (2R4, 44) Notons bien, ce n’était pas Élisée lui-même qui multipliait des pains, c’est Dieu qui l’avait fait par son intermédiaire, Élisée était un instrument de Dieu. Dans tout le Royaume d’Israël on se souvenait de ce pouvoir que Dieu a donné à Élisée. Cela accréditait sa mission. Dieu a besoin de collaborateurs pour nourrir ceux qui sont affamés. Sans eux, les affamés peuvent mourir d’absence de nourriture. Ceux qui se demandent pourquoi, il y a ceux qui meurent du manque de nourriture alors que Dieu est amour, trouvent ici la réponse. C’est parce qu’il manque ceux qui proviennent de la main de Dieu pour nourrir les affamés; il manque ceux à qui la puissance de Dieu peut se manifester.

            Depuis toujours, Dieu passe par l’homme pour se manifester et montrer sa générosité. Il utilise les parents pour faire grandir les enfants, les voisins pour prendre soin des nécessiteux, les juges pour donner la justice, les médecins pour guérir, etc. Découvrir cela dans notre vie suscite en nous la foi en Dieu. Lorsque Dieu est absent dans notre vie, l’abondance des choses n’empêche pas que certaines personnes vivent dans le besoin. Soyons tous vigilants pour que le pain ne manque. Le monde créé par Dieu regorge de richesse et chaque citoyen peut vivre heureux mais sans amour, il y a des pauvres à côté de ceux qui vivent dans l’opulence.

            Dans l’Évangile, Jésus veut montrer à ses apôtres que l’amour de Dieu a besoin de notre collaboration pour alimenter la foule. Jésus était suivi pas une foule parce qu’«On voyait les signes qu’il faisait sur ceux qui étaient malades» (Jn6, 2)  Les apôtres vivaient avec lui nuit et jour. Ils vivaient de la générosité de quelques disciples qui avaient des moyens. Et voilà qu’une foule affamée, sans moyens reste avec eux et Jésus a eu pitié d’elle et il posa cette question: «Comment achèterions-nous des pains pour que ces gens aient à manger?» (Jn6, 5) Cette question montre le cœur de Jésus qui se soucie des autres, surtout ceux qui sont sans moyens. La faim de la foule le préoccupe beaucoup, il ne reste pas insensible à notre misère. Le plus important c’est se soucier des autres, les moyens viennent après. Malheureusement, il y a ceux qui n’ont aucun souci pour la misère des autres. Nos soucis ne doivent pas se limiter seulement à ceux de nos maisons, de nos villages, de nos groupes de nos amis ou de nos parents. C’est bien mais ce n’est pas suffisant pour un disciple de Jésus. C’est la faim de la foule qui préoccupait Jésus. Il ne les connaissait pas mais il avait pitié d’eux.

            Comme Philippe nous pensons que nous sommes dans l’insuffisance matérielle «Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un petit peu.» (Jn6, 7) André montre aussi que c’est vraiment irréalisable de nourrir cette foule «Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux menus poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde?» (Jn6, 9) Mais là où il y a l’amour abonde l’autosuffisance «Jésus savait, lui, ce qu’il allait faire.» (Jn6, 6) Quand il n’y avait aucune solution pour nourrir la foule, Jésus ordonnait: «Faites s’étendre les gens.» (Jn6, 10) Il multiplia les cinq pains et les menus poissons que le petit garçon possédait et on nourrit la foule qui mangea à sa faim. La multiplication des pains est le sommet de l’action de Jésus, une synthèse de sa mission et une profonde révélation de son identité. Elle est la réalisation de l’un des signes majeurs qui devaient accompagner la venue du Messie ou du grand prophète comme Élisée qui a multiplié les pains pour nourrir ses compagnons. C’est le renouvellement du miracle de la manne que les juifs attendaient. Après ce miracle, on voulait introniser Jésus pour le faire roi, mais on se trompait de personne car sa royauté n’était pas de ce monde. 

L’action de Jésus a contredit la réaction de ses disciples Philippe et André et surtout de ce dernier qui voyait que les pains disponibles ne servaient à rien. Ce que nous donnons, petit soit-il, offert pour aider les autres a une valeur inestimable. La quantité de pains et de menus poissons était une misère face à la foule affamée. Ce jeune garçon aurait pu garder tout pour lui – même ou pour ses amis. Mais il les offre à Jésus qui les a multipliés. C’est une chance de trouver des personnes qui mettent à la disposition des autres leurs biens et leur vie. La générosité des uns appelle celle des autres et l’amour entraîne les autres à l’amour. Malgré la pauvreté de nos moyens, ce que nous donnons par amour, Dieu le multiplie pour nourrir la foule car de l’amour naît l’abondance et la multitude. C’est donc dans l’amour que nous participons à la surabondance de la générosité divine.