Jeudi de l'Ascension du Seigneur B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Jeudi de l'Ascension du Seigneur B 2021

Ce jeudi, nous célébrons l’Ascension de Jésus. Le Christ retourne auprès de son Père où il est pour toujours Seigneur de l’Univers visible et invisible. Cette exaltation du Christ est celle de l’homme car il est dans sa seigneurie avec notre nature humaine. En montant au ciel, l’homme entre aussi dans la gloire de Dieu.

                Nous entendons le témoignage de saint Luc qui relate que Jésus est monté au ciel «Après avoir donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit Saint, il fut enlevé au ciel.» (Ac1, 2) Il part après avoir accompli les actions qui affirment sa résurrection. Mais Jésus n’abandonne pas ses disciples, nous restons avec l’Esprit Saint, une autre forme de la présence de Dieu. L’Esprit  Saint symbolise la présence de l’amour de Dieu, il est la force de l’Église, c’est aussi notre force pour être témoins de Jésus dans le monde. L’Esprit Saint est promis aux Apôtres «Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint (…)  Vous serez alors mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre.» (Ac1, 8) Les témoins de Jésus sont donc des hommes pénétrés ou remplis de l’Esprit Saint comme leur Maître. Les chrétiens ne doivent pas rester dans la nostalgie, Jésus promet sa présence et son retour  «Hommes de Galilée (…) Jésus reviendra (…) de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel.» (Ac1, 11)  Dans son Ascension Jésus nous montre que le destin de l’homme n’est pas la terre mais le ciel. Nous ne sommes pas d’ici, nous sommes du ciel, de l’éternité de Dieu. Nous vivons donc dans ce monde en tant que citoyens du ciel.

                Que signifie réellement l’Ascension de Jésus? Elle est d’abord sa glorification. Il termine sa mission et il entre dans la gloire de son Père. Il est bien d’accomplir la mission. Cette dernière peut être difficile et dure mais une fois accomplie, on est content et on peut recevoir une récompense. L’Ascension n’est pas un remerciement au Seigneur. N’oublions pas qu’il était descendu du ciel comme le dit saint Paul «Celui qui est descendu, c’est le même qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux.» (Ep4,10) Il retourne à la maison, chez lui,  chez son Père et notre Père. Maintes fois, il a dit à ses disciples qu’ils ne sont pas de ce monde. À la fin de notre mission de témoigner l’amour de Dieu, nous aussi, les disciples du Christ, nous irons dans la gloire de Dieu. Est-ce que nous concevons la mort comme le chemin qui conduit à la gloire du ciel ou nous sommes terrorisés par elle? Aussi, l’Ascension montre que Jésus n’est pas seulement le sauveur des Juifs ou des gens de sa génération mais de tous les hommes, il est au ciel pour prendre soin de tous. Sachons que le ciel n’est situé nulle part, c’est là où il y a la joie parfaite.

                L’Évangile de l’Ascension revient sur la mission des Apôtres et des disciples de Jésus qui consiste à proclamer la Bonne Nouvelle ou l’Évangile. «Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.» (Mc16, 15) Notons bien cette nuance, la Bonne Nouvelle n’est pas réservée seulement aux hommes mais à toute la création. Pour les peuples anciens, le monde se limitait autour d’eux, mais toute la création symbolise toutes les cultures. L’Évangile concerne tout et chacun.  La mission que Jésus donne est un ordre; elle concerne tous ses disciples et non certains d’entre eux. Jésus n’ignore pas leurs limites, leur doute, leur ignorance, leurs difficultés mais il les envoie en étant toujours avec eux. La mission semble curieuse «Proclamer la Bonne Nouvelle.» Marc qui nous rapporte cela est le premier à rédiger l’Évangile. Pour lui, proclamer n’est rien d’autre que crier. L’évangélisation est d’abord crier aux gens avec joie notre foi. Celui qui crie aux gens peut être considérer comme un fou. Soyons les fous pour l’Évangile du Christ. Ne passons pas notre temps à juger, à critiquer mais à vivre notre foi dans la joie. Notre rencontre ne doit pas être comme un temps de deuil où la tristesse domine mais un moment de joie que nous partageons. Elle ne doit pas être une occasion de condamner les uns et les autres ou de nous lancer des pierres mais celle de nourrir notre espérance. Nous devons sortir d’ici contents de vivre un temps de grâce. Malheureusement il y a ceux qui sortent avec un seul souvenir que la messe, celui que la messe était longue; une belle célébration, aussi longue soit-elle est considérée toujours comme courte et éternelle, en même temps.

                «Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé.» (Mc16, 16) On proclame l’Évangile pour susciter ou renforcer la foi. La Parole de Dieu que nous proclamons doit conduire à la foi. Celui qui veut croire doit écouter et méditer la parole de Dieu. Le médicament de l’incrédulité est donc la parole de Dieu. Actuellement, très peu de ceux qui naissent sont baptisés, ce qui fait qu’il y ait beaucoup de d’hommes et de femmes appartenant à toutes les couches de la société à évangéliser, pour croire en Dieu. Mais curieusement, il y a ceux qui font baptiser sans nécessairement être croyants. Cela n’a pas de sens par exemple, de demander le baptême de petits enfants si leurs tuteurs n’ont pas la foi en Jésus. La foi produit des pouvoirs merveilleux, saint Marc en énumère quelques-uns: chasser les esprits mauvais, parler un langage nouveau (…) guérir les malades, etc. Cela veut dire tout simplement qu’avec la foi nous devenons un autre Christ et nous avons son pouvoir. En mission, nous ne devons pas pour cela nous attribuer aucun mérite mais rendre gloire à Dieu qui fait des merveilles à travers ses créatures si fragiles que nous sommes. Que le Christ à la droite de son Père continue à fortifier notre foi et notre espérance, afin de  nous préparer pour qu’un jour nous soyons à son côté !