Dimanche 6 TOB 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 6 TOB 2021

Ce dimanche nous contemplons la miséricorde de Dieu qui se réalise dans la purification d’un lépreux qui demande secours à Jésus. À travers le baptême, Jésus nous purifie pour vivre son Royaume d’amour. Que cette purification caractérise nos actes.

Dans la première lecture, nous écoutons la tristesse d’être exclus. Dans les différentes cultures, certaines catégories de gens subissaient exclusion et abandon. Certaines exclusions étaient liées aux maladies, au comportement et au groupe ethnique de la personne. Le livre des lévites nous dit que des lépreux étaient considérés impurs par une autorité compétente «Après l’avoir examiné (…) le prêtre le déclarera impur.» (Lv13, 8) Imaginons-nous le sort de celui qui est déclaré impur: il devait être exclu des autres, il ne pouvait pas participer à aucune vie sociale. Pour lui, il était impossible d’avoir une vie conjugale et d’être en communion avec les voisins. Pire encore, il était exclu de la vie religieuse car il était d’avance condamné par Dieu selon la tradition populaire. Les lépreux étaient donc des morts vivants ou ambulants. Un lépreux   menait vraiment une vie pénitentielle «Il portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués, il se couvrira la moustache et il criera impurs! Impurs!» (Lv13, 45) Parce que la lèpre était incurable, leur condamnation était perpétuelle sauf en cas d’intervention de Dieu. Vous comprenez que cette exclusion ne venait pas de Dieu mais de la conception populaire. C’était leur façon d’interpréter cette maladie qu’ils considéraient comme signe visible de péchés.

Que signifie cette façon de voir? La première signification concerne la pureté de Dieu. Dieu est saint et pur. C’est lui l’origine de la purification, c’est lui seul qui est capable de nous transformer pour être bon, généreux, juste et pacifique. Loin de Dieu, nous sommes impurs. Mais la conséquence de la sainteté de Dieu est que nous n’avons pas le droit d’exclure les autres à partir de nos conceptions. Celui qui exclut l’autre, s’exclut de la famille de Dieu car le Seigneur est le Père de tous. Nous devons éloigner tous les critères d’exclusion. Malheureusement des gens se séparent par leurs origines, leurs couleurs, leur sexe, leur richesse, etc. Un bon croyant est ouvert aux autres, son cœur est toujours accueillant et ses portes ouvertes. Comme Saint Paul nous le recommande dans la deuxième lecture, nous devons favoriser ce qui édifie la communauté et éviter ce qui nous sépare.

Dans l’Évangile Jésus se présente comme quelqu’un qui n’exclut personne. Il se laisse touché par tous ceux qui sont tenus à l’écart de la société, du clan, de la famille. Il a transgressé la loi qui interdisait de s’approcher de ceux qui étaient classés impurs. «Un lépreux vint auprès de Jésus; il le supplia et, tombant à ses genoux.» (Mc1, 40)  Jésus veut que tout le monde trouve en lui l’apaisement, la joie, l’ amour, le bonheur, la paix et la félicité. Malgré l’interdit connu, le lépreux de l’Évangile n’a pas peur d’approcher Jésus car son regard, sa personnalité, son attitude sont accueillants. Sans peur ce lépreux fait une demande «Si tu le veux, tu peux me purifier.» (Mc1, 40) Il était pauvre, affamé mais il ne demande pas de quoi manger mais la purification, il est allé à l’essentiel, à ce qui est sublime, la purification pour être intégré dans la société, pour être reconnu et vivre la dignité. Voilà ce qui préoccupe ce lépreux. Et nous qu’est-ce qui nous préoccupe dans notre vie? La communion, la fraternité, la solidarité, la réconciliation avec les autres? Ou bien sommes-nous préoccupés par d’autres choses! Sachez que Dieu donne ce qui est nécessaire.

Jésus ne peux pas refuser ce que ce lépreux demande «Il étendit la main et le toucha.» (Mc1, 41) En le touchant, Jésus rejette des interdits que nous créons et qui nous séparent. Il touche l’intouchable. Il ne s’arrête pas là, il le guérit en disant «Je le veux sois purifié.» (Mc1, 41) Il montre qui il est, le Messie qui veut rétablir le règne de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu. Il veut purifier notre monde pour le convertir en lieu de paix et d’amour, de communion et d’unité. Mais nous devons collaborer avec lui sinon ce monde ne viendra jamais. Jésus rétablit un lépreux, il le guérit et lui assure la réinsertion sociale «Va te montrer au prêtre.» (Mc1, 44) Ce dernier doit reconnaître sa guérison selon la loi de Moise (Lv14,1-9). Cette guérison symbolise le temps nouveau. Le Royaume de Dieu est donc parmi nous. Ce royaume est visible dans un geste de charité, de pardon, de communion, de solidarité, de fraternité et de paix. Maintenant c’est à nous de rendre visible la présence de Dieu sinon Dieu reste caché et inconnu aux hommes et aux femmes de notre génération.

Terminons notre méditation par une petite réflexion. Pourquoi le lépreux guéri a transgressé l’ordre donné par Jésus de taire sa guérison? «Garde-toi de rien dire à personne.» (Mc1, 44) Mais au lieu de garder le silence de sa guérison, il a proclamé et répandu la nouvelle. Le lépreux guéri a anticipé l’annonce du Christ Ressuscité. Ce Christ qui guérit est celui de Pâques que nous devons annoncer à toutes les nations. Il ne pouvait pas se taire car il a bien reconnu le Christ. De la solitude, il est devenu témoin public de l’amour du Christ. Le lépreux guéri devient le modèle du chrétien missionnaire et évangélisateur de la Bonne Nouvelle. Il nous montre aussi qu’il est impossible de cacher la joie, la guérison, l’amour et notre rencontre avec Jésus. C’est impossible. Efforçons-nous à chercher Jésus et à proclamer partout ses merveilles. Comme le disait Louis Pasteur, il ne suffit pas de connaître la vérité, il faut la proclamer.