Dimanche Avent 1B 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Avent 1B 2020

Nous commençons le temps de l’Avent, de la préparation à la fête de Noël qui nous rappelle la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est venu; il vient et il viendra. Telles sont les trois certitudes que nous retrouverons dans toutes les liturgies de ce temps de l’Avent.

En venant, ses contemporains l’ont reconnu comme Messie, nous aussi ses disciples, en attendant son retour glorieux, nous l’accueillons dans notre cœur comme notre Sauveur.

            Dans la première lecture, nous entendons la prière du prophète Isaïe «Yahvé, tu es notre Père, notre Rédempteur (...) Reviens, à cause de tes serviteur et des tribus de ton héritage.» (Is63, 16-17) Le prophète exhorte la venue de Dieu pour sauver son peuple «Ah, si tu déchirais les cieux et descendais.» (Is63, 19) Il rappelle les bienfaits de Dieu à ceux qui les avaient oubliés. Dans cette prière, nous trouvons l’esprit de l’Avent que nous commençons, celui de la reconnaissance de notre situation «Tous, nous étions comme des êtres impurs (…) Tous nous nous flétrissons comme des feuilles mortes, et nos fautes nous emportent comme le vent.» (Is64, 5) Selon les paroles du prophète, nous-mêmes sommes comme des feuilles tombées, sèches, inertes, vaines, désertées par la vie, et la seule chose qui nous soulève encore, c’est la bourrasque du péché. Et ce vent qui chasse les feuilles ne leur redonne jamais la vie; il les emporte seulement un peu plus loin, toujours aussi sèches, inutiles et déçues.

            Mais Dieu, lui, connaît le secret du véritable dynamisme, il refait du neuf avec nos vieilleries, il nous fait vivre. Nous sommes l’argile, et lui, le Grand Artiste, le potier inventif; nous qui sommes tous l’ouvrage de ses mains. Or des mains de Dieu ne sort que la beauté. Il vient pour nous redonner la vie. Le prophète n’oublie pas de souligner le désir du croyant de penser au salut de Dieu. Dans ces paroles, nous comprenons donc la cause de la venue de Jésus; sa mission est celle du salut de toute l’humanité. Jésus nous sauve de l’angoisse, de la peur, du doute, du péché et de la mort. Il vient chaque jour à nous, offrant son amitié, son Corps et son Sang, et toutes les richesses dont parle saint Paul aux chrétiens de Corinthe, toutes celles de la connaissance de Dieu. Il vient à nous, avant tout par son Esprit qui nous est donné pour connaître les dons que Dieu nous a faits, toutes ces merveilles de délicatesse et d’amour rédempteur qui sont encloses dans le cœur de Dieu et qui transfigurent peu à peu notre propre cœur. Nous devons être toujours heureux, et ne pas perdre notre espoir et notre tranquillité car il ne nous manquera aucun don de l’Esprit pour rester dans l’attente du Christ.

            L’Évangile nous exprime trois idées fondamentales pour notre vie chrétienne: la première est que Jésus reviendra; la deuxième c’est que nous ne savons pas quand il reviendra, et la troisième est que notre mission est de veiller car nous ne connaissons ni le jour ni l’heure. Jésus est venu dans l’humilité et il vient dans l’intimité. Entre-temps, il nous confie des tâches, nous ne sommes pas désœuvrés «Au portier, il a recommandé de veiller.» (Mc13, 34) Chacun possède sa tâche mais l’Évangile met en exergue celle de veiller. Heureusement que tous nous pouvons être des veilleurs et c’est ce que nous sommes chacun chez soi, si nous croyons en Dieu et en son Fils Jésus Christ. Soyons sur nos gardes, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de la venue de Jésus. Ce qui nous tient en éveil aussi, c’est la fidélité, l’amour qui dure, qui résiste au temps, et qui se monnaye dans l’espace d’une vie. Dieu n’a pas d’heure, et le Fils de Dieu, le maître (kurios) de la maison, n’a pas non plus d’heure pour venir. C’est bien pourquoi, à tout moment, nous le guettons à toute heure «Le soir, à minuit, au chant du coq ou au matin.» (Mc13, 35 Veillons, nous dit Jésus; et quand il reviendra, pour nous tous et pour chacun de nous, qu’il ne nous trouve pas endormis. Enfin Veiller, c’est reconnaître que chacun a une tâche à accomplir dans ce monde. Nous avons tous une vocation, des talents que le Seigneur nous a donnés, et nous ne devons pas les perdre, mais les faire fructifier. Souvenons-nous de la parabole des talents. «À l'un, il donna cinq talents, deux à un autre et un seul à un troisième, à chacun selon sa capacité.» (Mt25, 15) Nous devons, selon notre vocation, porter des  fruits  qui témoignent ce que nous sommes, c’est cela veiller pour accueillir le salut de Dieu.

            En ce temps de l’Avent, nous devons nous demander si nous profitons des talents que le Seigneur nous a confiés pour aimer. La vocation du chrétien, quel que soit son état, est d’aimer. Soyons vigilants pour que ces moments que nous traversons nous ne laissent pas endormis. Souvenons-nous qu’à Gethsémané Jésus a dit aux apôtres de ne pas endormir pour éviter la tentation. Je n’exagère pas si je dis que la vie humaine est une tentation constante. Saint Pierre dit que l’ennemi de l’homme «Le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer.» (1P5, 8) Avant de terminer cette méditation, permettez-moi de vous donner quelques règles pratiques pour préparer ce prochain Noël. Nous devons faire trois préparatifs: personnel, familial et communautaire. Je parle de la préparation personnelle mais Jésus veut sauver toute l’humanité. Que nos familles soient un foyer de prière, d'amour, et que notre communauté devienne une communauté des sauvés qui vivent la communion fraternelle !