Dimanche 11 TOB 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 11 TOB 2021

Les fêtes de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, de la sainte Trinité et du saint Sacrement sont terminées. Nous reprenons le temps ordinaires où l’Église nous invite à vivre au quotidien ce que nous sommes par notre baptême et notre confirmation: des disciples de Jésus Christ. La parole de Dieu nous parle de l’espérance car le Seigneur notre Dieu relève l’arbre renversé et son royaume n’exclut personne.

            Quelles sont nos espérances dans le monde, dans notre Église, dans nos familles et dans nos vies? Du temps du prophète Ézéchiel, l’exil à Babylone frappait de plein fouet les israélites. La majorité d’entre eux voyait approcher leur destruction complète et le désespoir se laissait sentir dans leurs camps. La misère, la perte de la foi, le retour impossible étaient la réalité de tous les jours, tout était fini pour eux. Mais dans ce désespoir sans précédent, une crique de croyants n’avait pas perdu la vraie foi. Pour Ézéchiel, le prêtre – prophète, rien n’est perdu car: «C’est (…) Yahvé qui abaisse l’arbre élevé et qui élève l’arbre abaissé, qui fait sécher l’arbre vert et fleurir l’arbre sec.» (Ez17, 24) Pour le prophète, la dernière trompette n’a pas sonné, il annonce au peuple que rien n’est perdu. Ceux qui sont totalement brisés, Dieu les fera vivre merveilleusement.

Actuellement il y a aussi des désespoirs: le chômage, la pauvreté, les maladies, les guerres, la faim, etc. Nous ne pouvons pas dire que tout cela est le préambule ou le prélude de notre fin. Le mal ne peut pas avoir le dernier mot, après la tempête vient le beau temps. Mais nous devons éviter de fausses espérances. «Ex nihilo nihil fit», rien ne vient de rien. Pour atteindre un objectif, il faut un engagement sérieux. Actuellement, certains chrétiens sont désespérés parce qu’il y a un manque de prêtres, beaucoup de maisons religieuses ferment des portes par manque de vocation, etc. N’oublions pas que le Christ est la tête de l’Église et que cela doit nous encourager à collaborer dans l’amour car sans notre collaboration tout peut arriver.

Rien ne doit ébranler notre amour et la foi au Dieu sauveur. Les paroles de la chanson «L’amour triomphera» de Johanne Blouin le dit bien: «Avec l’espoir et la foi, la force nous conduira. L’amour nous sauvera, l’amour ouvre ses bras et brisera les chaînes de la peur, de la haine et dans le coin d’un sourire, on oubliera de souffrir! » Comme nous le savons, les premières années du christianisme ont été marquées par des persécutions. L’apôtre Paul rencontre de nombreuses difficultés dans son ministère. Il a l’impression de descendre vers la mort. Mais il a la ferme certitude qu’à travers tout cela c’est la vraie vie qui est en train de germer. Le Seigneur nous prépare une demeure éternelle. Il donnera la couronne de gloire à ceux qui auront accompli leur course jusqu’au bout. Ce qu’il faut «C’est de plaire au Seigneur.» (2Co5, 9) Ce message de réconfort est une bonne nouvelle pour les chrétiens. Si nous restons reliés au Christ, rien ne peut nous séparer de son amour.

Des questions existentielles perturbent les croyants de tous les temps: dans ce monde où tout va si mal, où est-il notre Dieu? Que sont devenues les promesses du Christ? Comment garder la foi dans la souffrance?  La foi vivante donne réponses à ces interrogations incessantes de l’homme. Dans l’Évangile du grain qui pousse tout seul, Jésus nous révèle qu’entre les semailles et la moisson, il y a beaucoup de changements. C’est une manière de dire que le Royaume de Dieu est en gestation, cette dernière implique souffrance et douleur. Mais cela n’empêchera jamais la récolte qui viendra plus tard. Les actions de Dieu peuvent paraître absentes et discrètes mais efficaces. Avec nos yeux et nos oreilles, nous ne pouvons pas savoir ce qui se passe dans le monde. Pour reconnaître l’action de Dieu, il faut parfois le regard de la foi. Comme les disciples d’Emmaüs du temps pascal, nous reconnaissons la présence du Christ quand il nous explique les Écritures et qu’il nous offre son corps. Sachons que dans les pires épreuves, Dieu n’abandonne jamais les siens. À tout moment il sème son amour.

Les chrétiens sont appelés à devenir des instruments de Dieu et des semeurs de son Royaume. Nous devons semer la bonne nouvelle que Jésus-Christ nous a apportée. Tous les lieux peuvent être la terre qui reçoit cette semence d’amour: En famille, au travail, à l’école, sur la place publique, etc. Le semeur peut être bon, la graine peut aussi être bonne mais souvenons-nous des paroles de saint Paul aux Corinthiens: «Or ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose, mais celui qui donne la croissance, Dieu.» (1 Cor, 3.7) Les paraboles de Jésus que nous méditons ce dimanche, révèlent une chose: Tout ne dépend pas de l’homme. Nous n’avons pas le droit de nous décourager. Malgré nos efforts nous pouvons ne pas arriver à notre objectif car les voies de Dieu sont insondables comme la croissance de la graine plantée est pour nous un grand secret. Dieu a mis en nous la graine de la foi, de l’espérance et de la charité. Cette graine doit grandir et devenir un grand arbre où les autres trouveront le repos comme l’arbre de la parabole «[qui] pousse de grandes branches, au point que les oiseaux du ciel peuvent s’abriter sous son ombre.» (Mc4, 32)

Terminons par cette leçon de grande spiritualité qui nous montre que tout vient de Dieu: sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait une amie qui n’était pas dans le bon chemin de la vie. Thérèse demanda à la supérieure la permission d’écrire une lettre à son amie pour lui donner conseils. La supérieure qui avait une grande foi, répondit à sainte Thérèse qu’au lieu d’écrire une lettre à son amie elle devait prier pour elle car Dieu est plus fort qu’une lettre pleine de bons conseils.