Dimanche 23 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 23 B 2021

Dieu est notre Sauveur, il nous sauve de la surdité, du bégaiement, du mutisme, de l’aveuglement et de toutes sortes d’infirmité. Et Dieu sauve sans aucune partialité envers les personnes, pauvres et riches sont tous appelés à accueillir sa miséricorde infinie et sans frontière.

            Le prophète Isaïe annonce le salut et la consolation de son peuple qui approchent dans l’intervention de Dieu. «Soyez forts! Ne craignez pas, voici votre Dieu.» (Is35, 4) Cette prophétie d’Isaïe était annoncée quand son pays était sous les coups de l’envahisseur assyrien. La souffrance était partout: la déportation, la destruction, la mutilation des prisonniers étaient la douleur de ce peuple choisi par Dieu. Le prophète annonçait la délivrance prochaine qui sera divine «La vengeance vient, les représailles de Dieu, il vient lui-même pour vous sauver.» (Is35, 4) La victoire d’Israël sur leurs ennemis a été considérée comme le salut qui vient de Dieu. Dans la vie de chaque jour, nous avons des ennemis de la vie: maladies, accidents, guerres, famines et calamités, etc. Tout cela peut être évité si nous nous organisons correctement. L’homme moderne ne voit pas l’intervention de Dieu dans la guérison des malades mais ne soyons pas incrédules, Dieu intervient directement ou indirectement dans notre réussite. Seulement, il va au-delà de la guérison de nos maladies ou de la victoire au combat.

            La présence de Dieu dans nos vies, c’est cela notre véritable salut qui apporte le bonheur. Le prophète annonce la venue de Dieu et nous sommes des témoins de cette venue en Jésus, Dieu fait homme qui est la source de la vie nouvelle inaugurée par sa mort et sa résurrection. Dimanche dernier, saint Jacques nous a recommandé une vraie religion qui consiste à aider les pauvres surtout les orphelins et les veuves pour manifester Jésus présent en nous. Cet apôtre nous recommande encore une attitude miséricordieuse envers les pauvres dans nos assemblées car les nécessiteux ne sont pas loin de chez nous, ils sont parmi nous. Il s’adressait à des communautés dont la pauvreté était les traits caractéristiques: la majorité des membres appartenait aux classes inférieures de la population qui subissait toute sorte de mauvais traitements de la part des riches. Dans chaque communauté ou société, il y a toujours des pauvres. Nous n’avons pas besoin d’aller ailleurs pour trouver des pauvres; il y en a tout autour de nous et nous devons veiller pour qu’ils ne soient pas ignorés, négligés ou oubliés. L’Église est une communauté de pauvres, ceux qui ne sont pas pauvres matériellement, sont pauvres spirituellement. Les pauvres sont des privilégiés de Jésus Christ, ils sont les premiers à bénéficier de son enseignement et de ses miracles. Sans gêner personne, je crois que nous sommes tous pauvres, nous devons nous aider mutuellement. Que la présence de Jésus nous délivre des ténèbres pour reconnaître notre pauvreté.

            Dans l’Évangile, Jésus se trouve dans une terre étrangère donc païenne «Il quitta le territoire de Tyr; passant par Sidon (…) alla en plein territoire de la décapole.» (Mc7, 31) Les païens s’approchent de Jésus et de ses disciples. Jésus ne les chasse pas pour rester en intimité avec ses disciples, il est ouvert à tous et sa mission est sans limite. Il n’exclut personne à son amour et à son enseignement. Il ne s’enferme pas dans la culture particulière d’Israël, il ouvre les portes, il montre que son Église doit être catholique, c’est-à-dire ouverte, universelle. Le racisme ou l’ethnisme  n’a pas de place chez les chrétiens, c’est une insulte à Dieu. Sans enseigner cette foule qui vient vers lui, il passe à l’action quand on lui conduit un sourd-bègue. «Le prenant hors de la foule  (…) levant les yeux au ciel  (…) lui dit: Ephphata! C’est-à-dire: ouvre-toi bien!» (Mc7, 33-34) Il le guérit et les gens sont étonnés de sa puissance. Dans cette guérison, nous contemplons la bonté du Seigneur, écoutant la demande et guérissant cette personne malade dans une terre étrangère.

            Actuellement, il y a des gens qui sont aveugles et muets aux choses de Dieu. Il n’y a personne plus sourde que celle qui ne veut pas entendre. Dieu parle et il faut reconnaître comment il parle aux hommes et aux femmes de notre temps. Dieu parle à travers ses créatures, le psalmiste dit: «Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce» (Ps19, 2) Dieu nous parle directement comme il a fait à ses prophètes et dans la sainte Écriture, il s’adresse directement à nous. Saint Paul dans la lettre aux Hébreux dit «À bien des reprises et de bien des manières, parlé jadis à nos pères par les prophètes, Dieu en cette fin des jours, nous a parlé par le Fils.» «(He1, 1-2). Il parle à travers les croyants «Qui vous écoute, c’est moi qu’il écoute, et qui vous rejette, c’est moi qu’il rejette.» (Lc10,16) Dieu parle aussi à travers les événements de la vie: par exemple la naissance de l’enfant, la souffrance et la mort d’un être cher, le mariage, le témoignage de l’amour, du pardon, etc. Mais Dieu s’adresse à la conscience de chaque personne. Ne soyons pas sourds, écoutons-le, il annonce la libération, la rédemption et la délivrance de ceux qui comptent sur lui.

            Accueillons-nous les uns les autres comme Dieu, sans faire de différence. Évitons les nouvelles discriminations à base de richesse, de culture, de qualités humaines, qui sévissent dans nos sociétés. Pauvres et riches n’ont plus de terrain commun, il n’est plus question de séparation de place mais de quartiers séparés, de jeux différents... Écoutons les doléances et les plaintes des pauvres, ne soyons pas sourds à leurs cris.