Dimanche 21 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 21 B 2021

Jésus, après avoir révélé qu’il est «Le pain de vie», la foule qui le suivait l’abandonna mais les Douze lui gardèrent un attachement, «Seigneur, vers qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.» (Jn6, 68) En écoutant cet attachement des Apôtres, nous aussi, renouvelons les promesses de fidélité en Jésus que nous avons faites lors de notre baptême.

            Lors de l’exil, les tribus d’Israël ont renouvelé leur attachement au Seigneur devant Josué, leur guide qui a remplacé Moise: «Loin de nous d’abandonner Yahvé pour servir d’autres dieux!» (Jos24, 16) Ils ont renouvelé leur foi en Dieu. La foi est à renouveler chaque jour, c’est pour cela que chaque dimanche ou lors de solennités nous proclamons notre foi pour montrer que c’est dans la fidélité sans faille que nous vivons pour et par Dieu. Les hébreux ont fait ce renouvellement au moment d’entrer dans la terre promise. «Le pays où coule lait et miel» (Ex33, 3) ne doit pas leur faire oublier le Seigneur qui les a aidés à travers le désert. La lecture que nous avons écoutée est connue comme le début «du pacte de Sichem» où Josué conclut une alliance avec le peuple. C’est donc l’acceptation par les tributs de l’alliance conclue au Sinaï par Moïse. Tous acceptent la proposition de Josué qui accepte de suivre la volonté de Yahvé «Quant à moi et à ma maison, nous servirons Yahvé.» (Jos24, 15)

            Actuellement beaucoup d’hommes et de femmes oublient ou ne reconnaissent pas ce que Dieu fait dans leur vie, dans leurs familles. Nous oublions les promesses de notre baptême, nous oublions que Dieu nous a sauvés, nous oublions le sacrifice du Christ qui nous a sauvés du péché. Nous perdons notre repère en Dieu et nous risquons d’errer dans le monde sans savoir d’où nous venons et où nous allons. Nous oublions que nous formons un seul corps et que nous avons un même destin «Nous sommes les membres du corps du Christ» (Eph4, 30) Sachons que  Dieu a conclu une alliance avec nous, il nous a donnés un royaume à construire et un monde à habiter dans la foi et la charité. Que la foi nous aide à reconnaître ce que Dieu a fait pour nous et qu’elle nous empêche les chemins de l’égoïsme et de désunion qui guettent nos sociétés et nos familles. 

            Dans l’Évangile, les Apôtres concluent une alliance avec Jésus «Seigneur, vers qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.» (Jn6, 68) C’est après son enseignement sur le pain de vie et la défection de beaucoup de ses disciples. Il y a trois choses à retenir de cet enseignement de Jésus.

           Premièrement: avoir la foi ce n’est pas tout comprendre. Regardez en effet, Jésus n’explique pas comment il se fera chair et sang et ceux qui l’écoutent s’en vont car: «Ce langage est dur; qui peut l’entendre.» (Jn6, 60) Ses Apôtres doivent décider si oui ou non ils continuent avec leur Maître qui leur demanda «Est-ce que vous aussi, voulez-vous partir?» (Jn6, 67)  La question est claire et la réponse doit être aussi claire. Jésus attend notre réponse, notre oui à son amour. Ce «oui» c’est la confiance en une personne. Ainsi saint Pierre et les apôtres restent avec Jésus parce qu’ils ont foi en lui, ils ont une confiance totale en lui. Tout comprendre n’est pas une exigence de la foi, mais faire confiance à Jésus l’envoyé de Dieu qui ne peut nous tromper voilà la foi que Jésus demande.

            Deuxièmement: croire c’est aussi rester avec Jésus. Rester avec Jésus parce qu’on le veut. Dieu nous laisse libres. On peut partir comme les Juifs… Ne pas croire, c’est cela, c’est partir. Rester avec Jésus qu’est-ce que cela veut dire? Cela veut dire qu’on désire le fréquenter, que notre foi va cheminer, va s’approfondir, va changer même. On ne fait pas confiance à quelqu’un de la même façon à 8 ans, à 15 ans, à 40 ans, à 60 ans. Et c’est ici qu’il y a pour nous baptisés, croyants en Jésus tout un cheminement à faire à mesure que l’on vieillit. Si on continue de rester avec Jésus, il y a peut-être des choses à changer ou encore à améliorer. Il y a même certains risques, car suivre quelqu’un peut nous réserver des surprises, nous engager sur des chemins inconnus. Tout au cours de la vie, il y a des choix à refaire.

            Troisièmement: croire c’est changer petit à petit notre vision des choses. En effet, le chrétien croyant cherche à découvrir le côté caché, invisible de l’existence. Il est comme les apôtres qui voient, par la foi, en Jésus qu’ils touchent et avec qui ils mangent «Le Saint de Dieu» (Jn6, 69) Dans son conte célèbre, «Le Petit Prince», Antoine de Saint-Exupéry fait dire au Renard: «Adieu, voici mon secret, on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.» Ainsi, dans la foi on arrive à l’essentiel qui est spirituel, invisible, caché bien souvent.

            La foi est un choix de lier notre vie à Dieu. On a la foi quand on a décidé «de faire confiance» comme Abraham. Souvent nous faisons notre devoir mais sans engager réellement notre vie derrière Jésus: une telle religion ne peut pas porter de bons fruits. La Parole de Dieu nous interpelle «Voulez-vous servir Yahvé notre Dieu, ou voulez-vous en servir un autre?», «Voulez-vous partir vous aussi?» Devant ces questions, il faut  répondre et notre réponse doit être bien mûrie. Est-ce que nous pouvons répondre comme Pierre au nom des douze? Tout à l’heure, lors du Credo, essayons de ne pas réciter seulement le «Je crois en Dieu», mais d’exprimer ce qui vient du fond de notre cœur.