Dimanche 18 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 18 B 2021

Un enfant s’exprime normalement à sa mère de deux manières: en pleurant ou en demandant expressément. Dieu répond aussi à nos cris et à notre prière. Dans la prière nous entrons en dialogue avec Dieu. Jésus priait sans cesse, il priait hors ou à l’intérieur de la synagogue. Il montrait que la prière était un vrai refuge pour trouver le bonheur, la tranquillité et la vie. Il nous invite à prier pour être en pleine communion avec Dieu.

La première lecture du livre de l’Exode revient sur la situation des Hébreux au désert lorsqu’ils ont été tenaillés par la faim. Sous la conduite de Moïse, ils se sont mis en marche vers la Terre Promise. Ils arrivaient dans le désert de Sîn situé entre Elim et Sinaï et la vie y était très dure. Ils étaient affrontés au manque de nourriture et à la soif «Toute la communauté des fils d’Israël murmura contre Moïse et contre Aaron.» (Ex16, 2) Ils regrettaient les marmites et le pain qu’ils avaient à satiété en Égypte, pays d’esclavage. Venir mourir dans le désert, ça n’avait pas de sens. Tout cela n’était que leurs cris et Dieu les entendait «J’ai entendu les murmures des fils d’Israël (…): entre les deux soirs vous mangerez de la viande, et le matin vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que je suis Yahvé, votre Dieu.» (Ex16, 12) Les israélites ont trouvé une nourriture inattendue «Il y avait quelque chose de menu, de granuleux, de menu comme le givre.» (Ex16, 14) On appela ce menu la manne à cause de leur réaction «Mân-hou» ou qu’est-ce que cela?» (Ex16, 15) La manne a été perçue comme le signe que Dieu était bien avec son peuple et comme une annonce des biens que l’on espérait trouver au «Pays où coulent le lait et le miel.» (Ex33,3) En nous rapportant ces événements, l’auteur du livre de l’Exode voulait nous transmettre un message de la plus haute importance, que même dans les situations les plus difficiles, Dieu ne nous abandonne pas. Il faut lui faire confiance contre vents et marées.

L’Évangile de ce dimanche souligne l’attention particulière de Dieu. Jésus vient de nourrir une foule affamée. Pour tous ces pauvres gens, c’est quelque chose d’extraordinaire. Ils pensent avoir trouvé en lui le roi qui répondra à tous leurs besoins matériels. Mais Jésus n’est pas de cet acabit, sa mission est tout autre, il a autre chose à leur proposer. C’est important pour nous aussi: souvent, nos prières se limitent à des demandes matérielles terre-à-terre. Nous oublions alors ce qui est bien plus important. Et c’est cela que Jésus voudrait nous faire découvrir. Tout d’abord, pour échapper aux pseudo-enthousiasmes de la foule, Jésus se retire sur «l’autre rive» du lac vers Capharnaüm. Cette «autre rive» c’est un symbole biblique très important. Il ne s’agit pas seulement de l’autre côté. Passer sur «l’autre rive» c’est renoncer à la facilité et se mettre sur le chemin que Dieu nous montre. Jésus a renoncé à la royauté terrestre; il n’a pas voulu de prestige, ni d’honneur. Il s’est retiré loin de la foule pour rejoindre son Père dans le silence et la prière. Dieu doit être notre refuge. Un chrétien ne doit pas se réfugier dans les choses superficielles de ce monde, mais en Dieu. C’est-à-dire dans la parole de Dieu, dans les œuvres de charité, de justice et de paix, dans la prière et dans les exercices spirituels.

«La foule monta dans les barques et vint à Capharnaüm, à la recherche de Jésus.» (Jn6, 24) Elle est également passée sur l’autre rive. Mais elle s’est trompée de rive. «Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé des pains et vous avez été rassasiés.» (Jn6, 26) Il nous faut quitter la rive de notre confort et de nos certitudes et rejoindre celle de la vérité de l’Évangile. Jésus voit tous ces gens qui travaillent dur pour leur nourriture corporelle. Or pour Jésus il faut aussi acquérir «La nourriture qui demeure pour la vie éternelle.» (Jn6, 27) Cette nourriture impérissable, c’est lui. «Moi, je suis le pain de vie; celui qui vient vers moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.» (Jn6, 35) Il est le pain du ciel, celui qui donne la vie. Cette nourriture largement offerte à tous c’est d’abord son enseignement. Il est également nourriture par son Corps et son Sang donnés lors de la célébration Eucharistique.

Actuellement, le même Christ continue à nous révéler notre faim et notre soif de l’absolu. Il voit toutes ces personnes qui courent vers les plaisirs que procure la société de consommation, la drogue, l’alcool. Il voit tous ces gens qui sont angoissés parce qu’ils ont perdu leur emploi. Un croyant pratiquant est envoyé pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer à tout le monde car le message de Dieu est pour tous les vivants. Saint Paul nous met tous en garde «Ne vous conduisez plus comme ceux des nations qui se conduisent suivant la vanité de leur intelligence.» (Eph4, 17) Il invite tous les disciples du Christ à «Revêtir l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté.» (Eph4, 24)

Les Éphésiens, auxquels saint Paul s’adresse d’abord, sont passés sur l’autre rive. Ils ont quitté leurs anciennes pratiques pour se mettre à la suite du Christ. Leur foi en Jésus a fait d’eux des hommes nouveaux. Mais cette foi éphésienne est encore fragile car ils vivent dans un monde païen. Nous aussi, nous pouvons être atteints par l’esprit païen de notre temps. C’est ce qui se passe quand nous donnons la première place à ce qui n’est pas Dieu et son amour. Mais le Seigneur veille; il nous appelle inlassablement à ne pas abandonner l’autre rive où il se trouve lui-aussi en communion avec son Père. C’est là qu’il nous attend pour nous fortifier. Seigneur, garde-nous fidèles à tes paroles car elles sont celles de la Vie Éternelle. Amen