Dimanche 20 B 2021 -Assomption de la Vierge Marie- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 20 B 2021 -Assomption de la Vierge Marie-

Nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, c’est-à-dire son élévation. Le mot «assomption» provient du verbe latin «assumere» qui signifie élever. Mais cette élévation n’est pas sociale ou une sorte de promotion, c’est une élévation dans le ciel. Entendons ici le ciel non comme le firmament que nous contemplons mais la gloire de Dieu.

            Nous, croyants catholiques, nous affirmons que Marie a été exemptée du péché originel par son immaculée conception, elle a été exemptée du tombeau par son Assomption. Nous pouvons déjà chanter avec la communauté primitive l’hymne qui achève l’enseignement de saint Paul aux Corinthiens sur la résurrection: «La mort a été engloutie dans la victoire. Mort où est ta victoire, mort où est ton aiguillon?» (1Co15, 54-55) Jean dans son Apocalypse nous décrit sa vision au ciel «Une femme enveloppée du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles.» (Ap12, 1) Il a vu le grand signe de la victoire de l’amour, de la victoire du bien, de la victoire de Dieu. Un grand signe de réconfort pour les croyants qui sont encore sur la route de la vie car au bout du chemin, la joie immense les attend. Voilà pourquoi Saint Hippolyte de Rome disait à la fin du deuxième siècle: «Quant à la femme qui est habillée de soleil, Jean pense sans aucun doute à l’Église. Car elle est revêtue du verbe, de Celui qui est engendré par le Père, dont la lumière est plus brillante que celle du soleil.» Cette prophétie nous concerne si nous enfantons à nouveau le Christ, si nous sommes prêts de l’apporter au monde avec une grande douleur dans ce monde de souffrance.

            Des chrétiens identifiaient cette femme du livre de l’Apocalypse avec la Vierge Marie: «Cette femme représente la Vierge Marie qui engendre intacte notre tête également intacte.» Marie est sans aucun doute vêtue de soleil, c’est-à dire entièrement de Dieu; elle qui vit en Dieu, entièrement, entourée et pénétrée de la lumière de Dieu. Entourée de douze étoiles, c’est-à-dire des douze tribus d’Israël, de tout le peuple de Dieu, de toute la communion des saints, et avec à ses pieds la lune, image de la mort et de la mortalité. Marie a laissé la mort derrière elle; elle est entièrement revêtue de vie, elle est élevée corps et âme dans la gloire de Dieu et ainsi, étant placée dans la gloire, ayant surmonté la mort, elle nous dit: courage, à la fin l’amour est vainqueur! Ayons confiance, ayons le courage de vivre et de lutter contre toutes les menaces du mal même si cela souvent ne nous empêche pas de souffrir car comme le disait la petite Thérèse «Souffrir en aimant c’est le plus pur bonheur.» (PN 54)

            Il y a peu de jours, nous avons fêté pour la première fois la journée mondiale des grands - parents et des personnes âgées. L’Évangile de l’Assomption nous exhorte à cet amour et la Vierge Marie nous est donnée comme modèle. C’est l’amour qui est à la base de son élévation dans le ciel. Marie, pleine de l’Amour de Dieu,  songea à aller aider et servir sa cousine Élisabeth qui attendait un fils en vieillesse «Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, vers une ville de Juda.» (Lc1, 39) La localité n’est pas citée dans l’Évangile, mais c’était bien celle d’Ain- Karim, à 150 km de Nazareth. Lorsqu’elle arriva à la maison de Zacharie, le mari d’Élisabeth, elle salua cette dernière. On imagine aisément le salut de Marie, une jeune maman, qui attendait Jésus, et d’Élisabeth, elle aussi qui attendait Jean Baptiste dans sa vieillesse. Marie va servir Élisabeth émue par l’amour et l’affection qu’elle avait pour sa cousine. Marie était remplie de Dieu, qui était la source d’où jaillissait la joie et la joie la plus pure et la plus authentique. L’élévation ou la glorification de Marie que nous fêtons, elle l’a acquise dès sa conception et pendant toute sa vie. Elle était toujours pleine de grâce et Élisabeth l’a exprimée «Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton ventre.» (Lc1, 42) 

            Lorsque Jésus est monté au ciel le jour de son Ascension, il attendait celle de sa mère car ils étaient liés  intimement. Jésus a reçu de sa mère notre humanité et Marie a reçu du ciel la grâce en plénitude. Elle peut dire sans équivoque «Le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et Saint est son nom.» (Lc1, 49) Son Fils a préparé une place digne à sa mère, Marie, pour son arrivée. Quelques années avaient passé, et le jour béni, le Fils et la Mère ont célébré des retrouvailles. Comme nous le dit l’Église dans l’office divin (ou liturgie des heures): «Aujourd’hui est le jour glorieux où la Vierge Marie, Mère de Dieu, est montée au ciel. Nous la louons tous et lui disons: Tu es bénie entre toutes les femmes et bénie est-elle fruit de tes entrailles.» L’Église, également dans l’office divin, dit à Marie: «Reine et Vierge digne de toute louange, entrez dans le palais du Roi éternel.» Elle entre dans le palais du roi éternel en toute solennité. Elle est reçue par le Père, comme sa fille préférée, par Jésus-Christ, qui attendait sa venue, par l’Esprit Saint qui l’a fécondée. Toute la cour céleste attendait impatiemment celle qui avait enfanté notre Sauveur.

             La fête de l’Assomption est pour nous une invitation à avoir confiance en Dieu et elle est également une invitation à nous souvenir des largesses de Dieu. «Il a secouru Israël, se souvenant de sa miséricorde.» (Lc1, 54) Les paroles du Magnificat nous invitent à connaître et à aimer la Parole de Dieu, à vivre avec la Parole de Dieu et à penser avec la Parole de Dieu. C’est ce qui a fait la grandeur de la Vierge Marie dont nous célébrons son Assomption et que toutes les générations proclameront bienheureuse.