Dimanche 32 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 32 B 2021

L’accueil et la générosité ne demandent pas qu’on possède plus que les autres. Les familles ou les sociétés accueillantes ne sont pas nécessairement riches car il y a ceux qui le sont mais sans cet esprit d’ouvrir les portes aux autres. Quand on est capable de tout donner, le cœur ne tarit pas car Dieu y ajoute au centuple ce qu’on a offert gratuitement.

              Ce dimanche, la parole de Dieu met à notre méditation deux veuves ayant un cœur oblatif, qui  donnent ce qui leur reste pour vivre.               

          En aucun cas nous ne devons pas manquer de secourir quelqu’un qui est en difficulté. Nous devons mettre de côté nos différences, nos idéologies, nos positions sociales lorsqu’il s’agit d’aider celui qui est en danger. Agir ainsi nous apporte beaucoup de bénédictions. La veuve de Sarepta du livre des Rois n’était pas juive mais phénicienne, donc une étrangère à la foi d’Israël; elle était pauvre et la famine frappait de plein fouet dans son pays. Il leur restait juste quelque misère pour survivre, elle et son enfant «Je n’ai qu’une poignée de farine dans une jarre et un peu d’huile dans une cruche (…) je vais préparer cela pour moi et mon fils, nous mangerons, et nous mourons.» (1R17, 12) dit-elle au prophète Élie qui lui demanda l’hospitalité. Elle traversait des moments difficiles après le décès de son mari. Elle était païenne mais Dieu voulait la protéger car nous sommes tous ses fils. Elle avait des raisons pour ne pas accueillir Élie mais Dieu envoie son prophète à une veuve sans moyens pour les protéger ensemble à partir de quelques miettes disponibles. La veuve acceptait chez elle un homme inconnu sans peur de ce que dirait le voisinage.

                Son hôte semblait être égoïste «Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi; ensuite tu en feras pour toi et ton fils.» (1R17, 13) Quelquefois des épreuves s’ajoutent à d’autres et tout devient une croix dure à porter. Cet homme au lieu de compatir au désespoir de cette veuve, lui demanda l’impossible. Mais la pauvre veuve surmonta tout, elle fit exactement ce qu’Élie avait exigé, lui servant la nourriture qu’elle avait si soigneusement réservée. Ce qui arriva ensuite démontre que Dieu voulait prendre soin de la veuve et de son prophète «La jarre de farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne se vida pas.» (1R17, 16) Cette veuve est le symbole de ceux qui accueillent Jésus qui leur donne ensuite l’abondance de son Père. Mais il faut avoir confiance à sa parole et en ceux qui la portent fidèlement comme la veuve de Sarepta qui avait cru et obéi au prophète en lui offrant ce qui lui restait pour sa survie. Une grande épreuve mais cette femme l’a réussie. Nous pouvons aussi tout réussir si nous croyons fermement en Dieu et en son fils Jésus Christ qui s’est offert pour enlever les péchés de la multitude comme nous le rappelle la lettre aux Hébreux (He9, 28).

                Dans l’Évangile, Jésus loue la générosité de la veuve qui donne de son nécessaire. Nous avons l’habitude de louer ceux qui font de grandes œuvres, de grandes découvertes comme des savants dans les différents domaines et des philanthropes. À côté des riches qui mettaient de grosses sommes dans le trésor du temple, Jésus s’intéressa  de l’offrande du pauvre «Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.» (Mc12, 42)  Elle n’avait pas honte de son état et elle n’a pas caché son obole. Elle était pauvre mais digne. La dignité est plus importante que la pauvreté. Ce n’est pas parce que l’on est pauvre qu’on doit se cacher, se taire ou ne pas s’approcher des autres et rester dans le silence. Les pauvres eux aussi ont des raisons et des idées qui peuvent améliorer le monde. Chaque fois qu’on ne donne pas la parole aux pauvres, qu’on ne les écoute pas, on prive l’humanité de leur sagesse. On dit que le grand empereur Alexandre le Grand aimait écouter Diogène, le grand philosophe de son temps qui dormait pourtant dans un tonneau. L’empereur aurait dit «Si je n’étais pas Alexandre, je voudrais être Diogène.» À cause du délit de son père de créer de fausses monnaies, Diogène était condamné à l’exil où il vivait dans le plus grand dénuement, loin de toute richesse mais libre.

               Jésus ne se fiait point des apparences externes mais de l’intérieur. Lorsque ce qui apparaît n’est pas l’expression de l’intérieur c’est du mensonge et de l’hypocrisie. C’est ce que Jésus reproche aux scribes dont il ne veut pas qu’ils soient notre modèle «Méfiez vous des scribes.» (Mc12, 38) Jésus met donc en garde contre une mentalité de vivre dans le paraître et non dans l’action intérieure. La veuve en sort graciée par Jésus «En vérité, je vous le dis: cette veuve qui est pauvre a mis plus que tous ceux qui mettent dans le Trésor. Car tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.» (Mc12, 43-44) La veuve a donné ce que la situation lui permet de donner et elle le fait librement. Jésus donne ici une leçon sur la pauvreté et comment la vivre honnêtement en la combattant avec notre dernière énergie. Nous devons lutter contre ce qui nous asservit mais si nous ne pouvons rien faire pour changer la situation, cela ne doit pas ternir notre dignité mais rester debout et continuer le combat tout en étant correct avec nous-même. Fin des fins Dieu interviendra en notre faveur.

                 La veuve de Sarepta n’a rien réservé pour accueillir le prophète Élie et la veuve de l’Évangile a offert ce qu’elle avait pour vivre. Dieu nous promet la vie éternelle mais il veut que nous lui donnions d’abord tout ce que nous avons, ce qui nous semble le plus précieux, notre vie, notre disponible, notre écoute, notre attention mais surtout notre liberté. On reçoit souvent ce qu’on a donné. Donnons notre vie nous recevrons la Vie.