Dimanche de Pâques B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques B 2021

Personne n’a été témoin oculaire de l’événement de la résurrection, et aucun évangéliste ne nous dit comment elle s’est produite. On n’a pas volé le corps du Christ car le tombeau était bien gardé comme les grands prêtres et les pharisiens l’avaient demandé à Pilate «Commande que le sépulcre soit tenu en sûreté jusqu’au troisième jour.» (Mt27, 64) La résurrection est le fruit de l’amour «Celui que Jésus aimait» a remarqué qu’il a ressuscité.

                La résurrection de Jésus-Christ nous est venue d’abord des témoignages de ses disciples «Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour.» (Ac10, 39-40) Ces témoignages venaient des gens de confiance qui ont rencontré leur Maître et qui ont mangé et bu avec lui après sa résurrection. Les premiers témoignages connus furent celui de Marie Magdala, de Pierre et Jean et  des disciples d’Emmaüs qui l’ont rencontré et ont mangé avec lui. Nous avons besoin de ces témoignages pour croire à la résurrection. Dans les Actes des Apôtres, nous y trouvons le témoignage de Pierre qui est la synthèse du mystère de Jésus, et le noyau premier et fondamental de la foi. Le discours est adressé au païen Corneille, un centurion romain. Pierre résume que Christ est ressuscité et il est devenu juge des vivants et des morts. Cela signifie que Christ a la domination sur tout.

                Nous avons entendu aussi dans la deuxième lecture le témoignage de Saint Paul qui dit aux Colossiens que le Christ est ressuscité et «Il est assis à la droite de Dieu.» (Col3, 1) Pour saint Paul il faut ressusciter avec le Christ en pensant «aux réalités d’en haut, non à celles de la terre.» (Col3, 2) La résurrection du Christ assure la nôtre si nous sommes ses disciples. Les témoignages de la résurrection engendrent de nouveaux disciples. Pas seulement des témoignages bibliques mais aussi ceux des hommes et des femmes de notre temps qui rencontrent Jésus Ressuscité dans leur vie. Le Ressuscité est capable d’atteindre chacun de nous d’une manière personnelle. Maintenant, Jésus vit avec nous, chacun dans sa propre particularité. Ceux qui ont la chance de le rencontrer doivent en témoigner pour le bien des autres. Le témoignage de la foi rend gloire à Dieu, fortifie les autres et renforce notre vie spirituelle.

                Dans l’Évangile, nous entendons comment les disciples de Jésus sont arrivés à saisir que leur Maître  est ressuscité des morts. Ce sont les femmes qui ont été les premières à découvrir l’événement. Si dans la première création c’est d’abord l’homme qui découvre le monde créé par Dieu, dans la deuxième création, un monde nouveau où la mort ne sera plus, la femme est une protagoniste importante. Marie de Magdala va seule au tombeau, «C’était encore les ténèbres» (Jn20, 1), le soleil ne s’est pas encore levé, le passage de la nuit à la lumière n’est pas encore effectué. Elle aperçoit une chose inattendue «La pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon- Pierre et l’autre disciple.» (Jn20, 2) Elle n’a encore pas compris ce qui s’est passé, aucune autre idée lui vient à l’esprit, elle voit seulement le tombeau ouvert, ce qui est anormal; elle court avertir «Simon Pierre et (...) celui que Jésus aimait.» Elle annonce ce qu’elle a constaté «On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé.» (Jn20, 2) Le chemin qui conduit à la résurrection peut être long et plein d’interrogations. Ceux qui ne croient pas encore à la résurrection ne sont pas à condamner mais à aider pour recevoir la lumière de la foi.

                Marie Magdala cherche les autres disciples pour porter ensemble ce qui s’est passé. Une difficulté qui pèse beaucoup doit être partagée pour ne pas être lourde pour une seule personne. Pierre et celui que Jésus aimait – la tradition a reconnu en lui Jean – vont se rendre compte de ce qui s’est passé au tombeau. Jean qui arriva le premier et il constata ce qui suit «Il aperçoit que les linges sont posés à plat.» (Jn20, 5) Ce détail est important et il montre que rien n’avait été bougé par une personne extérieure. Seulement le corps avait disparu, et les linges mortuaires s’étaient affaissés sur place. Pierre, lui aussi constata presque la même chose que Jean qui peu après arriva à un niveau supérieur de l’événement «Il vit et il crut.» (Jn20, 8)  Personne qui l’a enlevé de son tombeau comme l’avait constaté Marie Madeleine qui donna une explication humaine. Pierre ne comprit rien et Jean voit et croit. Qu’est ce qu’il a vu qui l’a conduit à la foi? Il a vu la même chose que Pierre, mais ce dernier ne sait pas l’interpréter. Nous pouvons voir la même chose et tirer des conclusions différentes. 

                Il faut les yeux du cœur, les yeux de l’amour pour croire. Ici s’explique pourquoi en parlant de Jean on ajoute «Celui que Jésus aimait.» C’est  grâce à cet amour que Jean a couru plus vite pour arriver au tombeau! C’est encore à cause de cet amour qu’il croit le premier et il reconnaîtra encore Jésus ressuscité avant les autres au bord du lac de Galilée «Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre: c’est le Seigneur.» (Jn21, 7) Il faut dépasser ‘le voir’ pour croire. La foi naît surtout de l’amour, si on aime quelqu’un on peut croire en lui. Nous sommes invités à être les premiers en amour pour annoncer Jésus ressuscité. «Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci» (Jn21, 15) a dit Jésus à Pierre. Le signe du tombeau vide et les  linges posés à plat sont importants mais il faut un autre pas dans nos relations avec Jésus pour croire à sa résurrection; ce pas est celui de l’aimer plus que tout. C’est l’amour qui fait voir la vérité. L’amour fait voir ce que les yeux n’ont pas vu et comme l’a dit Antoine de saint Exupéry, on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux.