Dimanche 24 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche 24 B 2021

Jésus est notre Sauveur mais certains de ses contemporains avaient du mal à le reconnaître car il le voyait à travers les contrariétés de la vie comme la maladie, la fatigue, la faim, la soif, etc. Jésus ne faisait pas semblant d’être humain, il était semblable aux hommes, excepté le péché. Il a conduit petit à petit ses disciples à croire en lui. Que notre foi nous conduise à confesser en paroles et en actes que Jésus est notre Sauveur.

            En cas de grandes difficultés, tous les peuples cherchent celui qui peut être leur libérateur ou le messie.  Certains aventuriers s’attribuent ce titre de messie. Les israélites, devant l’épreuve de l’exil à Babylone, se demandaient qui pourrait être leur nouveau Moïse pour les libérer. Ils ont pensé que ce pourrait être l’empereur Cyrus, le Perse qui s’empara de Babylone et chassa les chaldéens qui avaient pris en captivité les juifs. Le prophète Isaïe désillusionna le peuple en appelant à ne pas croire à un libérateur guerrier. Pour Isaïe, la vraie libération ne peut venir que d’un véritable serviteur de Dieu, de quelqu’un capable de se mettre totalement à la disposition du Seigneur malgré la souffrance que cela peut provoquer. D’où l’invitation du poème du serviteur souffrant de la première lecture «J’ai livré mon dos à  ceux qui m’arrachaient la barbe, je n’ai pas dérobé ma face aux outrages et aux crachats.» (Is50, 6)

            Le secret du vrai libérateur pour résister à la souffrance est de maintenir un dialogue constant avec Dieu. «Le Seigneur Yahvé m’a ouvert l’oreille, et moi je ne me suis pas rebellé, je n’ai pas reculé.» (Is50, 5)  Son seul réconfort est Dieu «Voici que le Seigneur Yahvé me secourt, quel est celui qui me condamnera?» (Is50, 9) Le serviteur de Dieu, celui qui peut conduire les autres à ce qui est bien comme la libération ou la délivrance, la liberté ou l’indépendance peut rencontrer persécution ou autres dangers. Il porte sur ses épaules le mal des autres. Sa souffrance est celle des justes et non celle des coupables. La vraie foi en Dieu consiste à avoir de  la compassion pour les autres malgré les difficultés qui en découlent. Ne refusons jamais ce service gratuit même si cela nous demande un sacrifice, de revoir notre temps et nos moyens. Selon saint Jacques «Si la foi n’a pas d’œuvres, elle est bel et bien morte.» (Ja2, 17) 

            La figure de ce serviteur de Dieu qui nous est présentée dans le livre d’Isaïe est donc la personne de Jésus. Il a été incompris par son peuple malgré ses différentes manifestations comme l’envoyé de Dieu qui montrait des actes de miséricorde envers les plus défavorisés. Mais certains ont essayé de trouver en lui son image de prophète. Il interrogea ses disciples «Au dire des gens qui suis-je? Ils lui dirent: «Jean le Baptiste; pour d’autres, Élie; pour d’autres, que tu es un des prophètes.» (Mc8, 27-28) Ils voient en Jésus une personne admirable, on pourrait dire un surhomme. Ils le comparent à Jean Baptiste, à Élie ou à un prophète, mais nos seuls yeux ne suffisent pas pour reconnaître qui est vraiment Jésus. Il faut faire route avec lui, marcher ensemble sur le chemin des amours humaines et des amitiés profondes, sur le chemin de la rencontre, le chemin de la confiance et le chemin de la foi pour le reconnaître réellement. «Mais pour vous qui suis-je? Prenant la Parole Pierre lui dit: «C’est toi le Christ.» (Mc8, 29)

            Pas à pas, Jésus avait amené ses apôtres à lui dire ce qu’ils pensaient, ce qu’ils croyaient qu’il était. La profession de Pierre au nom des douze est un moment important qui va faire naître une nouvelle intimité entre Jésus et ses disciples. Mais c’est Jésus qui prend l’initiative, il se laisse ensuite recevoir par les disciples, par Pierre. Il reçoit la réponse de ses apôtres «C’est toi le Christ.» (Mc8, 29) C’est Pierre qui répond à Jésus mais sa foi est celle de tous les apôtres et elle sera aussi la foi de toute l’Église. La vérité énoncée par Pierre n’est pas entière, puisque Jésus éprouve le besoin de la compléter, et le complément est difficile à recevoir car «Le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, et être rejeté par les anciens, et les grands prêtres et les scribes, et être tué, et trois jours après ressusciter.» (Mc8, 31) Le Messie, pour être vraiment le Messie, il devra subir sa passion. Jésus savait très bien que le point de vue de ses apôtres sur le Messie était faux. Ils avaient le concept d’un Messie mondain, qui dominerait les romains et donnerait l’indépendance à son peuple. «Le prenant à part, Pierre se mit à le réprimander.» (Mc8, 32) Cette réaction de Pierre montre la déception d’un Messie souffrant. Mais c’est Jésus qui est déçu par Pierre qui avait représenté les autres «Va-t-en, arrière de moi, Satan! Parce que tes pensées ne sont pas celle de Dieu, mais celles des hommes.» (Mc8, 33)

            Après avoir entendu cet Évangile, nous pouvons nous demander: Qui est vraiment Jésus et qui est Jésus pour nous? Chacun peut donner sa réponse, mais permettez-moi de souligner une seule facette de Jésus. Jésus est le Fils de Dieu, il est surtout notre sauveur et rédempteur. Il nous dit aussi qu’il est notre ami et notre frère. Pour nous, qui essayons de le suivre et de l’aimer, mais qui sommes chargés de défauts, il nous est difficile de répondre à sa question «Pour vous qui suis-je? Demandons la grâce de former la relation d’amour avec Jésus, afin que chacun d’entre-nous puisse dire comme saint Paul «Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un gain.» (Ph1, 21) Ainsi nous pouvons le suivre avec l’idée de  renoncer à nous-mêmes si cela est son exigence pour aller le plus loin possible avec lui.