Dimanche -fête du Saint Sacrement- 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche -fête du Saint Sacrement- 2021

Nous célébrons la solennité du Saint Sacrement qui nous permet de redécouvrir l’importance de l’Eucharistie. Ce mystère est si riche que l’Église nous le présente comme la source, le centre et le sommet de la vie chrétienne. Le saint Curé d’Ars que nous aimons et dont nous admirons sa sainteté disait aux fidèles qui allaient communier «Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin.»

            La première lecture nous parle de l’engagement du peuple élu d’Israël  pour maintenir l’Alliance avec Dieu. Moïse veut qu’il y ait des preuves de cet engagement. Pour cette raison, il dresse un autel avec les douze pierres qui représentent les douze tribus d’Israël, l’ensemble du peuple de l’alliance. L’alliance sera ratifiée par l’aspersion du sang des animaux offerts en holocauste. Le sang versé sur l’autel représente le Seigneur Dieu, et celui versé sur les gens, signifie la communion du peuple d’alliance. Le peuple se souviendra souvent de leur compromis qu’il a prononcé devant Moïse «Tout ce que Yahvé a dit, nous le ferons et nous y obéirons.» (Ex24, 7) Tout le monde sans exception s’engage à poursuivre les paroles du Seigneur. Ils ont le souvenir de tout ce que le Seigneur a fait pour eux.

            Moïse les exhausse à ne pas oublier leur passée. N’oublie pas… Tu as connu des moments difficiles au cours de ta traversée du désert… tu as souffert de la pauvreté, de la faim, de la soif… Dieu ne t’a pas abandonné. Il t’a donné la manne.  Sans l’intervention de Dieu, tu serais mort. Le peuple d’Israël reconnaît qu’il a tout reçu de Dieu. Nous aussi, nous reconnaissons que nous dépendons de lui. C’est important car c’est le seul moyen de ne pas devenir esclave d’un autre. Le Pape émérite, Benoît XVI rappelait souvent au peuple d’Europe de ne pas oublier leurs racines chrétiennes. Un être sans racines meurt, il va à sa disparition. N’oublions jamais de nous nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie qui nous approche de Dieu et des autres.

            Les hébreux célébraient un sacrifice d’action de grâce présidé par le Grand prêtre au nom de tout le peuple. Ce sacrifice préfigurait celui du Christ pour le salut de toute l’humanité. Le véritable don du sang qui nous fait participer à la vie même de Dieu c’est celui qu’a accompli le Christ sur la croix. Il nous a arrachés à l’emprise du mal en nous proposant de vivre de son amour. À chaque messe, nous assistons «en direct» au moment où Jésus a fait don de sa vie. C’est un moment sacré qui est l’anticipation de notre éternité avec Dieu. Avec l’Eucharistie, nous entrons dans le temps sacré où nous sommes en intimité avec Dieu. Celui-ci nous offre sa grâce salvatrice. La célébration eucharistique est un moment spécial, mais sans la foi ce que nous célébrons n’a aucun sens et il n’est qu’un événement du passé qui nous enseigne peu de choses.

            Prions pour que chaque célébration du corps et du sang du Christ soit un moment de notre transformation intérieure pour pouvoir rendre «Un culte au Dieu vivant» (He9, 14) comme nous le recommande la lettre aux Hébreux de la deuxième lecture. Que notre Sauveur J.C. continue à intercéder pour nous auprès de son Père afin de vivre dans l’unité notre amour. Car aller à la messe et oublier les autres à la sortie, c’est un scandale. L’Eucharistie exige plus qu’une vague unité spirituelle: Il faut aussi que les solitudes soient brisées et que chacun fasse vraiment l’effort d’aller à la rencontre des autres. Nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas notre prochain. On ne va pas à  la table eucharistique quand on reste indifférent à ceux qui sont à la même table que nous.    

            L’Évangile revient sur la cène de Jésus avec ses disciples au soir du jeudi saint. Il nous rappelle l’institution de l’Eucharistie. Tout s’est passé au moment où Jésus devait être délivré. C’était son dernier soir avec ses disciples. Cela montre l’intimité de la célébration eucharistique, moment spécial qui nous rend plus intime avec Jésus et avec nos frères. C’est un moment d’amour exceptionnel et unique. C’était un dernier soir avant sa mort mais cela ne change pas sa communion avec ses disciples. Au lieu de penser à lui, il a le souci de ses disciples. Il se donne complètement «Prenez, ceci est mon corps… ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour la multitude.» (Mc14, 22-24) Dans la célébration eucharistique, il y a un point important qu’il ne faut jamais oublier: le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang de Jésus. Mais dans cette image, ce sont le monde et surtout nous-mêmes que le Seigneur consacre et divinise. C’est nous-mêmes qu’il veut remplir de sa présence. Ce don n’est pas seulement réservé à ceux qui se rassemblent dans l’église, il est pour toute humanité.

            Nous devons tout faire pour que dans notre vie l’Eucharistie soit vraiment l’événement le plus important de la de la journée ou de la semaine. Mais dans certains endroits, cela devient difficile. En raison du manque de prêtres, nous assistons à une baisse drastique du nombre de messes. Mais quand il n’y a plus de boulanger dans un village, on sait s’organiser pour ne pas rester sans pain. Le Christ se présente à nous comme «Le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain, vivra à jamais.» (Jn6, 51) L’Eucharistie est vraiment un cadeau extraordinaire. C’est une nourriture pour la vie éternelle. Dans cette messe portons dans notre prière ceux qui n’ont pas compris cela et rendons grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il nous fait.