Fête de la Toussaint 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Fête de la Toussaint 2021

Nous célébrons la fête de la Toussaint. Il est question de nous demander ce qu’est la sainteté. On a tendance à associer la sainteté aux actes héroïques. Mais l’héroïsme évoque l’élitisme ou la rareté des manifestations ou des événements. La sainteté n’est pas cela, elle est dans la vie de chaque jour et de chaque individu. La parole de Dieu nous éclaire une fois de plus.

            Les saints sont une multitude «Voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.» (Ap7, 9) Il y a beaucoup de saints comme on ne l’imagine pas. Chaque famille, chaque lignage, chaque clan et tribus a ses saints, certains sont connus par l’Église et les autres restent dans l’anonymat. Mais le plus important n’est pas de les connaître mais de savoir qu’ils existent. Seul Dieu connaît ses fidèles. L’auteur de l’Apocalypse nous dit qui sont-ils; ce sont «Ceux qui viennent de la grande épreuve; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.» (Ap7, 14) Ah! Les saints viennent de partout mais ce sont ceux qui ont suivi Jésus dans les épreuves? Qu’est-ce que cela signifie? Est-ce qu’il faut être chrétien pour devenir saint? Selon le Pape François, «La sainteté ne consiste pas avant tout à faire des choses extraordinaires mais à laisser agir Dieu.» Chez les chrétiens, la sainteté vient de Jésus, le Fils de Dieu, l’Agneau immolé pour notre salut. C’est lui qui sanctifie mais nous devons accepter sa sanctification en vivant selon son amour. 

            Être saint n’est rien d’autre qu’être serviteur de Dieu. Il est serviteur de Dieu  celui qui écoute et suit la voix de sa conscience. Dieu parle dans notre cœur, écoutons-le et suivons ce qu’il nous dit afin de devenir ses serviteurs. Ces derniers font toujours la volonté de leur Seigneur. Tous ceux qui suivent la volonté de Dieu qu’ils le sachent ou non sont les disciples de Jésus. Pour notre pontife, le Pape François, les disciples de Jésus sont invités à vivre et à offrir avec joie chaque moment de leur vie, en le faisant devenir dans le même temps un don d’amour pour les personnes qui sont à leurs côtés. Pour les chrétiens, la sainteté est l’amour au quotidien. Ainsi les vrais saints sont donc ceux qui offrent leurs services aux autres, tout en remerciant le Seigneur du don de la vie qu’il leur a donné. En récompense, si nous faisons la volonté de Dieu, comme Jean l’annonce «Nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.» (1Jn3, 2) Les saints sont donc ceux qui voient Dieu jour et nuit. Regardons-le en nous et autour de nous, trouvons-le dans ses manifestations, dans sa parole et dans notre prochain.

            Dans son enseignement sur la montagne, Jésus énumère ceux qui sont saints et comment ils le deviennent. C’est dans son Évangile des béatitudes; soyons des familles et des communautés des béatitudes en vivant l’esprit de Jésus qui est celui de l’humilité, de la miséricorde, de la justice, de la paix, en ne cherchant que le Royaume de Dieu c’est-à-dire en étant là où Dieu nous veut. La sainteté c’est être attiré par Jésus Christ,  par ce qu’il fait, ce qu’il dit, ce qu’il veut et ce qu’il cherche. C’est le suivre et écouter son enseignement. À quoi sert le suivre si nous n’écoutons pas ce qu’il recommande? Le suivre et ne pas changer n’a pas de sens. Mais rester imperméable à sa parole semble impossible car sa parole est celle de la vie. Peut-être n’atteint-elle pas nos oreilles ou bien nous le suivons d’un peu plus loin de façon qu’il faut franchir encore quelques pas pour l’approcher ou rester sur place pour qu’il nous approche lorsqu’il vient vers nous. En tout cas il veut que nous l’écoutions.  

            Les béatitudes de Jésus sont réservées à tout le monde, c’est-à-dire aux petits et aux grands, aux pauvres et aux riches, aux plus instruits et aux moins instruits, aux malades et aux bien portants, aux esclaves et aux hommes, rien n’est plus universel que la parole de Dieu. «À la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s’assit et ses disciples s’approchèrent de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait» (Mt5, 1-2) Il dit à la foule mais c’est d’abord à ses disciples qu’il s’adresse parce qu’ils ont accepté de se mettre en route, ils ont reçu un appel et ils lui ont répondu. Ce point est important pour éviter de fausses compréhensions. «Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, parce que le royaume des cieux est à eux.» (Mt5, 3) Jésus ne dit pas heureux les pauvres en général, comme si la misère était une sorte de bonheur. Il dit heureux ceux qui ont accepté, pour le suivre, d’abandonner les sécurités de la vie, ceux qui ont préféré le Royaume aux biens et aux richesses de ce monde. Ce n’est pas toute personne qui pleure, qui porte le deuil, qui a faim et soif etc. , qui est dite heureuse, mais celle qui le fait devant Dieu et avec lui, à cause du Christ et de son Évangile, dans l’attente de la consolation, et on pourrait continuer de manière semblable pour les autres béatitudes

            Sachons que la sainteté ne vient pas après notre mort, ceux qui ont été canonisés étaient saints de leur vivant. La sainteté est dans l’engagement quotidien; l’Église bénéficie de la sainteté de ses fils et de ses filles qui sont encore sur la route de la vie et elle devient un modèle de vie pour toutes les générations. Jamais la sainteté des fidèles ne devient pas une chose du passé. Les saints de tous les temps sont notre lumière sur nos routes. Que leur vie nous éclaire pour trouver le chemin qui mène au ciel.