Dimanche 28 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 28 B 2021

La vraie richesse n’est ni l’or ni l’argent mais la vie éternelle. Cette richesse ne procure pas un pouvoir, pas plus une autorité mais une force intérieure qui invite à garder l’espérance même dans les moments difficiles. Cette richesse on ne la garde pas pour soi-même, on la communique aux autres car la vie est appelée à se perpétuer d’une génération à une autre. Offrons leurs donc la vie de Dieu que nous recevons gratuitement.

            Dans l’AT, le désir par excellence était celui d’avoir la Sagesse. Des prophètes et des juges avaient la sagesse, les rois et les princes la cherchaient. Le jeune roi Salomon a préféré la Sagesse qui était le symbole de Dieu: «Je l’ai préférée aux sceptres et aux trônes, et j’ai tenu pour rien la richesse en comparaison d’elle (…) tout l’or, au regard d’elle, n’est qu’un peu de sable, à côté d’elle, l’argent compte pour de la glaise.» (Sg7, 8-9) Dans la théologie biblique, la Sagesse est l’autre nom de Dieu, c’est lui la sagesse personnifiée. Seul Dieu procure ce que des richesses mondaines ne peuvent pas donner, il satisfait les aspirations de l’homme. La satisfaction qui vient de Dieu est différente de celle de fausses richesses qui peuvent être la réussite économique, sociale ou politique. L’argent peut donner du réconfort mais pas une vraie satisfaction, ceux qui la possèdent la cherchent encore et au bout de leur vie ils laissent ce qu’ils ont encaissé pendant toute leur existence. Quand tout s’éclipse, ceux qui ont compris que «Nul ne peut servir Dieu et Mammon» (Lc16, 13) et qui ont cherché Dieu trouvent le bonheur éternel.  

            La scène de l’Évangile d’un jeune homme riche est vivante et elle nous révèle quelques enseignements: l’absence de la satisfaction de la richesse, la finalité des biens temporaires et le bonheur du renoncement pour suivre Jésus Christ. Un homme qui ne manque de rien court derrière Jésus, il se jette à ses pieds et lui pose une question: «Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?» (Mc10, 17) Nous connaissons bien cet homme que saint Marc trace sur la route de Jésus. Dans la mentalité actuelle c’est un homme à envier: il est riche, ayant beaucoup de propriétés, sans oublier d’être un croyant honnête et droit qui observe les commandements avec soin dès sa naissance (Mc10, 20). On pouvait croire que rien ne lui manquait mais au fond de lui-même son insatisfaction était grande et cela le préoccupait beaucoup jusqu’à courir à la suite de Jésus pour exposer ce qui lui restait afin de se sentir comblé pas seulement extérieurement mais aussi dans son cœur. On peut dire que sa richesse ne l’avait pas sali, il n’était pas une mauvaise personne. Celui qui pense que tous les riches sont mauvais se trompe, il était correct avec les autres et il s’était créé honnêtement un empire de richesse «Jésus, le regardant, se prit à l’aimer.» (Mc10, 21) Que peut-il vouloir de plus et pourquoi désire-t-il autre chose? La réponse à toutes ces questions nous la trouvons dans ces paroles de saint Augustin «Tu nous as faits pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure pas en toi.» Le désir de l’homme continue tant que Dieu n’a pas comblé son cœur.  

            Dans un regard d’amour, Jésus montre le chemin de la plénitude et de la perfection à ce jeune homme riche. «Va, ce que tu as, vends-le, et donnes-en le prix aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; puis viens, suis-moi.» (Mc10, 21) Il y a beaucoup de personnes honnêtes, sincères, fidèles, irréprochables comme cet homme de l’ Évangile mais devant Dieu, il y a toujours ce qui leur manque. Nous avons toujours une dette à régler pour être parfait. N’oublions pas que Jésus est en route et en mission. Il ne chasse pas ceux qui veulent cheminer avec lui. Mais il pose une exigence d’être léger, de se dépouiller de ce qu’on possède. Il ne demande pas de jeter ce que nous possédons mais de le donner aux pauvres. Celui qui cherche la satisfaction en Jésus doit se dépouiller de toutes richesses et se sentir pauvre afin d’être enrichi par lui. À plus forte raison, les biens matériels doivent être partagés avec les pauvres qui sont l’image de Jésus. Donner aux pauvres équivaut à donner à Jésus qui s’identifie à eux. Il faut donc devenir pauvre et disponible pour être avec lui, afin de le suivre.

            Il y a une richesse et des richesses. Cet homme n’a pas compris la richesse de suivre le bon Maître. Il y a une grande différence de degré de pauvreté. Avec Jésus on devient riche avec ce que cet homme cherchait «La vie éternelle.» En le suivant on devient plus riche en amour qu’avant. Être riche c’est thésauriser ou amasser de manière à se constituer un trésor. Ce qu’on donne aux pauvres on le thésaurise ailleurs. Il ne faut pas oublier notre vie à venir, celle de l’au-delà des tombes, celle qui ne finit pas, ou le royaume de Dieu qui demande aussi une certaine thésaurisation. C’est ce que ce riche que Jésus appelle n’a pas compris. «Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu!» (Mc10, 23) Jésus ne dit pas que c’est impossible mais que c’est difficile. Il faut donc savoir tout quitter et ceux qui le réussissent, recevront le centuple de ce qu’ils ont laissé au profit des autres.

            Au lieu de sortir sombre après notre rencontre avec le Christ, l’unique parole vivante de Dieu comme le dit l’épître aux Hébreux, cherchons comment mettre en pratique la vie reçue de Dieu qui fait naître la foi, l’abandon, la mise en route véritable pour pouvoir quitter ce qui nous retient dans l’esclavagisme des biens de ce monde et pour pouvoir nous rappeler que nous avons des comptes à rendre aux pauvres, c’est-à-dire à Dieu.