Dimanche 12 TOB 2021

           Nous connaissons tous l’histoire de Job, le malheureux qui est devenu le bienheureux à cause de sa confiance en Dieu, lui qui a dit à la mer «Tu n’iras pas plus loin (...) ici se brisera l’orgueil de tes flots!» (Jb38, 11) Nous voulons souvent démontrer le pourquoi des désarrois de la vie que certains d’entre nous rencontrent: un tel malheur est venu parce que ceci et cela. Les juifs, eux aussi avaient ces théories simplistes: les bons sont récompensés, les méchants sont punis. On n’oublie qu’«Imana ihora ihoze» ce qui signifie que Dieu, si même il doit punir, il est patient. Il n’est pas porté par l’esprit de vengeance comme des humains, chaque chose a son temps et ses limites. D’après le livre de Job, «Dieu a retenu la mer avec des portes.» (Jb38, 8) La mer suscite un terrifiant sentiment d’impuissance, par son immensité et par sa fureur, souvent déchaînée. Mais Dieu lui impose sa force invincible. La domination sur la mer est le signe le plus évident de la puissance de Dieu sur toute la nature. Dans la vie, il y a parfois des tempêtes: maladies, limitations, crises, pauvreté, persécutions, souffrances morales ou physiques, etc.; toutes sont nos épreuves. L’image de Job est partout et elle devient de plus en plus terrifiante surtout actuellement que la croix ne semble montrer aucune valeur. Dans cet énigme de la vie, ne nous dressons pas en juge face au Seigneur comme des amis de Job, au contraire faisons confiance en lui car nous sommes le fruit de sa volonté, il est capable de transformer nos peines en source de joie. Tout ce qui vient n’est pas pour nous tuer mais pour confirmer notre foi.

          L’Évangile nous enseigne comment traverser les difficultés en compagnie de Jésus. Un soir, Jésus a dit aux disciples: «Passons sur l’autre rive.» (Mc4, 35) Les vacances arrivent, il faut bouger si c’est possible, la vie n’est pas une monotonie. Il faut aller où il fait bien vivre pour se reposer, refaire la force. L’autre rive peut offrir bonheur et joie. Malheureusement actuellement il y a trop de barrières, passer de l’autre côté peut être une aventure ou un voyage risqué et hasardeux. Pensons à des milliers d’émigrés qui se noient dans la mer en cherchant d’atteindre l’autre rive. Dans la barque, tout s’était bien passé au départ mais d’un coup «Survient alors une forte bourrasque, et les vagues se jetaient dans la barque, de sorte que déjà elle se remplissait.» (Mc4, 37) Attention, le mal peut nous surprendre et causer beaucoup de dégâts. Il faut connaître notre entourage et notre époque afin de nous préparer en conséquence. Le lac de Tibériade est réputé pour ses coups de vents violents qui descendent des collines du Golan. Souvent des épreuves qui s’abattent sur nous sont prévisibles.  Donc le lieu était dangereux pour Jésus et ses disciples.

          Dans ce cas, un seul était tranquille et calme, il ne se souciait de rien. «Jésus dormait sur le coussin.» (Mc4,38) Cela étonnait les disciples qui crièrent et le réveillèrent «Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons?» (Mc4, 38) Cette image de Jésus qui dort trompe ceux qui pensent à l’indifférence ou à l’absence de Dieu dans nos tempêtes humaines. Dieu ne dort pas, il ne meurt pas, il est vigilant et toujours bien vivant. Notre condition humaine se voit impuissante et menacée lorsque Dieu n’intervient pas au niveau de tout ce qui se passe dans le monde. Les forces de la mort sont dans le monde mais elles n’ont pas le dernier mot sur nous. Elles peuvent faire des victimes pour ceux qui ne font pas attention et qui sont présents au mauvais moment mais Dieu a toujours des solutions, il faut avoir confiance en lui.

          Jésus se réveilla et dit à la mer «Silence! Tais-toi! Et le vent tomba et il se fit un grand calme.» (Mc4, 39) Cette épisode peut expliquer la résurrection de Jésus qui nous a sauvés de la mort. Mais elle peut aussi symboliser la situation actuelle de l’Église qui est secouée par beaucoup de maux. Une chose est sûre, les tempêtes peuvent être partout et autour de chacun de nous mais fin des fins le triomphe est possible pour ceux qui croient en Dieu et en son Fils Jésus Christ. Il faut recourir au Christ, notre défenseur, c’est lui notre espoir. Comme le dit le psalmiste «Dieu est bon! Éternel est son amour.» Saint Paul dans sa foi en Jésus a franchi une étape que la majorité d’entre nous, n’a pas encore compris «Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une créature nouvelle, l’être ancien a disparu, un être nouveau est là.» (1Co5, 17) La foi en Jésus doit nous protéger «Pourquoi avez-vous peur ainsi? (Mc4, 40) demanda-t-il à ses disciples. Si Jésus est à nos côtés, il n’y a aucune raison d’avoir peur ou de nous inquiéter. 

          Ce qui inquiète est de vivre sans la foi en Dieu. Je me souviens d’une fille qui soufrait beaucoup après  avoir perdu toute sa famille dans les massacres du Burundi. En plus de cette blessure intérieure, elle avait aussi des blessures corporelles qui étaient encore vives. Elle avait perdu la foi car elle pensait que le Seigneur avait abandonné sa famille. Ayons une vraie foi. Si nous mettons Dieu à notre service, nous devenons Seigneur du ciel et de la terre et Dieu devient notre esclave qui fait toujours notre volonté. Approchons-nous de Dieu et demandons-lui de nous aider sans oublier que tout se fasse selon sa volonté.