Messe de la nativité 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Messe de la nativité 2020

Toutes les lectures de cette fête de Noël essayent de nous décrire qui est cet enfant divin qui vient de naître. Essayons d’en tirer la leçon.

Dans nos familles grouillent la joie de Noël et cela se manifeste dans beaucoup de choses: La présence des crèches, des chansons et des musiques, des repas propres à la fête ainsi que des paroles agréables de félicitations ou de joyeux Noël. Tout cela est beau mais la joie de la naissance de Jésus doit être aussi intérieure. Comme dans toutes les cultures, c’est normal qu’un nouveau venu se présente et tout le monde veut découvrir qui il est, quel est son origine, celui qu’il représente, etc.

            Sous la lumière de la prophétie d’Isaïe, Jésus est un messager «Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion: il règne, ton Dieu.» (Is52, 7) Nous savons qu’Isaïe ne parle pas expressément du Christ car nous savons que sa prophétie date cependant de 800 ans avant la naissance de Jésus à Bethléem. Mais en elle se dégage les traits caractéristiques de plus en plus mystérieusement, de Celui qui doit venir, donc Jésus Christ, le Sauveur de l’humanité. Pensant plus directement encore à Celui qui doit se manifester au jour choisi par Dieu, Isaïe exprime son enthousiasme de voir l’apparition de ce messager de la paix de Dieu. Celui qu’on voit, c’est «Le Seigneur arrivant à Sion.» (Is52,8) Cela annonce le rachat de Jérusalem après sa ruine. Ce messager du salut doit être contemplé par tout le monde. «Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu.» (Is52,10) Le fils de Dieu se présente comme le sauveur de toutes les nations, de tous ceux qui reconnaîtront sa présence.  Telle est l’image ancienne du sauveur attendu par le peuple de Dieu que l’Église attribue à Jésus Christ.

            Nous avons aussi les témoignages sur Jésus de ceux qui l’ont entendu. Il est le Fils de Dieu: «Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils.» (He1, 1-2) Finalement Dieu s’est fait lui-même Parole incarnée en la personne de Jésus-Christ qui resplendit la gloire de son Père et qui est l’expression parfaite de son être (He1,3). Voilà Qui est Celui dont nous fêtons la Nativité en ce jour. C’est cette révélation de Jésus, parole de Dieu que le début de l’Évangile de Jean nous explique. Saint Jean nous dit sans ambiguïté que Jésus est la Parole de Dieu «Parole était Dieu ... Celui qui est la Parole s’est fait homme et il a habité parmi nous.» (Jn1, 14) Dieu s’exprime à travers son Fils qui devient un don divin à toute l’humanité car ce qui vient de Dieu est automatiquement universel. Si Jésus est la Parole de Dieu en lui nous comprenons la volonté de Dieu. La parole est donc l’expression de la pensée.

            «Il était au commencement avec Dieu.» (Jn1, 2) Et dans le Crédo nous affirmons que «Il est Dieu, né de Dieu (…) engendré, non pas créé.» Celui qui n’a pas été créé vient à l’existence; celui qui n’a pas de commencement ni de fin vient à l’existence. Voilà là où l’amour et la puissance de Dieu se manifeste. Pour  saint Jean, il n’a pas été créé car «En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes.» (Jn1, 4) Nous contemplons la Parole ou le Verbe de Dieu qui n’est pas créé mais qui existe de toute éternité auprès de Dieu. Le Fils de Dieu est le maître d’œuvre de la création. Tout a été fait par lui et rien ne subsiste en dehors de lui. Dans le mystère de Noël, Dieu se révèle et il nous parle. Jésus est le reflet visible de Dieu invisible, en lui se manifeste la gloire de Dieu. Nous trouvons le bonheur d’être à partir du tout petit enfant de Marie qui nous transmet la joie et la paix de Dieu.

             Ainsi le Fils de Dieu est-il devenu Fils de l’homme. Jésus s’est fait homme pour faire de tous les hommes des fils de Dieu (Ga4, 5) Un auteur chrétien dit que Dieu soit Dieu cela nous convient, que l’homme soit homme cela nous convient aussi mais que Dieu ait pu devenir l’un de nous, cela pose problème! Jésus a voulu partager notre vie uniquement par amour parce que nous ne pouvons pas trouver une autre explication. Il n’est pas facile même pour quelques chrétiens de comprendre ce mystère de l’incarnation où Dieu se fait homme. Dire que Dieu est devenu l’un de nous signifie qu’il a pu assumer toutes nos faiblesses et nos difficultés y compris la souffrance et la mort. Sans l’amour nous ne pouvons pas comprendre comment Dieu a pu accepter tout cela. Quand on aime on essaye de se comporter et de vivre  comme son bien-aimé. Le Fils de Dieu en devenant l’un de nous, nous aussi nous devenons participants de sa divinité. Son amour, sa joie, sa paix, sa lumière nous sont automatiquement donnés. Mais nous pouvons les accepter ou refuser à cause de notre liberté. 

            Jésus s’est fait homme pour planter son tabernacle parmi les hommes. Contrairement à notre existence, il n’a pas été dans ce monde pendant seulement ses trente-trois ans, il est parmi nous pour toujours. Il est présent dans le sacrifice de la messe, dans la Parole de Dieu que nous méditons et dans notre   prochain. Nous le rendons présent au milieu du monde chaque fois que nous nous engageons au nom de l’amour, de la justice, de la paix, de la vie et de la vérité. Il est avec nous, ne le confisquons pas mais  rendons-le visible pour qu’il éclaire tous les hommes afin de rencontrer la gloire de son Père.