Dimanche Carême 5B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême 5B 2021

Le thème de ce cinquième dimanche de Carême est celui de la connaissance du Seigneur. Pour connaître Dieu, il faut le rencontrer «Nous voudrions voir Jésus.» Nous rencontrons Dieu dans sa création et surtout dans chaque être humain. Depuis l’avènement de Jésus, le chemin de connaître Dieu passe par l’homme. Et c’est en Jésus fait homme que Dieu se manifeste.

            Le Seigneur révèle son projet de se faire connaître comme le souligne le prophète Jérémie, «Tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands.» (Jr31, 34) C’est dans la nouvelle alliance que se réalisera cette volonté de Dieu car la première alliance dite de Sinaï est devenue caduque à cause de l’infidélité du peuple «Mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue, alors que moi, j’étais leur maître.» (Jr31, 32) Dans l’ancienne alliance, la loi du Seigneur était écrite sur des tablettes de pierre mais dans la nouvelle alliance, elle sera gravée dans l’homme, dans sa conscience. Et ainsi la loi divine sera observée, non par une imposition extérieure, mais par une sorte d’inclinaison spontanée du cœur humain, née de la connaissance intime et presque expérimentale de Dieu. C’est dans notre coeur que nous découvrons le Seigneur, les signes externes importent peu, l’important c’est la voix qui vient de notre intérieur. Mais cette voix peut être obstruée par beaucoup de choses si nous ne faisons pas attention. C’est pour cela qu’actuellement, il y a ceux qui se proclament athées alors que Dieu a tout mis dans notre cœur. Tout est en nous-mêmes mais l’influence extérieure à nous peut changer notre cœur. Si nous suivons notre conscience, nous n’aurions aucun problème à perdre la foi. Que le Seigneur éclaire tout le monde afin de le rencontrer sur le chemin de la vie.

            On peut se demander pourquoi souffrons-nous alors que nous possédons Dieu en nous. À quoi sert sa présence s’il ne nous préserve pas de la souffrance et de la mort, lui qui est immortel. Nous avons la réponse à toutes ces questions dans la lettre aux Hébreux «Jésus, c’est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implications et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa piété.» (He5, 7) Dieu a écouté son Fils mais ne l’a pas empêché de souffrir et de mourir. Il l’a réconforté pour accomplir sa mission de sauver tous les hommes par son sacrifice sur la croix. Nous trouvons des difficultés ou des épreuves dans la vie, Dieu ne les empêche pas mais il nous donne la force de résister à la souffrance qui fait partie de notre vie humaine. Dans les difficultés, il est aussi possible  de rencontrer le Seigneur qui reste à nos côtés pour nous aider. 

            Dans l’Évangile, la foule de Jérusalem vient de faire à Jésus un accueil triomphal et l’ambiance est à l’espoir et à la fête. «Quelques grecs étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.» (Jn12, 20) Impressionnés par cet enthousiasme populaire, ils s’approchent des Apôtres pour leur demander de voir Jésus de près, personnellement «Nous voulons voir Jésus.» (Jn12, 21) Une noble volonté de ces étrangers, convertis à la foi juive. Je vous rappelle que le temps du Carême est le moment de voir et de regarder Jésus. Ces étrangers voulaient voir Jésus, parce qu’ils étaient intéressés. Ils viennent trouver Philippe, qui porte un nom grec, comme d’ailleurs un grand nombre de ses compatriotes de Bethsaïde, au nord du lac. Ils s’expliquent en grec avec l’Apôtre, et celui-ci, surpris peut-être par la demande, en parle d’abord à son compagnon André. Les deux disciples transmettent à Jésus la demande des Grecs, et la réponse de Jésus est étrange, totalement inattendue: «L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.» (Jn12, 23) Glorifié … moyennant le passage par la souffrance et la mort; et Jésus ajoute aussitôt une très courte parabole où il résume tout son destin «Amen, amen je vous le dis: si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.» (Jn12, 24)

            La demande de ces étrangers désirant voir Jésus et croire en lui indique que le moment est venu pour Jésus de donner effectivement sa vie, pour les hommes de tout pays et de toute langue. Bien des fois Jésus avait souligné que son temps n’était pas encore accompli (Jn7,6.8), que son «heure» n’était pas encore venue (Jn2,4; 7,30; 8,20). Il annonce maintenant, devant Juifs et Grecs, que cette heure est arrivée, l’heure de la passion glorifiante, l’heure de passer de ce monde à son Père «Pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.» (Jn11,52) L’heure de reconnaître Jésus est déjà sonnée pour tous ceux qui le veulent. Actuellement, il y a aussi beaucoup de gens qui ont besoin d’aide pour rencontrer Jésus. Nos vies, nos paroles, nos attitudes doivent conduire les autres vers Jésus. Notre communauté, nos familles doivent conduire à Jésus. Nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins, nos compagnons, encore non croyants, ne viendront peut-être pas à Jésus sans notre contribution.  

            Il faut donc des intermédiaires pour arriver à Dieu car le connaître est une révélation qui a besoin d’un révélateur pour être connue. Jésus nous l’a révélé et nous devons le révéler à ceux qui veulent le rencontrer. C’est ce que les premiers chrétiens ont fait pour amener toutes les cultures à Jésus. Demandons la grâce de conduire tous ceux qui souhaitent rencontrer Jésus et son amour, afin de vivre heureux. Que notre communauté s’engage à découvrir Jésus et à aider tous ceux qui veulent sentir sa présence en eux et dans le monde.