Nuit de Pâques 1B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Nuit de Pâques 1B 2021

La liturgie de la veillée de Pâques loue la nuit de la résurrection du Seigneur «Ô nuit bénie! vous seul avez connu l’heure où le Christ est ressuscité des morts.» Cette résurrection est un acte entièrement de Dieu, elle est attestée par le tombeau vide et la rencontre des disciples avec Jésus-Christ ressuscité. Mais Jésus avait également révélé à ses apôtres qu’il ressuscitera des morts et ils n’avaient rien compris. C’est après cette nuit qu’ils se sont souvenus de cette révélation de leur Maître.

            Le mystère de Pâques résolve une énigme de la mort qui est une réalité universelle. Généralement à la question de savoir ce qui se passe sur l’autre rivage de la mort, trois réponses nous sont présentées: les incroyants ou les agnostiques répondent «rien» ou nous n’en savons rien; la sagesse orientale répond à cette question par la théorie de la réincarnation qui ces dernières années s’est largement répandue dans le monde occidental; enfin les chrétiens répondent que nous sommes appelés à ressusciter. Si vraiment rien ne se passe après la mort? Si le monde prenait fin à la fin du cycle solaire pour retomber dans le néant comme le prétendent certains scientifiques à quoi sert ce que nous entreprenons? Ne serions-nous comme des enfants qui jouent sur une plage en faisant et en défaisant ce qu’ils fabriquent dans le sable fin?

            Une personne qui dort profondément ne se rend pas compte de ce qui se passe autour d’elle. Pareillement, les morts ne se rendent compte de rien. La Pâques de Jésus Christ nous aide à sortir de notre sommeil pour découvrir qu’après la mort une nouvelle vie est possible. La résurrection de Jésus-Christ n’est pas un retour à la vie; son corps ressuscité est passé de l’état de mort à une autre vie qui ne subit pas des lois du temps et de l’espace. Jésus ressuscité nous montre qu’il n’est pas anodin de vouloir comprendre la résurrection à partir de la loi du temps et de l’espace. «Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau» (Mc16,3), se demandaient les femmes en allant au tombeau. Avant la résurrection du Christ, une grande difficulté s’imposait à l’homme pour vaincre la mort, une vraie muraille séparait l’homme de la vie de l’au-delà la mort. Ainsi il était difficile de se représenter ce qu’était la résurrection. Seul Dieu peut supprimer le poids terrible de la mort qui pèse sur l’humanité. En Jésus, pas d’obstacle pour vivre sans difficulté, il est capable d’entrer là où les portes sont fermées.

            Ce n’est pas notre intelligence qui nous présente le message de la résurrection. Le message de la résurrection est d’abord venu aux femmes qui se tenaient aux côtés de Jésus le jour de la Passion. «Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas, et Marie Magdala.» (Jn19, 25) C’est l’amour qui nous révèle la résurrection, celui qui aime est capable de saisir le sens de la vie, ainsi que la résurrection de Jésus. Nos bonnes relations prolongent notre existence, elles ne s’effacent pas, par la mort. Jésus est ressuscité pour rendre éternel son amour pour nous. Voyons bien, en ressuscitant, il n’est pas apparu d’abord à Pilate ou aux grands prêtres qui l’avaient condamné pour leur montrer que leurs actes étaient sans succès ; de plus il n’est pas apparu aux pharisiens et aux maîtres de la loi pour leur donner la mission de l’enseigner aux autres. Il est apparu aux humbles, aux affligés pour les réconforter. Ici aussi, nous sommes des gens humbles, sans beaucoup de connaissances théologiques, mais nous pouvons rendre un bon témoignage de la résurrection du Christ, si nous l’avons vraiment rencontré. Il apparaît également à ceux qui le recherchent sincèrement, à ceux qui l’aiment. Nous trouverons Jésus, si nous le cherchons pour donner sens à notre vie, pour nous révéler que nous ne sommes pas le résultat du hasard mais des créatures aimées de Dieu. C’est donc l’amour qui est à l’origine de notre vie et non le grand vide.

            Le message de Pâques est celui de la consolation. «Ne vous effrayez pas! C’est Jésus le Nazarénien que vous cherchez, le Crucifié: Il est ressuscité, il n’est pas ici» (Mc16,6), dit un ange aux femmes. Ces dernières sont tranquillisées par un Ange, le vrai Dieu n’est absolument pas celui qui joue sur la peur, tous ceux qui approchent Dieu entrent dans la joie. Ces femmes du matin de Pâques n’ont pas vu directement Jésus ressuscité, elles ont reçu une révélation venue d’un messager céleste, c’est en croyant les paroles  de l’Ange qu’elles ont cru à la résurrection de Jésus. Pour Jésus «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn20, 29) Le plus important c’est ce que nous croyons et non ce que nous comprenons, quand bien même la compréhension est fondamentale dans la foi, ne la minimisons pas. On ne reconnaît pas directement Jésus ressuscité avec les yeux de la terre mais avec la foi. Il faut aussi abandonner le tombeau pour rencontrer le Ressuscité «Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée: c’est là que vous le verrez.» (Mc16, 7) Nous sommes invités à croire à la résurrection sur l’ordre d’une parole et non sur une vérification intellectuelle. Rencontrer le Ressuscité résulte d’un engagement commun, sur une Parole.

            Notre bonheur est de vivre avec Dieu et avec nos frères. En dehors de cela, la vie n’a plus de sens, c’est la tristesse, le désespoir et la mort qui règnent. Avec la résurrection du Christ, l’humanité retrouve la paix originelle qu’ elle a perdu à cause de sa rébellion au Seigneur. Prions pour que, dans cette célébration, chacun de nous découvre la présence du Christ qui nous donne la paix, le message par excellence de Pâques.