Dimanche de Pâques 6 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 6 B 2021

Le thème de ce dimanche est que «Dieu est amour.» Il existe de nombreuses définitions de Dieu, mais la plus agréable et la plus réelle est qu’il est ‘amour’. Nous avons clairement admiré son amour immense dans le sacrifice de son Fils pour nous sauver. Parce que l’amour exige un autre amour, aimons-nous nous-mêmes, comme nous sommes aimés de Dieu.

                Un amour se manifeste dans l’ouverture aux autres, surtout aux étrangers car aimer ceux ou celles de notre famille n’a rien d’extraordinaire. Il est un réflexe naturel mais malheureusement il échappe à beaucoup de personnes. S’ouvrir aux autres est un exercice qui demande une grande maturité humaine. Saint Pierre l’a compris à la lumière de Dieu: «Je constate en vérité que Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréables.» (Ac10, 34-35) En disant cela saint Pierre était chez Corneille, un centurion de l’armée romaine. Pour chaque juif, tout soldat romain était un ennemi du peuple. Il était donc interdit de les fréquenter et ils étaient exclus d’office de l’alliance que Dieu avait fait au peuple d’Israël. Parmi ces soldats, il y avait ceux qui craignaient Dieu, qui étaient ouverts aux juifs et à leur pratique religieuse. Pierre et Corneille dépassèrent donc des interdits. «Pierre entrait et Corneille vint à sa rencontre et, tombant à ses pieds, il se prosterna.» (Ac10, 25) Imaginez la cène, un colon qui se prosterne devant un colonisé et un juif qui entre chez un soldat romain. Ainsi se réalise le projet de l’amour de Dieu d’unir tous les peuples sous sa protection. La preuve est que «L’Esprit Saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la Parole.» (Ac10, 44) De ce fait, le baptême fut accordé à tout le monde comme le Seigneur l’avait annoncé aux apôtres. «Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit Saint aussi bien que nous?» (Ac10, 47) se demanda Pierre. Le baptême est pour tout le monde mais celui qui se fait baptiser doit manifester la volonté de devenir disciple de Jésus en aimant comme lui, sinon ce signe ne signifie rien.

                Dieu nous aime et nous demande aussi d’aimer. L’amour qui nous a été donné en Jésus est la base de toutes les bonnes choses que nous pouvons réaliser. Selon saint Augustin, sans l’amour, toutes les autres bonnes qualités sont inutiles. La charité ou l’amour, en effet, conduit nécessairement l’homme à toutes les autres vertus qui le rendent bon. Peut-être qu’à un certain moment de notre vie, nous avons douté de l’amour de Dieu – en étant par exemple en difficulté ou à l’épreuve -  si cette tentation vient à nous, regardons Jésus-Christ crucifié. L’amour de Dieu n’empêche pas de souffrir, souvent les plus aimés de Dieu passent leur purgatoire sur terre comme Job. Parmi les chrétiens, il y a ceux qui parcourent tous les pas de Jésus y compris ceux qui mènent à la croix. Dans ce cas, leur unique force est la confiance en Dieu.

                Pour être chrétien, il ne suffit pas d’aimer Dieu, il faut aussi aimer ses frères. Un non pratiquant m’a fait savoir que ce ne sont pas seulement les chrétiens qui aiment et que d’ailleurs toutes les religions parlent de l’amour. C’est vrai, mais l’amour que Jésus nous demande est différent «Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés.» (Jn15, 12) Il nous a aimés jusqu’au sacrifice suprême en mourant sur une croix. Selon l’enseignement de Jésus «Nul n’a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis.» (Jn15, 13) La source de l’amour n’est pas nous, c’est Dieu et cet amour s’est manifesté en Jésus. Il est l’amour parfait de Dieu à toute l’humanité. Il a montré l’amour de son Père jusqu’au bout de sa mission. Nous l’avons contemplé en train de laver les pieds de ses disciples la veille de sa passion et de sa mort. Jésus s’est livré et il s’est donné librement à la mort.

                La vie de Jésus est un enseignement sur la vraie amitié et la conclusion de sa première et dernière leçon «Aimez-vous les uns les autres.» (Jn15, 12) Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher et se trouver, pour qu’il s’épanouisse. Aimer, c’est faire exister l’autre, malgré nos limites et nos frontières. C’est découvrir que nous sommes créés les uns pour les autres car on ne peut vivre séparer des autres. L’amour ne nous permet pas de vivre comme si les autres n’existaient pas. Il n’y a pas de limite à l’amour que l’amour. Pour Jésus, aimer c’est donner la vie et cela ne se fait pas n’importe comment, mais dans une intimité parfaite en entrant dans le monde de l’autre. S’il n’ y a pas cette intimité, il ne peut y avoir de véritable amour. Aimer, c’est aussi plaire à l’être cher. Mais il ne faut pas confondre l’amour à un simple sentiment, c’est une façon de traiter et de voir les autres comme des frères et agir en conséquence.

                Dans l’amour de Jésus, nous supportons toutes nos épreuves. Il faut donc demeurer dans l’amour pour rester en communion avec Dieu et notre prochain. L’amour est universel, il accueille tout homme quelle que soit sa nationalité. Cet amour se nomme Dieu qui n’est pas seulement Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob mais notre Dieu; son salut est gratuit et ouvert à tous. Si tel est l’amour de Dieu, nous devons l’imiter pour le connaître, et il nous remplira vraiment de sa vie. Selon le Pape Benoît XVI, dans «Dieu est amour», l’homme, pour devenir une telle source d’amour doit boire à la source première qui est en Jésus Christ, de son cœur transpercé d’où jaillit l’amour. Nous prions pour que tous les chrétiens trouvent cet amour qui est en Jésus Christ, lui qui accueille chacun dans sa singularité.