Dimanche Avent 3B 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Avent 3B 2020

En ce troisième dimanche de l’Avent dit «Gaudete» ou de la joie, les lectures nous disent la joie, la victoire, la grande nouvelle, le salut et la délivrance qui approchent car le Seigneur vient. Je crois que la joie est l’une des plus belles choses de la vie humaine. Parler de la joie, ressentir la joie et apporter la joie est toujours la manifestation de l’amitié. Dieu nous aime, c’est pourquoi il veut notre bonheur

            Les juifs revenus de l’exil étaient déçus car le bonheur qu’ils espéraient sur la terre de leurs ancêtres était loin de se réaliser. Dans le pays, le lait et le miel ne ruisselaient pas comme ils l’imaginaient en terre étrangère. Au contraire des ennemis les entouraient de part et d’autre. Une question les tourmentait sans cesse: quand est-ce que le Seigneur manifestera sa gloire pour protéger les siens? C’est alors que les paroles du prophète éclatèrent pour eux «L’esprit du Seigneur Yahvé, est sur moi (…) il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération, et aux prisonniers la délivrance et proclamer une année de grâce de la part de Yahvé.» (Is61, 1) Le Seigneur ne tarde jamais,  le temps lui appartient, il vient quand son heure sonne, son salut se manifeste dans sa justice et dans son amour pour tous. «Il fait germer la justice et la louange devant toutes les nations.» (Is61, 11) Toute la germination prend du temps court ou long mais elle finit par venir.

            Notre réponse à la manifestation de Dieu c’est la joie comme nous le dit saint Paul «Restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute condition soyez dans l’action de grâce.» (1Th5, 16-18) La joie dont parle saint Paul n’est pas celle que nous imaginons. En disant cela, il était en prison mais au lieu de parler de la tristesse, il insiste sur la joie. C’est la joie de quelqu’un qui est dans le Seigneur et non celle de quelqu’un qui ne souffre pas ou qui ne manque de rien. La raison fondamentale de cette joie est que Dieu nous aime. La preuve de son amour se trouve dans la grotte de Bethléem, son Fils Jésus couché dans une mangeoire. Les difficultés ne manquent jamais sachons que le Seigneur ne nous abandonne pas à nous-mêmes. Si nous n’avons pas découvert cela, nous n’avons rien compris du christianisme. Un écrivain anglais, Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) disait que la joie est le grand secret du chrétien. Mais il faut conquérir cette joie chrétienne en étant en parfaite communion avec le Seigneur.

             Nous aimons la joie, nous en parlons mais il ne faut pas se tromper sur la vraie joie. Quelques prêtres et lévites de Jérusalem ne voulaient pas se tromper sur le Messie en le considérant dans la personne de Jean Baptiste. Celui-ci les éclaire sans s’attribuer le personnage du Messie. Il ne laisse rien dans le flou. Il n’est pas le Messie, le lieutenant royal de Dieu; il n’est pas Élie revenu, celui qui devait inaugurer les derniers temps; il n’est pas le prophète que Moïse avait prophétisé «Yahweh ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète tel que moi, que vous écouterez.» (Dt18, 15) «Qui es-tu», lui demandèrent-ils. La mission de Jean Baptiste est très claire et elle a été déterminée d’avance «Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: rendez droit le chemin du Seigneur.» (Jn1, 23) Il est une voix, un messager, un porte-parole d’un autre qui est plus grand que lui! Son bonheur était de révéler son Maître que les juifs ne connaissaient pas encore «Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.» (Jn1, 26) Sa grandeur est d’annoncer le Messie et de préparer le chemin de son Seigneur dans les cœurs de ses contemporains. Il est un témoin fidèle comme le souligne Jean, l’évangéliste «Il n’était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière.» (Jn1, 8)

            Jésus est un Messie caché dans le quotidien des hommes. Si certains d’entre nous n’arrivent pas à le reconnaître, ce n’est pas souvent de leur faute. Il ne faut jamais condamner ceux qui n’ont pas encore la joie de croire. J’entends souvent ceux qui disent qu’ils cherchent encore à comprendre la foi pour se faire baptiser ou pour baptiser ceux dont ils sont responsables devant la loi. Comment découvrir celui qui se cache? D’abord, c’est lui qui peut se laisser découvrir si cela en vaut la peine. Nous devons être vigilants, Dieu se laisse découvrir et beaucoup d’éléments peuvent nous aider à le trouver. Il se révèle progressivement, il s’est manifesté à Israël, son peuple.  Il se fait connaître mais ceux qui sont désintéressés ne découvrent pas son visage. Aussi, nous savons que celui qui cherche trouve. Nous cherchons quand nous ne sommes pas satisfaits de ce que nous avons. Celui qui est passionné de trouver quoi que ce soit, arrive à découvrir ce qu’il veut. Ayons la passion de rencontre Dieu et son Royaume. Mettons-nous sur la route pour découvrir le vrai bonheur. Mais Dieu se découvre dans l’humilité, dans le service et en s’agenouillant devant lui.

            Si le Seigneur n’est pas dans nos plans, nous perdons énormément car c’est lui notre lumière dans les difficultés de la vie. Il est capable de nous donner du courage et de la persévérance. Cherchons à faire de Noël, une fête de communion avec Dieu et avec les autres. Jésus se révèle en nous chaque fois que nous cherchons à améliorer notre relation avec ceux dont nous partageons la vie de chaque jour. Je termine par ces paroles de saint Paul à la communauté de Rome «Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l’Esprit Saint.» (Rm15, 13)