Dimanche 19 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 19 B 2021

Tous les êtres vivants ont besoin de manger et chaque espèce a sa propre nourriture. Nous les humains, nous avons une vie ambivalente: vie corporelle et spirituelle, chacune de ces deux vies a son aliment particulier. Spirituellement nous avons besoin de bons conseils et de belles paroles mais selon Jésus Christ nous avons besoin du «Pain vivant descendu du ciel.» (Jn6,51) Ce pain est la source d’une vie nouvelle qui ne vient pas de nulle part mais de Dieu.

Sans cette nouvelle nourriture, notre vie n’a plus de force, ni de goût ou de joie. Humainement, mieux vaudrait mourir que de vivre dans l’amertume. Le prophète Élie est arrivé à ce dégoût de la vie et il demanda la mort au Seigneur «C’est assez maintenant, Yahvé; prends ma vie, car je ne vaux pas mieux que mes pères.» (1R19, 4) Il venait de combattre avec beaucoup d’ardeur l’idolâtrie introduite à la cour royale par le couple impie d’Achab et de Jézabel qui poussait le peuple de Dieu à la suite de Baal (1R18, 18). Jézabel, considérée comme la personnification du mal persécutait le prophète Élie jusqu’à l’extrême après que ce dernier avait égorgé tous les prophètes de Baal. Élie, poursuivi par les partisans de la reine, se réfugia au désert où il était éprouvé et sa foi mise à l’épreuve. Dieu ne tardait pas à intervenir pour le prophète Élie. Par l’intermédiaire de son Ange, le Seigneur lui offrait une nourriture «Il regarda et voici qu’il y avait à son chevet une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea et but, puis il se recoucha.» (1R19, 6)

Élie, «Fortifié par cette nourriture» (1R19, 8) reprit la route et après 40 jours et 40 nuits de marche, il arriva sur «La montagne de Dieu, l’Horeb.» (1R19, 8) Dieu accompagne ses fidèles jusqu’à la victoire finale qui est notre rencontre avec lui. Mais le pain de Dieu ne supprime pas l’épreuve, ni la lassitude; il permet de reprendre la force afin de continuer la route vers «La montagne de Dieu.» Actuellement le pain de Dieu qui nous donne la force spirituelle et morale, c’est surtout la Parole de Dieu et l’Eucharistie sans oublier la communion fraternelle; être avec les autres procure force et réconfort. Ne sortons pas de la messe sans être rassasiés mais pour y arriver, il faut avoir la foi en Dieu.

Jésus est notre nourriture «Moi, je suis le pain descendu du ciel.» (Jn6, 41) Cela scandalise beaucoup les juifs «N’est-ce point là Jésus, le fils de Joseph (…)? Comment dit-il maintenant: Je suis descendu du ciel?» (Jn6, 42) Jésus est conscient de son origine divine. Il est donc Celui qui vient de Dieu et que les juifs attendaient depuis longtemps. Il a été donné par le Père mais il doit se donner à son tour. Il se fait volontairement nourriture de la vie éternelle. Dans le Credo nous confessons que «Jésus est descendu du ciel.» Il est le grand don de Dieu pour le salut de l’humanité. C’est cela que Jésus nous révèle dans cet Évangile. Il est le Pain que le Père nous envoie. Vous savez que nous mangeons du pain pour refaire nos forces, celui qui ne mange pas ou qui ne mange pas suffisamment n’a pas de forces. Si nous ne mangeons pas ce pain donné par Dieu nous ne pouvons pas avoir la force spirituelle pour notre combat quotidien. Si nous avons les marques de l’Esprit Saint comme le dit saint Paul aux Éphésiens (ph4, 30), l’Eucharistie nous aide à refaire nos forces pour être les témoins de Jésus.  

            Jésus Christ nous est donné par son Père qui nous aime. Le Christ se donne continuellement au monde. On donne aux amis intimes ce qui est vraiment cher. Ce qui est cher pour Dieu c’est son Fils et ce qui est cher pour ce dernier c’est sa vie. On ne se donne pas à celui qu’on n’aime pas. Si nous aimons Jésus nous ne douterons jamais de nous offrir à lui. Il nous a aimés c’est pourquoi il s’est offert en nous. Il ne s’est pas donné seulement aux gens de sa génération mais aux gens de toutes les générations car il aime toute l’humanité. Son corps est le pain qui nous alimente pour toujours. Il est le remède de la mort car «Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra à jamais.» (Jn6,51) Vivre vraiment, c’est laisser Jésus passer en nous, pour s’exprimer en nous. Le feu de la vie s’éteint, se refroidit en nous quand nous laissons Jésus à la porte ou quand nous ne le laissons pas s’exprimer en nous. Souvenons-nous de ces paroles de la chanson «Jésus, je m’abandonne à toi, je m’en remets à toi. Je ne désire rien que d’être entre tes mains, que d’être près de toi.» Ces parole doivent être les nôtres pour nous consacrer davantage à Jésus qui est notre nourriture.

            Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul nous rappelle de l’Eucharistie que nous célébrons : «Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ?» (1Cor10,16) En hébreu, le corps ou la chair ainsi que le sang désigne la personne. Dans la messe nous ne mangeons pas des galettes ou la manne que les fils d’Israël ont mangées au désert mais la personne de Jésus qui se fait nourriture de la vie éternelle. Puisque nous mangeons donc le corps du Fils de Dieu, «Montrez-vous donc imitateurs de Dieu.» (Eph5, 1) Nous devons être généreux envers les autres en imitant Jésus Christ qui s’est livré pour notre salut. Celui qui ne se donne pas aux autres n’a pas compris l’amour de Dieu et l’Eucharistie est pour lui un simple symbole qui ne représente pas grand-chose. Mais celui qui se donne sincèrement a compris qu’aimer n’est rien d’autre que s’offrir gratuitement.