Dimanche Carême 4B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême 4B 2021

En ce quatrième dimanche du Carême dit «Dominica Laetare» ou dimanche de la joie à cause de la fête de Pâques qui approche, la parole de Dieu parle de la miséricorde.

 Dieu a fait miséricorde à son peuple et à  nous tous, il ne tient pas compte de notre infidélité toujours grandissante. C’est dans le sacrifice de Jésus que Dieu nous a sauvés. Vivons comme les sauvés de Dieu en reconnaissant toujours sa miséricorde infinie.

            Dieu est juste et miséricordieux mais il ne tolère pas l’impunité; quand bien même il punit c’est pour sauver ce que notre mal endommage «La terre sera dévastée et elle se reposera durant 70 ans, jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés.» (2Ch36, 21) La première lecture du livre des Chroniques nous parle de Dieu qui a envoyé les prophètes pour aider son peuple à se convertir, à sortir des abominations qui caractérisaient les nations païennes qu’il avait imitées. Au lieu d’écouter ces prophètes, le peuple de l’ancienne alliance a répondu par un endurcissement de leur cœur, et les conséquences ont été la destruction du Temple de Jérusalem, la déportation à Babylone et la mort de certains d’entre eux. La cause de cette désolation n’est pas Dieu mais l’infidélité du peuple.

            Un jour, un jeune de la catéchèse m’a demandé pourquoi Dieu permet les guerres, la famine, les maladies et les catastrophes. Le livre des Chroniques que nous venons d’entendre donne la réponse à cette question. Ce n’est pas Dieu qui permet tout cela mais la volonté de l’homme. Saint Jacques nous le précise dans son épître «D’où viennent les guerres, d’où viennent les batailles parmi vous? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres?» (Jc4, 1) De près ou de loin, nous sommes responsables de ce qui se passe dans le monde. Nous parlons actuellement du réchauffement climatique, ce n’est pas Dieu qui est responsable mais l’homme. Chaque geste de manque d’amour dans notre vie et dans nos relations ne passe pas sans conséquence et il ne sera pas impuni. Les morts par milliers qui tombent des mains des hommes appellent l’humanité à se convertir à l’amour sinon les conséquences peuvent s’étendre partout et durer longtemps. Heureusement que le Seigneur ne laisse pas triompher la mort. Mais le triomphe de Dieu est porté par les hommes «Yahvé (…) m’a chargé de lui bâtir un Temple à Jérusalem, en Juda» (2Ch36,23) dit le roi Cyrus. Ce dernier devient l’instrument du pardon de Dieu à son peuple. Soyons hommes et femmes qui rétablissent les plans de Dieu dans le monde.

            Le message de l’Évangile est très clair: la miséricorde de Dieu est l’œuvre de Jésus. Ce dernier l’a révélé dans sa mission. Nicodème, un homme très estimé et très intelligent, voulait savoir ce qu’il devait faire pour avoir la vie éternelle. Malgré sa satisfaction dans la vie, il était très préoccupé par la vie éternelle, quelque chose dont la plupart d’entre nous se soucient peu ou pas assez. Nous nous soucions de notre santé, de notre éducation, de notre retraite, de notre famille, mais très peu ou jamais de la vie éternelle. C’est une lacune car si ce que nous faisons ne nous y prépare pas, nous perdons énormément notre temps et notre ressource. Nicodème vient voir Jésus car lui seul montre le chemin de la vie éternelle et c’est lui ce chemin. Ainsi Jésus lui révèle le mystère du salut. Comme par le passé, Dieu a sauvé son peuple du retour de l’exil d’Égypte, il sauvera tous les hommes par son Fils Jésus, mort sur la croix. «Ainsi, faut-il que soit élevé le Fils de l’homme, afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle.» (Jn3, 14-15)

            Actuellement, l’Église n’en finit pas de traverser le désert et ne parvient pas toujours à valoriser son exode à travers le monde. Chrétiens, nous sommes affaiblis par toutes les morsures de l’incrédulité, de la désunion et du manque de témoignage de l’amour. Seul un regard vers celui que les hommes ont transpercé (Jn19,37), le regard de l’espérance tourné et maintenu vers la croix du Seigneur peut nous ressusciter. Sur la croix la souffrance et la mort changent de signe. Dieu l’a voulu ainsi: par la croix de Jésus, la vie déferle sur le monde. «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle.» (Jn3, 16) Notre salut est avant tout le mystère de l’amour de Dieu qui nous enseigne qu’aimer c’est donner quand bien même les bénéficiaires de cet amour ne comprennent rien. Il y a des parents, des conjoints qui souffrent parce que leurs partenaires ou leurs enfants abusent de leur amour. Qu’ils continuent à aimer parce que la valeur de l’amour est d’aimer davantage. Malgré l’infidélité de l’homme, Dieu a continué à l’aimer au point de donner son Fils, et il savait que son Fils mourrait aux mains des hommes qu’il a sauvés.

            L’amour n’est pas compris dans sa réponse mais dans son but. Celui qui a de l’amour en abondance ne peut qu’aimer malgré les épreuves de la vie. Il aime jusqu’à la mort qui selon celui qui aime devient la conséquence de l’amour. Pour Jésus, sa mort n’a pas d’autre raison que celle de l’amour. Il a été crucifié pour notre salut. Saint Paul dans la deuxième lecture nous rappelle l’impuissance radicale de tous les hommes, juifs et païens à se libérer du péché et du mal. C’est par le Fils de Dieu crucifié que nous avons atteint la délivrance. Ainsi le mal que nous trouvons dans le monde ne peut prendre fin sans l’aide de Dieu et de notre engagement. Faisons confiance au Seigneur et engageons-nous pour bâtir une famille humaine où l’amour est notre finalité.