Dimanche Avent 4B 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Avent 4B 2020

Dans quelques jours, nous célébrerons la fête de Noël ou la naissance de notre Messie. C’est un signe excellent de la manifestation de notre Dieu. Le mystère longtemps caché s’est révélé dans la venue de Jésus Christ, notre Seigneur. Dieu caché depuis longtemps dans le silence se manifeste dans son Fils. Cette œuvre merveilleuse de Dieu de sa manifestation demande la collaboration de l’homme. L’incarnation de Jésus s’est réalisée dans un échange entre Dieu et une jeune fille, la Vierge Marie.

            Au temps du prophète Natân, le roi David voyait que son pouvoir se renforçait de plus en plus. Il voulait construire un Temple digne qui garantira la présence de Dieu dans son Royaume. En tout cas son intention était bonne mais ce n’était pas à lui de décider ce qu’il fallait faire pour Dieu. C’est Dieu qui est à la base de nos réussites et non l’inverse. «C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour être chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu allais, j’ai supprimé devant toi tous tes ennemis.» (2S7, 8-9) Personne ne doit pas s’élever au rang de Dieu malgré ses réussites, ses responsabilités et de sa place. Dieu le rappelle à David pour que cela s’imprime dans sa vie et pendant toutes les générations. Que rien au monde ne nous enlève ce que Dieu a fait pour nous. Aux portes de Noël, et face à un éventuel découragement à cause du Covid-19, il faut se souvenir de la présence salvifique de Dieu au milieu de son peuple. «Ta maison et ta royauté subsisteront à jamais devant moi, ton trône sera affermi à jamais.» (2S7, 16)

            Natân informe David que Dieu ne veut pas d’un manoir luxueux, construit par la main humaine. Dieu attend de nous, surtout  la reconnaissance et la gratitude au lieu de l’ingratitude. Pour toujours, le désir de Dieu a été le bonheur et la paix pour tout le monde. Il ne fait aucun doute que David voulait exprimer sa gratitude à Dieu, mais son désir était aussi son succès personnel. Dieu nous invite à regarder comme lui. Pour Dieu, ce n’est pas le serviteur qui doit construire une maison pour son Seigneur mais l’inverse. Comme nos sociétés changeraient si nous acceptons ce point de vue de Dieu?

            Après cette annonce fait à David à travers son conseiller Natân, nous méditons aussi celle fait à Marie. Elle était en prière lorsque l’Ange Gabriel la salua «Xalom laj» ce qui signifie «La paix soit sur toi.»  Ce qu’on a traduit par «Le Seigneur est avec toi» (Lc1, 28) Car la paix de l’âme, la joie de l’esprit ne sont vraies que lorsque c’est Dieu qui nous les transmet. L’Ange révèle à Marie qui elle est réellement «Comblée de grâce…, tu as trouvé grâce auprès de Dieu», telle est la grandeur de Marie. Elle est toute gracieuse aux yeux du Seigneur, elle a la plénitude de toutes les grâces. «Le Seigneur est avec toi» ce qui veut dire que le Seigneur habite dans son cœur. Cette présence de Dieu l’élève au-dessus de toutes les autres créatures, terrestres et célestes. Elle va devenir le Temple ou le tabernacle de la Trinité. L’Église a eu en Marie la conviction d’une immunité absolue contre le péché. C’est une immunité de préservation «Praeservatam immunem» en latin, préservée de toute tache du péché grâce à Jésus Christ, son Fils, Sauveur de la lignée humaine.

            L’Ange ne tarde pas à lui annoncer le but de sa visite «Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.» (Lc1, 31) Nous contemplons un dialogue pour lequel Dieu prend l’initiative, c’est de sa part que l’Ange Gabriel est envoyé à Marie. Dieu fait le premier pas. C’est lui qui se dérange, pour ainsi dire, qui se déplace pour venir quémander un oui auprès de sa créature. C’est lui qui, de manière inattendue, fait irruption chez la jeune fille de son choix. Ce choix s’est manifesté en ce jour où l’Ange présenta à Marie le désir de Dieu de venir parmi les hommes. L’Annonciation n’est cependant pas le début de l’œuvre de Dieu en Marie, déjà il l’avait comblée de grâce, comme l’Ange le proclame. Depuis sa conception immaculée, Marie est toute entière objet de la miséricorde divine. En elle se réalise la promesse faite à David «Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite? C’est plutôt moi qui te construis ta maison!» car c’est le Seigneur qui bâtit les maisons où il doit demeurer. Ainsi, en comblant de grâce la Vierge Marie, Dieu s’est préparé une demeure digne de lui, comme nul homme, par sa seule bonne volonté, ne pouvait lui offrir.

            Marie est dépassée par le message «Comment cela sera -t-il, puisque je ne connais pas d’homme?» (Lc1, 34) L’Ange lui révèle un secret qu’elle concevra par la grâce de l’Esprit. Un peu éclairée, Marie répond «Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole.» (Lc1, 38) Dieu avait choisi la Vierge Marie mais il avait besoin de sa réponse car il ne force pas, il ne met jamais devant le fait accompli. Il fait une proposition, il attend notre réponse sans pression ni exhortation. Par son amour pour nous, Dieu respecte notre liberté et notre collaboration. Par son oui, Marie accepte de devenir le temple, c’est-à-dire le lieu où Dieu est présent. Elle devient le meilleur sanctuaire de Dieu. Dieu cherche sa demeure en nous, dans nos familles et dans nos communautés. C’est en laissant Dieu pénétrer notre être que nous rayonnerons de sa grâce et de son amour mais surtout de sa vie que nous avons reçue le jour de notre baptême. Que les célébrations de Noël soient pour nous un temps pour exprimer notre désir de nous ouvrir et de collaborer à l’œuvre du Seigneur en nous et par nous.