Dimanche de Pâques 2 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 2 B 2021

Le jour de Pâques, nous avons entendu ces paroles de l’Ange: «Il n’est pas ici, il est ressuscité.» (Mt 28, 6) Actuellement ce n’est plus l’Ange qui annonce la résurrection de Jésus; mais le Ressuscité, lui-même qui apparaît aux hommes et surtout à ses disciples pour leur annoncer qu’il est Vivant.

Ce dimanche de la divine miséricorde, nous rappelle qu’en recevant l’annonce de la résurrection du Christ miséricordieux, nous devenons le nouveau peuple de Dieu, issu du sacrifice du Christ, notre Sauveur.

            Dans l’avènement pascal, nous trouvons ce qu’est le christianisme que la première lecture essaye de nous présenter «La multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme (…) entre eux tout était en commun.» (Ac4, 32) La base de la vie en relation avec Dieu est cette qualité humaine à laquelle s’ajoute la vie de Jésus que les apôtres témoignent «Les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus.» (Ac4, 33) Le témoignage de la vie de Jésus en nous est d’une grande importance dans nos communautés. C’est ce que Jean nous dit autrement dans son épître «Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?» (1Jn5, 5) Sans la foi en Jésus, nous nous privons d’un excellent complément dont nous avons besoin pour être pleinement heureux. Engageons-nous dans la solidarité humaine pour lutter contre la faim dans le monde, pour la non-violence, pour la protection de l’environnement, etc. mais n’oublions jamais la prière et la découverte de Jésus ressuscité. Nous avons donc une mission verticale et horizontale, et il faut chercher le bon équilibre. La foi renouvelle radicalement notre vision du monde, ce que nous réalisons ensemble et à titre personnel devient la manifestation de l’amour de Dieu, devenu visible en Jésus Christ notre sauveur. C’est dans la foi en Jésus que nous triomphons de toutes les formes du mal qui sont dans le monde.

            Jésus ressuscité veut que ses disciples triomphent de la peur car «En ce temps-là, (…) les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées par crainte des Juifs.» (Jn20, 19) Ils avaient peur car leur Maître n’était plus là, ils croyaient que tout était terminé par sa mort sur la croix. Trois fois, il leur avait  annoncé qu’il ressusciterait le troisième mais ce souvenir s’est effacé en eux et ils n’avaient pas de quoi dire et de quoi faire, ils étaient abattus. «Jésus vint, et se tenant au milieu d’eux, il leur dit: «La paix soit avec vous!» En disant cela, il leur montra ses mains et son côté. Alors les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur.» (Jn20, 19-20) Le Seigneur leur montra aussitôt ses mains et son côté; il les invita à toucher sa chair qui s’était transformée, capable d’entrer, quand bien même les portes étaient fermées. Saint Grégoire le Grand disait que le Seigneur Jésus fit donc voir à la fois l’incorruptible et le tangible, pour bien manifester qu’après sa résurrection, son corps restait de même nature, mais qu’il était élevé à une gloire tout autre. Mais l’aiguillon de la mort qui fait sans cesse des victimes provoque l’incrédibilité profonde chez Thomas, l’un des Douze, surnommé Didyme, qui n’était pas avec les autres. «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.» (Jn20, 25) 

            La foi chrétienne n’est pas la vérification intellectuelle des actes du Christ mais la confiance dans la Parole de Dieu. Nous devons savoir que l’action divine n’aurait plus rien d’admirable si elle était comprise par la raison, et que la foi n’aurait pas de mérite si la raison humaine lui fournissait des preuves expérimentales. Le Seigneur vint une seconde fois; il offrit au disciple incrédule de toucher son côté, il lui montra ses mains, et lui faisant voir la cicatrice de ses blessures, il guérit la blessure de son incrédulité. «Mets ton doigt ici, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois plus incrédule, mais croyant.» (Jn20, 27) Thomas vit une chose et en crut une autre. Il vit donc l’homme, et il confessa Dieu, en s’écriant «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn20, 28) Il crut en voyant, puisqu’en considérant celui qui était vraiment homme, il proclama qu’il était Dieu, ce qu’il ne pouvait voir. Il fait un acte de foi en la divinité de Jésus. Le voyant ressuscité, il ne voit plus seulement l’homme Jésus, qui était avec les apôtres et qui mangeait avec eux, mais son Seigneur et son Dieu. Jésus dit à Thomas: «Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru.» (Jn20, 29) Il est fort clair que la foi est la preuve des choses qui ne peuvent être vues. Car celles qui sont visibles ne relèvent pas de la foi, mais de la connaissance. La suite de Jésus nous procure une joie immense «Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn20, 29)

            Voici que nous célébrons les solennités pascales; mais il nous faut vivre de telle manière que nous puissions parvenir aux fêtes éternelles. Elles passent, toutes les fêtes que nous célébrons en cette vie. Saint Grégoire le Grand réconfortait les fidèles en ces termes «Vous qui participez aux solennités présentes, prenez garde de ne pas être exclus de l’éternelle solennité. À quoi bon prendre part aux fêtes des hommes, si nous en venons à manquer la fête des anges? La solennité de cette vie n’est que l’ombre de la solennité à venir.» Disons merci au Seigneur pour la foi que nous avons et ne la perdons jamais! Seigneur, augmente en nous la foi! Aide-nous à être pour tous un témoin de ta miséricorde et de ta présence parmi nous. Confessons ensemble, cette foi que nous avons reçue de nos parents et de notre Église. Amen.