Dimanche Carême 1B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême 1B 2021

Nous commençons le temps du Carême qui nous conduit à la Résurrection ou Pâques de Jésus Christ. En entrant dans le Carême, le mercredi des cendres, la liturgie nous a rappelé ce que nous sommes «Homme, souviens-toi que tu es poussière.» Cela veut dire que nous sommes faibles. C’est pour cela que nous devons compter sur l’aide de Dieu qui nous console et qui nous protège. Mais Dieu protège ceux qui se convertissent à son amour, ceux qui croient en lui. Croire en lui, c’est vivre sans cesse de sa parole, dans la prière, la pénitence et la charité.

La première lecture nous parle du déluge et de ses survivants auxquels Dieu a renouvelé son alliance avec les hommes. C’est une alliance de protection «Tout ce qui est ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre.» (Gn9, 11) Depuis lors, l’eau est devenue signe de purification, de vie et non de punition. Ce qui était au départ une punition devenait un renouvellement de l’humanité. Dieu voulait la purification de l’humanité qui se détournait du Créateur. Le Seigneur a envoyé les eaux de purification qui devaient donner à la terre son aspect original. La nouvelle humanité sortie du déluge est les fils et les filles de Noé. Cette «alliance noachique» est le signe de la réconciliation et de l’amitié retrouvé entre Dieu et les hommes. C’est une alliance de bonté et de miséricorde de Dieu. Elle est le symbole du baptême qui nous fait fils de Dieu. Sachons que Dieu nous aime, il nous protège et il nous sauve. Dieu est un être de relation, de compassion, de vie avec les hommes. Il n’est pas loin de nous. La preuve de cette proximité de Dieu, nous l’avons en Jésus Christ qui s’est incarné pour vivre avec nous partageant nos difficultés. Avec le baptême nous sommes appelés à vivre avec lui, partageant la gloire de l’éternité.

Après le baptême de Jésus, l’Évangile de ce dimanche parle brièvement de sa tentation au désert et de sa première prédication.  En quelques lignes, St Marc nous montre ensemble le mystère du désert et du Carême, du combat de Jésus, et encore celui de Pâques et du salut apporté à la création et annoncé à tous les hommes. La tentation de Jésus suit son baptême pour nous montrer que le temps de l’Église est celui des tentations mais la victoire est de notre côté si nous avons la foi. La confiance totale en Dieu son Père donne la victoire à Jésus. On nous dit que c’est l’Esprit qui pousse Jésus au désert. Or dans la tradition biblique, l’envoi au désert est riche de sens, car il n’est pas nécessairement le lieu de l’épreuve mais aussi celui de la rencontre avec Dieu comme le décrivait le prophète Osée, «C’est pourquoi, dit le Seigneur, je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur.» (Os2, 16) Et c’est aussi du désert que viendra le Messie «Une voix crie dans le désert, préparer le chemin du Seigneur.» (Is40, 3)

Jésus restera au désert 40 jours comme autrefois le peuple d’Israël mit 40 ans pour arriver dans la terre promise, mais ces 40 jours, c’est aussi le temps que mit Élie pour parvenir à travers le désert jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb (1R19, 8). Jésus y est poussé d’abord pour être tenté, mais aussi pour montrer sa victoire sur le mal afin de sceller une alliance avec son Père, et y repartir pour accomplir sa mission. Il a surmonté tous les pièges de Satan et il a dominé toutes les bêtes sauvages et les anges le servaient. Autour de nous il y a beaucoup de dangers à surmonter; des défauts, des imperfections, des péchés à éradiquer. Jésus nous enseigne que la victoire consiste à garder la foi en Dieu. Saint Antoine enseignait que la prière, le jeûne, la pauvreté volontaire, la miséricorde et l’humilité aident à surmonter les tentations et les difficultés. Il disait aussi que le signe de la croix réalisé avec foi et confiance en Dieu éloigne tous les pièges du mal.

Le récit de l’Évangile précise qu’au désert «Jésus était avec les bêtes sauvages.» (Mc1, 15) Cette expression «être avec» signifie une proximité, le partage d’une intimité, d’une amitié. La proximité entre Jésus et les bêtes sauvages, c’est pour évoquer la réalisation des promesses messianiques du prophète Isaïe. Promesse que nous entendons dans la liturgie de la nuit de Noël, «Un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton poussera de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur. (…) Le loup habitera avec l’agneau (…) On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte.» (Is11, 1…9) Avec le Messie, s’instaure une nouvelle harmonie entre l’homme et la création, nous retrouvons la paix du paradis perdu. Jésus est le nouvel Adam qui restaure la création jadis blessée par le péché et réalise l’alliance promise à Noé: «Voici que j’établis mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous, et avec tous les êtres animés  qui sont avec vous: oiseaux, bestiaux, toutes bêtes sauvages avec vous.» (Gn9, 9-10)

Le Carême est donc notre temps de purification, de changement et de conversion. C’est notre désert pour être avec Dieu et à proximité de ceux qui sont loin de nous. Il n’est pas seulement le temps de la privation corporelle mais le temps de vie intense avec Dieu. L’Église nous recommande de passer ce Carême  dans la prière, la pénitence, la charité et la méditation de la Parole de Dieu. Efforçons-nous d’améliorer notre relation avec Dieu et notre prochain au sein de notre communauté pendant ces semaines de Carême.