13ème dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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13ème dimanche TOC

Les lectures de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur notre façon de suivre le Seigneur qui consiste à vivre comme lui, à apprendre son message d'amour.

Saint Jean-Paul II appelait les catholiques à devenir des missionnaires de l'Évangile en témoignant le pardon et en privilégiant le dialogue. Notre vocation est donc celle d'aimer et d’être au service de tous.

La première lecture du livre des Rois nous parle de la vocation d'Élisée, au service d’Elie. C’est ce dernier qui l'a intronisé comme son servant et plus tard il lui succédera comme prophète. «Élie passa près de  lui et jeta sur lui son manteau. Elisée abandonnant ses bœufs, courut derrière Élie» (1R 19,19-20) Élisée quitta sa famille, sa profession pour se mettre au service du peuple de Dieu en tant que servant d’Élie. Il a hésité mais Elie lui fait comprendre que c’est à lui de décider «Va, retourne car que t’ai-je fait?» (1R19, 20). Pour se mettre au service des autres au nom de Dieu, il faut «couper les ponts» avec ce qui peut empêcher cette mission. Ce message ne s’adresse pas seulement à ceux qui sont appelés à la vie religieuse ou au ministère presbytéral comme des prêtres ou des diacres mais à tous ceux qui veulent suivre le Christ dans l’appel au Baptême, à la Confirmation ou au Mariage. Dieu et le Royaume d’amour fraternel concret doivent être absolument premiers dans toute vie qui se réclame du Christ.

Dans cet appel d’Élisée nous comprenons que personne ne peut suivre le chemin de Dieu sans l'aide de ses prédécesseurs ou des anciens. Nous avons besoin des exemples de nos parents, de nos amis, de nos ainés pour découvrir le chemin de l’amour. Dans notre rencontre avec Dieu, nous avons besoin de la communauté qui nous éclaire par son témoignage, son exemple, son enseignement et sa prière. Mais cette contribution des autres ne supprime jamais notre liberté. Saint Paul dans sa lettre annonce aux Galates qu’ils sont libres «Vous autres, frères, vous avez été appelés à la liberté.» (Ga 5,13) Mais c’est une liberté de vivre le vrai amour. La personne qui aime vraiment est une personne libre, car elle fait des choses par amour et non par obligation ou par force. Si vous aimez vraiment Jésus-Christ, vous n'irez pas à la messe par obligation, mais par amour. Si une mère aime l’ enfant qu’elle porte, elle ne pensera pas à avorter. Notre liberté n’est pas celle de nous détruire, de nous dévorer mais de nous rendre «Serviteurs les uns des autres.» (Ga 5,13) Celui qui ne sait pas aimer, qui vit dans les divisions est un esclave. Nous devons vérifier pour voir si nous ne sommes pas esclaves de nous-mêmes, de nos familles, de ce que nous possédons. Ce que nous avons: amis, familles, et capacité de …, doivent nous aider à vivre l'amour. La pleine libération est la vie éternelle avec Dieu, les anges et les saints. Pour y arriver Saint Paul nous conseille de marcher «Sous la conduite de l’Esprit Saint.» (Ga 5,16)

L’Évangile nous dit que Jésus est déterminé à aller à Jérusalem, c’est-à–dire à aller vers la croix. Il nous montre que notre vie est un pèlerinage vers la mort. Dans son pèlerinage, il ne se laisse pas enfermer dans le cercle du conflit, de l’indifférence, de l’exclusion ou de la haine comme des juifs et des samaritains à cause de leurs divergences religieuses. Un village samaritain refuse bon accueil aux disciples de Jésus par le fait qu’ils sont juifs. Les fils de Zébédée, Jean et Jacques suggèrent à Jésus de supprimer tout ce village «Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu du ciel tombe et les consume? Mais lui, se retournant, les réprimanda.» (Lc 9,54-55) L'attitude de Jésus n'est jamais violente, elle est douce et miséricordieuse. Souvent, notre attitude est semblable à celle des disciples, une punition immédiate, une violence qui signifie vaincre un mal avec un autre mal, une injustice avec une autre injustice. Mais ce chemin mène à une spirale de violence. Pour Jésus il faut vaincre le mal par le bien, c’est pourquoi il privilégie le dialogue, la rencontre, en un mot, la recherche de la paix. Jésus nous donne un exemple, il n’envoie pas le feu du ciel, il adopte une autre attitude: «Ils firent route vers un autre village.» (Lc 9, 56)

Nous sommes très loin d’être comme Jésus et il est difficile de le suivre. C’est pourquoi il peut dire «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.» (Lc 9,58) Nous pouvons appliquer cette découverte de Jésus à nous. De nombreuses pensées, projets, imaginations ont une place dans nos cœurs, mais parfois, le Fils de Dieu ne trouve pas une place adéquate en nous. Nous trouvons le temps pour beaucoup de choses mais nous manquons parfois de temps de prière, de visites aux malades et aux personnes âgées. On entend parfois qu'il y a des malades qui meurent seuls pendant que leurs proches sont en vacances. Nous n'avons pas le temps d'annoncer l'amour de Dieu, nous nous soucions davantage de ce qui n'est pas nécessaire et nous oublions l'essentiel.

Suivre Jésus c’est un choix personnel et radical. C’est faire une échelle de valeur dans nos choix et voir ce qui est nécessaire pour la vie présente et celle à venir. C'est suivre ses traces dans sa façon de vivre et de faire. Prions pour que cet exemple de tolérance que Christ nous enseigne nous convertisse à ne pas imposer mais à proposer, à ne pas détruire l’autre mais à le construire, à ne pas faire des ennemis autour de nous mais à faire des amis.