2ème Dimanche Carême C 2019 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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2ème Dimanche Carême C 2019

Contemplation de la transfiguration de Jésus.

Ce deuxième dimanche du Carême, nous contemplons la transfiguration de Jésus. Les disciples qui montent avec Lui voient sa gloire. La foi nous réserve beaucoup de surprise, il faut seulement avoir confiance en Jésus pour aller de l’avant malgré des épreuves que nous traversons. Prions pour que nous soyons transformés par la présence de Jésus afin de partager la gloire de la résurrection que nous attendons. 

La première lecture nous décrit la foi d'Abraham. Dans un rêve inaccessible, Dieu lui a révélé une descendance innombrable et un pays à ses fils. La réalité était qu’Abraham et Sara, sa femme, étaient vieux et ils n’avaient aucun fils. En ce moment, le Seigneur intervient avec un geste symbolique, plein d'espoir, et lui dit : «Regarde le ciel et compte les étoiles si tu le peux (…) Comme elles, tes descendants seront innombrables» (Gn 15, 5) Abraham «le juste» croyait aux paroles du Seigneur. Dieu se souvient toujours de son serviteur Abraham et Il veilla sur son histoire future. En méditant cette lecture, j'ai eu une pensée à propos de nous, pensons-nous que Dieu est capable d’accomplir ses promesses en notre faveur? La foi c’est donc accepter cette vérité de la promesse de Dieu à nous. C’est en Jésus Christ que tout le monde trouve l’accomplissement de l’amour de Dieu. C’est en vivant avec Lui que nous reconnaissons les actions divines et que nous contemplons sa gloire.

L’Évangile dit que «Jésus prit avec Lui Pierre, Jean et Jacques et monta sur la montagne pour prier.» (Lc 9,28) Ils ne sont pas montés pour faire le chemin de montagne mais pour prier. La prière est la préoccupation de Jésus, elle doit être aussi la préoccupation de chaque disciple de Jésus. Un chrétien qui ne prie pas n’est pas digne d’être appelé disciple de Jésus. La prière est aussi une activité principale de l’Église. Si on enlève à l’Église cette dimension spirituelle, elle devient une simple organisation purement humaine. Une Église qui ne prie pas ne peut pas résister aux dangers et à ses épreuves. La prière est une force capable de dynamiter tous les pièges du mal!  

Saint Luc nous raconte qu’en priant «son visage changea d’aspect et ses vêtements devinrent d’une blancheur éblouissante.» (Lc 9,29). La prière relie la terre et le ciel et c’est ce dernier qui prend le dessus. Dans la prière, nos difficultés deviennent très légères et nos souffrances sont apaisées. C’est dans la prière que l’homme communique avec son Dieu, notre âme réalise son activité propre et elle s’enrichit davantage. L’Évangile nous dit que dans cette prière sur la montagne, deux hommes «Moïse et Élie s’entretenaient avec Jésus» (Lc 9, 30) «Ils parlaient avec Jésus de la façon dont il allait accomplir sa mission en mourant à Jérusalem.» (9,31) Dans l’Ancien testament Moïse et Élie symbolisent respectivement la loi et les prophètes. C’est-à-dire que tout l’espoir en action que Dieu a communiqué au peuple d’Israël se réalise par la personne de Jésus. Dans cet Évangile, nous trouvons la devise du Carême: nous transformer, nous purifier, car nous sommes remplis de défauts et d'imperfections qui nous empêchent à dialoguer avec Dieu. Le Carême est donc notre temps de transfiguration.

Contemplons encore cet Évangile et faisons un regard sur l’ensemble de la mission de Jésus: à  qui Jésus manifeste-t-il sa gloire? À Pierre, Jacques et Jean, à qui il confiera aussi le secret du réveil de l’enfant de Jaïre (Lc 8,40-56): là où Jésus révèle à ces trois disciples qu’il peut réveiller la force de vivre qui est cachée en Lui. À Pierre, Jacques et Jean, c’est-à-dire à ceux qui seront témoins de l’angoisse et de la tentation de Gethsémani. Jésus se révèle à celui qui dans la suite devient témoin de ce qu’il a vécu. La transfiguration de Jésus est donc donnée aux disciples pour qu’ils y puisent eux aussi la force de rester fidèles. La gloire de Jésus transfiguré est donnée à Pierre, Jacques et Jean pour qu’ils sachent discerner sous les crachats la vraie beauté de l’homme défiguré lors de sa Passion.

 Que devons-nous faire pour nous transfigurer pendant ce temps de Carême? Ne manquons pas à prier, mettons-nous entre les mains du Seigneur, ayons confiance en Lui et pratiquons la charité. Voyons les autres avec un regard nouveau, un regard maternel. Une mère aime vraiment ses enfants et elle sait toujours comment dissimuler leurs défauts. Même si elle voit une faute de son enfant, elle a toujours un mot d'excuse et de compréhension. Aucune mère ne se hâte à demander pardon et miséricorde pour son fils fautif. Nous pouvons donc résumer en peu de mots ce que nous devons faire en ce temps de Carême pour nous transfigurer: Prier et porter aux autres un regard maternel.

Avant d’habiter la gloire de Dieu, nous sommes appelés à marcher sur les traces de Jésus. C’est-à-dire traverser plusieurs épreuves de la vie. Dans l’Évangile, Pierre veut qu’ils s’installent dans ce lieu de gloire, car «Il ne savait pas ce qu'il disait.» (Lc 9,33) Jésus avait dit aux disciples que chacun doit porter sa croix. Ainsi, les chrétiens seront glorifiés avec lui uniquement s'ils passent avec lui, par la croix. La gloire demande donc qu’on passe par la mort car sans cette mort nous ne pouvons pas accéder à la gloire éternelle. Dans la deuxième lecture Saint Paul met en garde les chrétiens qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ «Ils courent à leur perte, car leur dieu c’est leur ventre, ils sont fiers de ce qui devrait leur faire honte et ils pensent seulement aux choses de ce monde.» (Ph 3, 19) Il nous rappelle que nous sommes citoyens du ciel, c'est là que nous attendons le salut. Ces paroles de Paul doivent nous transformer pour regarder la réalité avec les yeux de la foi.

Le Carême est le temps de se libérer de ce qui nous sépare de Dieu et de découvrir que tout ne se termine pas ici bas. Sachons qu’il vaut mieux être esclave du Seigneur qu’être le maître du monde. Comme le dit saint Paul nous devons demeurer fermes dans notre vie avec le Seigneur (cf. Ph 4,1). Bonne continuation du Carême !