17ème dimanche TOC — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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17ème dimanche TOC

La prière est un dialogue, un contact et un partage intime entre un croyant et Dieu. La prière relie la terre et le ciel.

Ce dimanche, il est question de la prière. C’est un moment important de notre amitié avec Dieu. Abraham était toujours en dialogue avec le Seigneur, entre eux, il y avait un contact permanent. Jésus enseigne comment prier et il dirige notre prière vers son Père. Le pape Benoît XVI dit que Jésus participe à notre prière et élève nos besoins humains au cœur de Dieu.

La première lecture du livre de la Genèse nous montre Abraham qui intercède auprès de Dieu en faveur des villes de Sodome et de Gomorrhe, considérées par la tradition comme le symbole de la perversité. En intervenant auprès du Seigneur en faveur de ces villes, Abraham faisait un plaidoyer pour le salut de son parent, Lot, qui vivait au milieu des méchants de Sodome et de Gomorrhe. Le texte que nous venons d’écouter montre l’intimité qui existait entre Dieu et son élu Abraham. Abraham parle au Seigneur comme on parle à un ami. Le Seigneur se laisse aborder par Abraham dans un langage courant. La prière n’est pas une question de formule, mais une expression du cœur. Ce qui compte dans la prière est la confiance au Seigneur. Abraham se montre croyant par-dessus tout, il a une confiance indéfectible envers le Seigneur. Devant une telle foi, le Seigneur ne résiste pas à ce qu’on lui demande. Il promet à son fidèle Abraham de ne pas détruire ces villes maudites pour des justes qui y vivent «Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause (…) des justes qui s’y trouvent?» (Gn 18,24) Et Dieu exhausse son souhait «Je pardonnerai à toute la ville à cause d’eux» (Gn 18, 26)

Malgré la volonté de Dieu de sauver ces villes, celles-ci se sont prolongées dans la désolation et Dieu a sauvé Lot et sa famille de leur extermination. La prière d’Abraham nous montre que Dieu attend la prière du croyant pour pardonner et faire grâce. Saint Paul dans la deuxième lecture nous dit que nous aussi malgré nos fautes, Dieu nous a pardonnés dans le Christ. Dieu nous a sauvés sans que nous ne lui ayons demandé «Dieu vous a donné la vie avec le Christ en nous pardonnant tous nos péchés» (Col 2,13) C’est lui qui a intercédé pour nous tous, il nous a tiré de la condamnation et en lui nous sommes aussi ressuscités. Malgré l’importance de la prière de demande, le grand don de Dieu, c’est-à-dire Jésus Christ notre Sauveur, nous est donné par la gratuité de Dieu. Il est notre Bonne Nouvelle car «Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait en raison des prescriptions légales pesant sur nous.» (Col 2,14) Demandons à Dieu en sachant que tout ce qu’il nous donne dépend de la qualité de notre prière.   

               Dans l’Évangile Jésus enseigne à ses disciples comment prier comme lui. On peut se demander pourquoi Jésus prie, puisqu’il est la source de tout bien qu’il possède dans sa plénitude, et qu’il n’a besoin de rien. Celui qui pense ainsi oublie qu’une des conséquences de son incarnation était de se conformer aux actions de la vie humaine. Comme il se soumet à la nécessité de boire et de manger, il n’y a pas d’inconvénient qu’il se livre à la prière, pour nous apprendre à ne pas négliger ce devoir, et à persévérer avec ferveur dans l’exercice de la prière. Les disciples à qui notre Seigneur avait donné les règles d’une vie toute nouvelle, lui demandent comment prier comme Jean l’a appris à ses disciples. Jésus  expose à ses disciples la divine doctrine de la prière, parce qu’ils la lui demandent avec instance, et il leur enseigne comment ils doivent prier Dieu pour être exaucés.
               Jésus fait alors une catéchèse sur la prière. La vie chrétienne est une école de prière. Il enseigne à s’adresser à Dieu avec confiance. Il entraîne ses disciples à se confier à Dieu en tant que Père. Pour Jésus, la prière est une conversation filiale avec Dieu qui nous aime follement. Sainte Thérèse d’Avila disait que la prière est comme «un échange intime d'amitié.» La prière que Jésus enseigne à ses disciples se résume en ces deux mots «Notre Père». La prière chrétienne est éminemment une filiale. Jésus dit que notre Dieu est comme ce quelqu’un d’entre nous qui se lève à minuit pour répondre aux sollicitations d’un ami qui demande une aide. Il est aussi comme un père qui donne de bonnes choses à son fils. Il nous donne ce qui est précieux «Le Père du ciel donnera l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.» (Lc 11, 13) Cet Esprit Saint est le don par excellence de Dieu aux hommes. Dans cette prière du notre Père, il y a une partie de louange et une autre de demande. Dans notre expérience spirituelle, notre demande est souvent imparfaite. Nous implorons presque toujours des choses temporelles alors que  Jésus nous demande de nous préoccuper des choses nécessaires à la vie comme du pain destiné à soutenir notre existence, du pardon de nos péchés et être à l’abri des tentations du mal. Jésus ajoute dans son enseignement sur la prière que nous devons chercher avec la même sollicitude que nous cherchons l’or que nous avons perdu. 
               Nous pouvons nous demander peut-être pourquoi notre prière n’est pas toujours exaucée. La réponse est que celui qui s’adresse à Dieu en toute confiance, comme un enfant devant son père, obtient certainement ce qu’il demande. Mais si on demande à Dieu comme un maître à son esclave, on n’obtient rien. Saint Jacques dit dans sa lettre «Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l’intention de gaspiller dans les plaisirs» (Ja 4,3) Offrons-nous donc à Dieu en toute confiance et crions vers lui pour qu’il vienne à notre secours.