3ème Dimanche Carême C 2019 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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3ème Dimanche Carême C 2019

Depuis le début de ce Carême, un message ne cesse de sonner en nous: Changeons nos cœurs, notre manière de vivre.

En ce troisième dimanche du Carême, nous sommes à mi-chemin de notre marche vers Pâques. Depuis le début de ce Carême, un message ne cesse de sonner en nous: Changeons nos cœurs, notre manière de vivre. Le Carême est un temps favorable pour plaire à Dieu et à notre prochain. C’est le moment de  découvrir Dieu et son amour pour nous. C’est cette foi que la Parole de Dieu veut susciter en nous. 

Dans la première lecture, Moïse a vu une chose inattendue «Un buisson brûlait sans se consumer.» Il s’est interrogé pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas? Il faut s’interroger sur certains événements qui nous dépassent. Ces événements renferment toujours un message qui peut nous servir. Ce buisson qui ne se consume pas révèle la présence de Dieu «N’approche pas d’ici (…) car le lieu où tu te tiens est une terre sainte!» dit une voix qui provient du buisson. Soyez des gens qui s’interrogent et qui cherchent des réponses. Soyez des gens curieux. Moïse était étonné par le buisson qui ne s'était pas consumé, sa curiosité le laissa toucher par l'amour de Dieu qui lui révéla son nom et lui confia la mission d'être son bras droit. Nous voyons que Dieu se soucie de la situation de son peuple, esclave en Egypte, et il choisit Moïse comme collaborateur pour le libérer. Dans notre monde bouleversé par tant de haine, de violences et de guerres, Dieu a besoin de collaborateurs pour alléger cette souffrance. L’appel de Dieu a transformé Moïse et il s’est converti en un homme de Dieu. Nous sommes appelés à éliminer de notre vie tout ce qui est indifférence, peur, paresse, manque de confiance en nous-mêmes et en nos prochains, critique négative et toutes les formes actuelles de perte de foi. C’est ainsi que nous pourrons renouveler notre communauté pour vivre la vraie fraternité.

En méditant l’Évangile d’aujourd’hui, je voudrais insister sur deux idées. La première est que les malheurs que nous rencontrons ne sont pas les punitions de Dieu. La seconde est que Dieu et nos prochains attendent beaucoup de nous. Dans l’Ancien testament, prévalait une croyance qui affirmait que dans cette vie terrestre Dieu récompense la vertu et punit le péché. Selon cette croyance, toutes sortes de biens temporaires, de longue vie, de prospérité matérielle, sont réservés aux fidèles à la loi de Dieu, tandis que les pécheurs rencontrent la mort prématurée ou atroce, la stérilité, la perte de propriété ou toutes sortes de disgrâces, etc. Ainsi donc une relation occasionnelle entre le péché et la souffrance est établie.

Laissons-nous éclairer par l'Évangile d’aujourd'hui. On rapporte à Jésus le cas des Galiléens massacrés par Pilate alors qu’ils offraient un sacrifice (Lc 13,1). Ils avaient pourtant tout pour jouir de la protection de Dieu. Ce massacre attribué à Pilate s'inscrit dans son image violente et sans scrupule. Est-ce que c’est Dieu qui utilisait ce sanguinaire pour punir ces pauvres gens qui pourtant voulant plaire à Dieu en offrant un sacrifice? Quelle était la faute de ses Galiléens? Ou quelle est la faute de toutes les victimes innocentes des guerres, de la faim ou des catastrophes naturelles que nous assistons sans défense? Quelle est la faute des victimes d’accident comme celui que l’Évangile nous rapporte de la chute de la tour de Siloé qui tomba et tua dix-huit personnes? Sans donner aucune réponse, Jésus dit simplement «Convertissez-vous.» Pour lui, des saints et des pécheurs meurent de la même façon. Le plus important ce n’est pas la façon dont nous souffrons ou nous mourons mais la façon dont nous vivons. Il faut voir si nous ne sommes pas stériles. Le plus important est de produire les bons fruits de notre existence.  

Jésus et nos prochains attendent des fruits de  notre existence. Est-ce que je donne la vie, le bonheur, la joie, l’amour aux autres? Celui qui ne se convertit pas pour produire des bons fruits aux autres, non seulement il meurt mais aussi il périt. «Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.» Jésus appelle tout le monde à faire pénitence et il expose la parabole du figuier qui ne porte pas de fruit. Jésus veut nous conduire à l’essentiel de la vie. Nous voyons ceux qui ne souffrent d’aucun mal mais qui ne produisent pas de bons fruits. Dieu attend beaucoup de nous et quelle déception quand Il voit que nous ne donnons pas de fruits. Nos frères et amis prétendent trouver des figues au figuier mais ils sont déçus «Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. (…) À quoi bon le laisser épuiser le sol ?». Combien de fois avons-nous attendu une faveur d'un ami et nous nous trouvons devant des portes fermées! À quoi bon avoir une relation qui est stérile? Le bon sens voudrait qu’on élimine un figuier stérile qui épuise inutilement le sol.

Notre présente existence ainsi que ce temps de Carême est une nouvelle chance que Dieu nous offre pour mettre notre vie au service des autres. Les saints et les anges implorent pour nous «Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.» Notre Dieu est plus patient que les hommes, et ne désespère jamais de nous. Il nous fait confiance. Il sait que chacun est capable de porter du fruit, de donner de l’amour autour de lui, de la joie, de la vie. Il prend soin de nous pour que nous puissions avoir un bon cœur capable d’offrir aux autres ce qu’ils ont besoin pour sentir son amour miséricordieux.