Dimanche de l’Epiphanie C -2019- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de l’Epiphanie C -2019-

L’Église toute entière célèbre la fête de l'Epiphanie ou de la manifestation du Seigneur.


 Cette fête est aussi appelée ‘fête  rois  ou fête des mages’. Dans plusieurs pays occidentaux, c’est un jour de joie pour les enfants qui reçoivent les cadeaux des rois. Mais il ne faut pas que cette mentalité enlève à cette fête son sens profond de contempler en Jésus, la présence de Dieu invisible. C’est donc la fête de l’adoration de l’enfant Jésus et non de l’adoration de nos enfants.
 Le prophète Isaïe avait prophétisé au peuple d’Israël qui était en exil qu’ une lumière se lèvera sur Jérusalem et que cette lumière dissipera toutes les ténèbres «La gloire du Seigneur s’est levée sur toi (…) les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.» Ces ténèbres que la lumière chasse sont celles du manque de liberté et de paix au peuple d’Israël. Mais cette clarté concerne aussi toutes les nations. La lumière qui s’est levée sur le monde c’est Jésus, le prince de la paix et de la miséricorde de Dieu. Il attire tout le monde sans exception. «Tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche.» dit le prophète. Le Messie attendu par le peuple de Dieu et par tout le monde a le titre de roi de l’univers. Il n’est pas pour quelques-uns mais pour tous les peuples. Son message est universel, il concerne tous les hommes. Ceux qui pensent que le message de Jésus ne les concerne pas, ils se trompent, ils se privent de ce qui leur appartient. C’est un message pour tous les pauvres et tous les pécheurs. Devant Dieu nous sommes tous pauvres et pécheurs. C’est un message d’amour et nous avons tous besoin d’amour. D’ailleurs c’est quand on est aimé qu’on a besoin d’amour. Personne ne demande à celui qui l’aime de diminuer son amour pour lui. L’amour n’a jamais été suffisant, il est appelé à grandir chaque jour.
Nous sommes appelés à reconnaitre la grandeur de Dieu, ses dons et son amour. Le Psaume de ce jour confesse l’immensité de la grandeur de Dieu «Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.» Encore une fois, ce sont tous les hommes et les femmes qui sont appelés à adorer le Messie. C’est cet engagement universel que nous trouvons chez saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens. Pour lui, il y a la possibilité offerte à l’humanité entière d’avoir part au salut. «Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.»Tous les hommes, quels qu’ils soient, sont appelés à suivre Jésus Christ. Il est venu réconcilier en lui toute l’humanité pour en faire une seule famille des enfants de Dieu.
La fête de l’Épiphanie nous invite à ouvrir nos horizons pour bien discerner le mystère de Dieu. Ce n’est pas seulement aux juifs ou aux chrétiens que le mystère de Dieu est offert; il est pour toute l’humanité. L’Épiphanie c’est donc la fête de tous les chercheurs de Dieu. Ils sont nombreux aujourd’hui tous ceux qui se posent des questions sur Dieu et sur son amour. C’est ce que nous révèle l’Évangile de cette célébration qui nous parle des mages, des étrangers venus d’Orient pour se prosterner devant Jésus qui venait de naître. À travers ces étrangers, c’est le monde entier qui est appelé à suivre Jésus. Pour le découvrir, il faut se mettre en route comme les mages de l’Évangile, c’est Celui que nous cherchons qui nous guide pour le retrouver. Dieu nous donne une étoile pour nous guider vers le beau, vers le bien, vers son amour.
La tradition a donné des noms à ces mages. Il s’agit de Gaspard, Melchior et Baltasar. Ils se sont lancés dans un pèlerinage sans connaitre la destination. Ils ont suivi seulement une étoile, ils ont eu confiance en elle mais cette confiance n’a pas duré. Ils ont perdu une étoile qui les guidait et leur voyage devient compliqué avec beaucoup de difficultés. Hérode, un roi sanguinaire et sans pitié, leur indique le chemin. Dieu utilise des hommes, parfois mauvais et faible, pour faire savoir sa volonté. «Hérode les envoya à Bethléem» après avoir consulté des prêtres et des scribes, des spécialistes de la tradition. Chose étonnante, Hérode ne savait pas ce qui s'était passé dans son royaume. Il n'était pas au courant de cet élément essentiel de la vie de son peuple, la naissance du «roi des juifs» que la prophétie avait annoncée. Nous pouvons donc vivre sans savoir l’essentiel. C’est ce qui peut arriver à quelqu’un qui vit d’une façon désordonnée et malhonnête. Il devient difficile de se ressaisir même quand une occasion se présente. D’après ce qui est arrivé aux mages, nous comprenons que le chemin de la foi est difficile car des ennemis de Dieu peuvent nous désorienter ou nous utiliser, mais Dieu défait les pièges des méchants.
C’est dans la persévérance que nous arrivons à la lumière. Malgré les difficultés, les mages sont arrivés à leur destination où se trouvaient l’enfant Jésus et ses parents. Les mages représentent tous les païens qui ont abandonné leurs pratiques pour embrasser la foi en Jésus. Ils offrent à Jésus l'or, l'encens et la myrrhe qui symbolisaient leur richesse, leur pouvoir et leur croyance. Ils ont offert à Jésus toute leur vie. C’est cela que la foi nous demande. L'enfant de la crèche est donc Roi, Dieu et notre Rédempteur. Ils ont reconnu en Jésus une personne supérieure, un Dieu créateur qui mérite d’être adoré et annoncé partout.
Dans quelques instants nous allons proclamer notre foi en Dieu. Cette foi est une grâce; elle doit être vécue même si nous la proclamons en paroles. Mais si la foi avait été une simple parole, Hérode serait un saint, lui qui a dit aux mages «Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui.» La foi est une vie à la suite de Jésus. Saint Léon nous dit que les chrétiens doivent être comme une étoile qui mène au portail de Bethléem, c’est–à-dire là où se trouve l’enfant Jésus. Que la célébration de cette Eucharistie, nous aide à contempler Jésus qui est toujours parmi nous et à le rendre présent dans le monde.