6ème dimanche de Carême C 14 avril 2019: Dimanche des Rameaux et de la Passion — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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6ème dimanche de Carême C 14 avril 2019: Dimanche des Rameaux et de la Passion

Ce dimanche dit des Rameaux ou des Palmes, «Dominica in Palmis» en latin est d’abord une fête de joie.

Pour les juifs au temps de Jésus, les rameaux évoquaient la récolte des champs. N’oublions pas qu’ils avaient une fête de la récolte ou fête des tentes (cabanes, tabernacles) qui étaient des huttes construites avec des branchages. Le livre du Lévitique dit «Le quinzième jour du septième mois, après avoir récolté les produits de la terre, vous irez en pèlerinage fêter le Seigneur pendant sept jours (…) Le premier jour vous vous munirez de beaux fruits, de feuilles de palmiers, de rameaux d'arbres touffus et de saules des torrents, et vous serez dans la joie pendant sept jours devant le Seigneur votre Dieu.» (Lev 23, 39-40). En plus de cette joie de la récolte, ils se réjouissent de Jésus parce qu’ils ont trouvé en Lui un sauveur. Jésus est aussi heureux et applaudi par le peuple qui chante «Hosanna» qui signifie «Sauve nous, je t’en prie, de grâce, sauve-nous, de grâce, libère-nous.» Mais ce n’est qu’insomnie car peu de temps après ce peuple dira «Crucifie-le». L'entrée de Jésus à Jérusalem est donc « à vos marques, prêts» pour sa passion.

La première lecture du prophète Isaïe n’a rien en rapport avec la joie, c’est un poème qui évoque l’horreur du serviteur souffrant, figure mystérieuse que les premières communautés chrétiennes ont appliquée à Jésus ou au prophète Jérémie, le prophète souffrant. «J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.» (Is 50, 6) Ce serviteur parle de sa fidélité à la mission et des terribles souffrances que cela lui cause. Une vraie persécution, battu, coupable d'infractions, d'insultes, d'intimidation, il acceptait et il supportait les conséquences de son ministère avec patience et sérénité car il était sûr de l'aide du Seigneur. Dans la deuxième lecture, saint Paul dans sa lettre aux Philippiens présente Jésus en trois moments: sa préexistence divine, son humiliation et sa soumission à la croix, ainsi que sa glorieuse exaltation. Toute la vie de Jésus est donc le projet de Dieu pour nous sauver. Notre réaction ne devrait être rien d’autre que ce que nous dit saint Paul, que «Tout genou fléchisse (…) toute langue proclame: Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.» (2, 10-11)

                Nous qui sommes fraternisés avec Jésus par le baptême et liés à lui par le Saint-Esprit, nous ne méditons pas de sa passion et de sa mort comme des événements du passé. Nous les vivons grâce aux sacrements que l’Église nous offre et dans lesquels nous renouvelons notre foi en Jésus en tant que fils de Dieu. La célébration de la fête des Rameaux témoigne de notre attitude envers le Christ Jésus. Ce dimanche est pour nous l'anticipation de son triomphe sur la mort et de notre confession qu’Il est notre Sauveur. Il montre aussi son humilité même si souvent notre orgueil n'accepte pas un Dieu humble. Jésus choisit le Chemin de la Croix pour sauver tous les condamnés du péché et de l'injustice humaine. La Croix de Jésus n’est pas un moyen facile mais elle est efficace pour nous montrer ce que c’est l’Amour Sauveur. Dieu préfère la mort de son Fils et non la mort des hommes. Une Église sans croix, sans humilité ne peut être porteuse de la joie et du salut. La souffrance, la croix n’ont pas la même signification dans la mentalité actuelle comme elles l’étaient dans les siècles passés, mais souvent il y a des situations où l’amour nous demande de faire le choix de nous oublier pour devenir des témoins de ce que nous croyons réellement.  

Nous avons entendu que quand la foule acclama Jésus «Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux» les pharisiens et leurs sympathisants n’étaient pas contents. Depuis le début de la mission de Jésus, il y avait ceux qui résistaient à son appel et à son enseignement. Certains le méprisaient visiblement et le critiquaient. Parmi ceux qui l’acclamèrent, il y avait ses disciples qui l'ont vu accomplir des miracles. Mais il y avait aussi ceux qui ont vu ses miracles et qui le connaissaient, mais leur connaissance n’avait rien produit en eux. Il y avait enfin ceux qui restaient anonymes ou indifférents. Ces derniers ignoraient sa mission et ils se souciaient de leurs affaires sans se préoccuper des plus faibles de la société.

Les gens se positionnent devant Jésus. Aujourd’hui aussi pendant la bénédiction des Rameaux, il y a des chrétiens qui passent à côté de ce que nous faisons, les autres viennent parce que c’est une tradition qu’ils veulent continuer. Nous, nous continuons la célébration parce que nous voulons vivre les mystères de la passion et de la mort de Jésus avec foi. A  Pâques, il est importante pour nous qui avons plus de contact avec Jésus. Elle n'est pas un jour de repos ou une simple fête dans ces débuts du printemps. Les événements pascaux sont un excellent enseignement de l'amour que Jésus montre à l’humanité. Jésus nous enseigne ce que c’est l'amour et ses exigences. Il nous montre que l'amour va au-delà des simples gestes pour atteindre le don de soi. Il nous dit qu'aimer c'est donner la vie. Ce qui nous surprend dans la passion de Jésus c'est sa disponibilité à se sacrifier. Il savait tout ce qui allait se passer mais il l'accepta volontairement.

Nous entrons dans cette Semaine Sainte avec foi afin de recevoir les grâces que nous offre le fait de suivre Jésus qui se donne pour notre salut. Que la passion et la mort de Jésus nous rappellent que notre salut a valu le sacrifice du Fils de Dieu et que, par conséquent, nous devons vivre dans l'amour pour répondre à son amour unique !